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IÎÎST<
^ O LITIQUÉ,
ECCLÉSîASirïQUE
ET LITTÉRAIRE
DU QUERGI,'
Pjs m. oe CATHALA-COTl/RE;
Avocat en Parlement i CONTÏNUÉE par M." Membre de plulîeurs Acadânles.
Veritas itimtiiiam Ultl. SlKlc. In Troad,
A MO NT AU B A N, ' ' Chez Pierre - Thomis CAZAMÉA, Édilett S< Libraire-Juré , place de la PatoilTe.
M. Dec. LXXXV.
Ane jmQBATi^n m muiinf bu m.
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A MONSEIGNEVR
DE T^ïftïONP,
IN TEND A N T
DE L^ GÉNÉRALITÉ
DE MO NT AU BAN.
JiiI.OfrsEIGlfEUR,
La province du Querci réclame pour vous [hommage de /on Hifioire dont vous deve:^ former mû des plus précieufes époques. Heureux tEcri- vain à qui il ejl réfervé de tracer le
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tableau de votre admtniftration égale- ment fage & éclairée ! Il aura à pein- dre Famijîncèie du Peuple & lefidelle dépojitaire de t autorité du Souveraia, Il conjignera. Monseigneur, a la poflérité des qualités dictes de votre naiffance é de votre r^ng ; le [èlepour le bien- pfiUiç „ ïan^ui d(s lettres ,& des arts^'& JurtoUt ielie jimpûcité "dé mceuh, 'cette affabilité dans les "ma- nières qui çaraSériJhit toujours la vé- ritable grandeur. Puiffé-je , en publiant un Ouvrage au£i intérejjâm pour cette province confiée a vos foins , mériter la proteSipn. dam vous honore:^, ceux quife vouent à des travaux tuiles.
Jefiiis avec un profond refpea. Monseigneur, .
.. "j . . Votre tris-huivèlt & tris-
' " olyélffiml ftrvHeuT, '^
-- -•-•■■' à - -"• CXÙflSÊA, Libràirc^R
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J F J &
jLiE Sieur C A z A M É A tibrairc , Éditeur de l'Hif- tôire du Qùérci , invite de iwuveau les Citoyens zélis pour Ta gloire de leur patrie, à continuer de lui fkira part de leurs rcclierches & de leurs obfervatîons relati- ves i cette Hiftofre ( i) Les unes opt pour objet des fait» omis, &les autres renferment uij fentiment contraire k celui de notre Hiftorîen. Les premières feront, loTèrics dans le corps tnème de l'Ouvrage; , & les fécondes dans dfe's notes répandues ça & 11, C'e/1 ainfi qu'on en a agi, par exemple, pour l'opinion qui feit ^naître Jean XXIt ^bji Savttier de Cahon, contredite dam 'le Projet du Nobiliaire de la Haute Guienne , qui aHuré pofitiveinent que /ean XXll étoit Jlis d'un Gtiuilkomme dt Cahors & tua d'un Savetitr. On eA fans df>ut« bien pertuadé que l'Auteur de ce 'Projet ell trop cîrconfpeâ pour liàfarder ini^^tq^ï'dSÂiéiit l'opinion ginéralemeiit reçu? & qui paroit aJSfe fur de fortes t>râlbmptions , s'il n'avo'it pour prant quelque monument authentique qui d£pofe încoii' teftablemeni de la vérité de fon alTertion. Mais indépeo< daomient qu'on s'eft îùx uae loi de ne point toucher au texte de l'Hiflorien du Querci, que la défiance de lui* mkme Sx. les règles de la faine critique paroi{reni avoir dirigé , on awoit cru a^ imprudemment de facrifier à
(i) Qfl demrade fiiitoutih) renUignemcni depuli 170a', t«nVpi ■tùjpcl le ConiÎDuaieuT doit te'|iitndte l'Hiftoiiï (lu Qticrci,,3uill qat Ici pirticuUrilit du fi^ge A* V/Kniiwm , "ioox le mime Cén> tiniuteut dooDcn l'HiftoUc ttpuia.
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ij PRÉFACE,
ritent l'admiration des Amateurs. Us font \t charme des petits ouvrages , tandis iju'ib- échappent à la vue dans les grandes comp.oiitions. Ils font d'ailleurs le germe & la^fe-de Tinftruâion que l'on doit furtout fe propofer dans Thiftoire. Ccft par eux qu'on parvient à la connoilfance des vériciés hiltoriques } & eux ièuls dé- veloppent les mœurs & le géhie des na- rioins. (Combien n'erï èft-i! pas qui profort- (îément Tcrfës dans Riiftoire grecque & romaine, ignorent l'feiftolre éé leur pays, & qm ramaffent aVtfd des foins infatiga- ble les ■exemples' ide vertu & ^éroïfme que tei aiïciens 'ou fes^angttî noos ont fâiflfés-," tandis quifer h'atiroient qu'à fouil-' lét Wgèfement cettie terre quHls foulent aUxTJÎeds avec dedaïn î & ib «n vefroient fortir des tnodèlés' eiccellens dans tous les genres ? Les fflert ; lef fleuves & ies^gran- dés rivières ewIçhÉViit fatts' ddifre" les états, Bt fo^niiffertaia'hix'e ;'iïiaisléSTaif- ftâuien fertilifatit'fes^ïtfrres/^ohrièilt Ta- bondancë des chbfés "dé première ifédelSté. ■ te "Qiftrci àfcdnftHt dans' des 'Ihnîtes
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PRÉFACE. U)
.très-étroites, parok mfuffirant au premier coup-d'œil pour &)utnir à H'hiftoire des &its dignes «le £xer l'nKBtidti. Cq>endam, ^n ne <:raint pas de le dire , les événe- mens sDxquels cetcéfravince a donné Uea, ,QD dont elle a été le théâtre , ne font ni moinis imporuns , ni moins variés > ni . moins nombreux que les révolutions qui ont a^ié tes autres provinoes du royaume, fous quelque rapport qu<m l'envifage.
La partie politique préfente un peuple diftingné dans les Gaules avant que Céfjn: en entreprit la conquête. Les amœs des Cadurciens (i) mêlées avec celles des Carthaginois , avoient déjà Cerné la conf- .ternation & l'efftoi dans ftoîne même. 'Déjà la Gràce & rAllânagne avoient .retenti du bruit de leur nom (x) & de
( I ) On n^tËTiie coimne ccilain qne lei Cadufciea* 4rent partie cki roifon Aoimi par les Gallois à AAIru< -bal qui all»it jcrïK^e ftm frire Aunifaal m l'dCïe.
( X ) Les Cadurciens font les mêmes que les %&S^M- ■ que* , 1^ feiMérem la viBt de Be^nde «n ARetmgne; ciçrés xvoir aCcoMpogifi le« TeJteftges dans ieatt cOùz .IgaiusieiLQriet:
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iv PRÉFACE.
leurs exploits. Céfar voit ployer tous les peuples de la Gaule fous fes armes vic- torieufes ; le Querci oie encore lui réfif- ter & fufpend quelque temps le cours rit* pîde de Tes conquêtes. Forcés enfin de céder aux élémens plutôt qua la valeur des Romains , les Quercinois confervenc leurs. lois & leurs MagiArats. Céfar fatis- fait d'avoir triomphé d'un peuple auffi brave & auffî belliqueux , auroit craint fans doute de perdre en partie le fruit de fes viâoires, s'il eût aigri ce peuple en le ré- duifanr en province romaine. La capitale du monde appelle les Quercinois aux digni- tés ( 1 ) de l'empire & à Tapothéofe de fes ( 2 ) Maîtres. La première Aquitaine , arrachée aux Romains , tombe fous la do- mination des Goths ; les Quercinois font
( 1 ) Prifcus {avant & iiluAre Quercinois, fiit Séna-^ tcur de Rome , SurinteiKLint des finances des trois Gaii« les L & Tribun de k cinquième légion de la Maci^ doine.
( 3 ) La|ville de Cahors int admife, ainfi qae toutes let autres villes célèbres. de l'Empire, ^ envoyer un Prêtre au temple élevé i Lyon en rbMuiQiir f At^ufic.
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P R É nA C E. V
enveloppés dans cette conquête , & pat fent bientôt aa pouvoir des Français vain- queurs des Goths mêmes. Les divilîons înteftines & fans ceâe renaïlTantes entre ks fucceifeurs de Clovis , le partage bi- zarre & capricieux de Tes états en différens royaumes , l'indolence du Monarque & Fambition des Maires du Palais , font chan- ger fouvent le Querci de Souverain; il eft prefque toujours en proie aux horreurs de la guerre & à fes affreux ravages, juf- qu'à ta réunion entière fous Pépin des parties éparfes de la Monarchie françaife. Charlemagne crée des Comtes dans le Querci ainiî que dans les différentes pro- vinces du royaume. Ces Comtes d*abord amovibles deviennent indépendans & leur comté héréditaire. Eléonore répudiée par Louis VU époufe Henri Duc de i^orman- die , à qui elle porte en dot le Poitou &: la Guienne; fource nouvelle & intarif- fable de guerres fanglantes & ruineu- fes dont le Querci fut le malheureux foyer. La partie eccléfîaftique retrace dans fes
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vj P R É FA C E.
heureux commencemens des ubleauxmoin» atirayans peut-être pour quelques leÛeurs, parce quils préfentent des objets moins tu- multueux. Le chriftiaDÏiînenai^anc jette ies premières lueurs fur le Querci. La religion dans fon berceau , par fes douces influences , diilîpe infenfiblement l'idolâtrie. L'atiflérité des mœurs de les Minières ^ les pfodtges éclatans qui accompagnent leurs iiritruc- tions, décèlent hautement la vérité du mi- niftère augufte & fublime dont ite font revêtus; l'erreur eft confondue, la {bperf* don démafquée , & les idoles tombent à leurs pieds. L'encens brûle pour le vrai Dieu dans les temples des faux Dieux ^crafës. La religion triomphante s'affîed fur le trône français à côté du vainqueur d» Tolbiac. Nos premiers Monarques étaleaS en fon ]|pnneur leur magnificence au mi- lieu des déferts. Ils confacrent à la piété des ailles refpeâables dont les habitans la- borieux , occupés à féconder des terres in- cultes & fauvages, préparent le germe de cette branche de commerce qui doit por- ter te nom des Quercinois au de là des
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T ZÈ FA C £. vij
mers, & noinrir unactrehéœi^Bhèrc*(t). l.ti peuples encrunés par réebtt des ver- nis & la génère^ dbs bien6iits de c«$ pieux folitaires , fe réunirent au tour de leurs demeures facrées (i)... Détail bien
( I ) l) eA cooftant que. le Querci , anpacavant pntf- que couvert de bois , a èxk défriché en gianfle partk p«r lei Aeligteox niênes d«s abbayes ^ 7 ont été foodéM , & confëquetumcnt qu'il doit à ces (dU»y«< l'abMidHice de fcs grains , la baTe de cette branche de commerce lî floriffante de tus jours & cousue fous le nom de «i<i«t.
C 1 ) Pkifieurs des viUes les plus coràdirsbl^ du Querci font redevables de leur exiftânce à de içiU^s ^twyes. Quoiqu'on fbit autorifô k croire qiM la viUe de MoilTac exifloit du temps- même des Komùot & qu'elle fi^i ruinée p?r les CfOibs , cependant l'AiiMNr de l'HiAoire du Querci. a tvîoa d'avaHc«r qH« ClAtis en eft regardé comme le Fondateur. En eftet , «e fut i l'octafion du ^meux mooalUre que ce I^iacc £wtda pour mille Moines , que la ville ^c rriiàtîe.
De même d«s que Monnurîol Revoit fa n^iflÀaqQ ^ l'abWye de ce nota , la ville de MonuHbaii * peU{4ie d^s batntans de ce bourg , dcûi «uilî Ton origine k e«ttc «k- baye. Il câ vtà que l'Auteur, de l'Hiltoire du Qiierpi la rapparte à la rigueur svtc la^lle les Religieux i)e Saînt-Théodard réclaiB«iieflC un drott noa «wios m*- traire nu bonnes mgeuraffti'oppofé à la plus &eréepr«- jlriité des maris , & qui c'a |m naître que dant iin temps d'ignorance & de batterie, «ù Isséioama kneat
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viij PRÉFACE.
monotone & bien aiide pour une imagina- tion exaltée qui cherche à Te repaître du fpeâacle bruyant des guerres, des difTen-
partagés en deux claffes , en tyrans & en efclaves. Ce ÎMt avancé par quelques Auteurs & configné en parti- culier dans un mémoire hiftorîquê inféré en 1778 dans les af&ches- de Montauban , eA formellement con- tredit par Lebret , qui dans fon hifloire dit que le proverbe , mentr la nouvelle mariée au mouftier ( au mo- * naflére ) , venoit de ce que les habitans du bourg de Mon- lauriot ne pouvolcnt Ce marier fans payer une certaine redevence àl'Âbbé, leur Seigneur. On n'ofertàt i la v4- ritè , comme cet Auteur , infinner que le droit des Sei- gneurs fur les nouvelles mariées n'a jaitiais exiâé. Les marquettes en Ecofle n'étoient autre chofe qu'une re- devance de demi marc d'argent que payoient les matîs aux Rois , pour fe rédimer de cette humiliante fervinide. Charondas,liv. 7,chap."7j} Chenu fur Papon,Iiv. i), & Dolive , Hv. % , chap. prem. en atteftent encore l'exif^ tcnce. Mais Lebret auroit dû fe borner à dire que la ca- lomnie feule a pu avancer que jamais dans aucun temps des EccléCaffiques ou des Religieux aient prétendu exer- cer en lul'méme un droit au0î honteux &auffi intime. Ils fe font fondés fur, ce droit qur leur avoir été tranf- rab avec les autres droits feigneuriaux , pour aâujetdr ' les nouveaux riiariés ï des contributions arbitraires. C'eft fous ce rapport qu'ils fe font quelquefois préfentés de- vant lestribunaux, qui ont tniièrement proie rit un droh également reprouvé par le droit naturel & par) les f^es maximes de la religion.
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PRÉFACE, ix
rions & des troubles. Elle verra , avec une avidité digne d'elle, l'erreur, le fanatifme & le faux zèle réunis pour déployer leurs excès & leurs fureurs. Ici , des Evèques orthodoxes arrachés à leur tiége, languif- fent dans les horreurs de l'exil, ou traînés avec outrage, ornent le triomphe d*un vain- queur fanatique ; rhéréfîe audacieufe lève fa tête altière dans le fan£tuaire même de la Divinité ; la voix infatigable des Héraults facrés du Ciel s'éteint fous le fer des bour- reaux; les temples profanés font le jouet des flammes ; Tafile de l'innocence & de la vertu efl infuhé ; le fujet s'arme contre le Souverain , le citoyen contre le citoyen , & le frère contre le frère. Là , un tribu- nal odieux & barbare étend une religion douce & bienfaifante , en promenant par- tout fes profcriptions & fes arrêts de mort; des Miniftres d'un Dieu de paix vengent fa querelle, abreuvés du fang qui ruilTele des échafauds, & à la lueur des bûchers fans ceiTe allumés ; un emhouiîafme reli- gieux livre de vaAes domaines à la merci des hafards , ,& s'élance dans des climats
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* PRÉFACE.
lointains pour conquérir des poJTeâîon» étran^res , TouveDt le funefte toniibeau des vertus & des jours de nos pieux guer- riers. Eu un mot , k Querci n'a que trop alimenté dans tous ks temps ces cruelks guerres de religion , dont la licence lie connc^ffant point de frein , a ébranlé le Soit veraio fur fon trône , ruiné les villes, dér vafté les campagnes , verfé le fang dés ci- toyens, outragé enân l'humanité, & dont tout le fuccès a été de mettre dans un plus grand jour les foibleffes & les paffîoos de» hommes.
C'eft fur la partie littéraire que les re- gards fatigués de ces horreurs fe repofe- ront dvec complaifance. Cette partie ne délaie point Tes couleurs, ni dans les in- trigues de rambiiion , ni dans les dépor- tentens d'un feux zèle, ni dans la fougue des paifions humaines qui dégradent la na- ture, troublent le repos de la fociété , & infuherir aux lois de l'Etre- fuprême. Son pinceau ett toujours riant & gracieux. Ses tableaux offrent par-tout l'iaiage du calin« & du bonheur. Tout y eft grand, tout y
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PRÉFACE. xf
tft rubKme, tout y eft digne de rbomnw & de fa deftinatiofl. Les dévcloppemeos de l'efprit humaio ^ les progris du génie ; les eSbm de rinduftrie ; les fruits des re- cherches & du favoir ; les citoyens diftin- gués par des vertus héroïques « par des fer- vices ifflportans rendus à la patrie, par des dignités éminentes dont te mérÏK les a dé- corés; le» hommes en place qui n'ont ^a- m»s connu l'abus du pouvoir, & qui n'ont dépitée leur autorité que pour rendre les pei^jïes heureun i voilà ion objet & ion tricmipbe. Le Querci ft'ejft point fans ma- tériaux à ce. égard. Son commerce , fes arts & fa littérature remontent aux temps les plus reculés. Si- certains ob^ts àt com- merce s*affoibii8enc & ^fparoiiTeiM même par Fintempérie des f»ibns , par des froids eiceffifs, par des débordemens fréquens de rivières , en un mot , par des caufes qui appartiennent aux révolutions même du globe & de la nature , des Commer- çans également habiles & a£iifs y fup- pléent, en ouvrant dîverfes branches de négoce qui ont rendu les deux mondes
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xij P R ÉFA CE.
tributaires de leur induil:rie.& de leur pays. Des Artiiles célèbres reculent Us li- mîtes de leur art par d'utiles découvertes. L'agriculture en honneur voit d'illuilres fociétés vouées à fa perfeâion & à fa gloire y décerner leurs palmes au premier des arts & ennoblir le travail des champs. L'inftruâion publique fe propage avec éclat. Une unlverfiié fameufe ralTem- ble les hommes les plus recommandables dans tous les genres ; profonds Théolo- giens , iavans Jurifconfultes , Littérateurs érudits. Louis le Bien-Aimé au milieu de (ii trophées & dans le champ même de Mars, fixe fon attention fur une fociété littéraire dont le Querci s'honorera à ja- mais. Un temple augufte efl: foUnnelle- ment élevé aux Mufes , & étend l'empire des lettres ; monument éternel de recon- noiflance que leur confacre cet illuftre ci- toyen ( I ) plus grand par les produâions
[ I ] M. te Marquis de Pompigiun eA regardé comme le Fondateur de l'Académie des Belles-Lettres de M*n>-
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PRÉFACE, xiij
de fon génie que par l'éclat de Tes titres. La partie littéraire du Querci étale encor» des traits fans nombre de vertu , d'hé- roïûne & de zèle patriotique. Une foule de Quercinois iîgnalent leur amour pour leur pays , leur zèle pour le bien public , leur fidélité inviolable pour le Souverain lég- ume. Plu(îeursd*entr'eux élevés au faîte des honneurs de leglife & de l'état, ont mérité de l'un & de l'autre par des fervices écla- tans , prefque toujours mêlés avec les faf^ tes de la nation.
Peut-être auroit-on défiré que ces tnHs parties éuffent été traitées féparément? Chaque Leâeur auroit donné ion atten- tion à la: partie la plus analogue à fon goût. Mais indépendamment qu'elles font tt)uies tes trois pour l'ordinaire intime- ment liées entr'elies, & qu'^es ont une influence réciproque, dans la plupart des événemens , en fuivant cette méthode que certains Hiftoriens ont adoptée, on fe feroit jette dans la tri^ néceflité ou de tomba* dans des redites Êiftidieufes, ou de ne préfenter d un corps dlùftoàre imétèf-
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xiv . P RÉ F A CE, iant dam fon enfemble que pluiïeurs Tque- iettes Tocs & décharnés. Le Continuateur de THiftoire du Qucrici iuiviia icrupuleu- fement la route tracée par TAuteur de cette Htftoire. II s'att«:hera à faifir ^ ma- nière fimple & naturelle qui porte avec «Ile-même le caraâère de la vérité , & qui ited fî bien par conféquent à un Hifto- >ien.
Une hiftoire en effet n'eft pas un poè- me épique où des tableaux d'idée , «pie l'art embellit, cherchent à â^t«r rinugina- tion. Des^Êiits préfentés avec ckuté forment tout fon objet. Elle n'admet ni la redier- ■che dam les mots , m la pompe & la anâgnificence dans les expreâiona. 1^ fin de la narration du diicoors de Cicéron en faveur de Milon , eft propofée comme un ttodèltt en ce genre : MUon alla ce-jour là au Sénat i il y fut jufquà la fin Je la féanc€. JOe retour cke[ ùti^ il changea ■<tk»- Mti & de /huliers. Sa femme , feèm for- Jinane , ne fut pas fitât prhe ; H raetenr- ^ , &c, fiscn ce^eniaiit n'eft ni pfais fim- {^ iii^tu ntiureL Un ^acun s'imaj^ne
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PRÉFACS, XV
pouvoir en dire aurant ; mais Jt on t^e reitttepreruire j on fait tt inutiles efforts (i). Cetœ implicite en qudque façon mono- tooe eft funout le parcage d une hiftoire ^iculière de ville ou de province dont le fonds en grande partie eft puifë dam des détails biographiques ou des év^cmens couitsSc rapide, nullement fufceptibleB de ces magnifiques & riches taUeaux que four- oifleat q[uelquefois à l'Hiftorien les grandes & longues révoludons d'un émt.
Le même Continuateur a tiien voulu fe charger de revon* l'Ouvrage que nous don- nons au public > à mefure qu 'il feroit livré i Timpreflion , poury inférer des faits impor- tans dont la connoiflance nous eft parve- nue ; Se qui obt écli&pfïé aux longues & j)Fofofid«s recherches de M. Ca^alft. SoA pnncip^ foin fera de &ire enforfê que ï*additK>n fnreûffe ibtuir de ta plume lâ^è ■^ Fjltuïeùr, afiA qu'il it'y ^t poîni^ (KTpa-
Àujiii idtm. Art, (fsëjt 4'Ho^ce.
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xvj PRÉFACE.
rate dans l'ouvrage ; inconvénient prefqu» inévitable en ce genre. Chaque écrivain a fa manière ; & rarement a-t-on le cOU' rage , ou , pour mieux dire , aflez peu d'a- mour-propre pour fe plier à la manière d'autrui.
Les mœurs de nos ancêtres font caraâ^ rifées dans cet Ouvrage ^ par des détails peut-être minutieux en eux-mêmes , mais eflemiels dans l'hiftoire d'un peuple; parcq qu'ils fonF plus propres à dévoiler fon génie progreffif, que les détails des guerres & des combats qui reproduifent ikns cejETe les menâtes paffîoi» & les mêmes cahsa^tés fous des noms différens. . Du reQe on ne doit pas s'attendrie que cette liiftoire, pour ne rien omettre, s'en- gage dans des difcuffions fuperâjies , ou de&ende dans des ^particularités qui appar- tiennent plîitôt à la géographie (\w'k l'hiA toire. L'Auteur a dû fe borner; il a!4)pel|i^ le difcemement & le goût pour préfîder à foiTchoix ; il n a préfehté que les*&i^ utiles & intéf-effans.
4 - DISSERTATION
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DISSERTATION.
PRÉLIMINAIRE,
Pour fervir iTintrodûSion à ÎHifioirc du Querà.
Si, L manquoit à CHiAoire du Querci dès no- tions prélimiuaiies qui doiyent lui tervlr de prépar^ion &<de dévcloppeisem. Afin de cq laiflêr rien à dé£rer de tout ce qui intécefle cette Hiftoirç , .& de reoiplic en entier l'at- tente du public à cet égard» on. s'occupera dins cette DkTertation; i*^ à£aire conaoître ce qu'étoit, le, Querci Iqrfque Céfar.en fit la conquête ^ i°. à indiquer l'état dç ce pays , de- puis cette époque» jusqu'à ce qu'il fût gouverné par des. Comtes; 3'*.,îi^ob.ferver l'ordre dans, lequel leaétats. particuliers du, Querci s'affera- tloient;.&.4*', à retracer- le tableau tupogra- phique de cette province, -
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Tome t. ' "
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D ISSERTATl Oy
CHAPITRE PREMIER.
Ce qttétoit U Querci lorfque Céfar en fit la conquête,
I. Le Querci faî/oit partie de h Gaule celtique. II. Son étimalogie.- Ul, Son antiquité. IV. Sa religion, V. Son gouvernement particulier^ VL Ses villes connues; VU. Ses arts. VIII. Sa population.
L.
j E s Gâutes ëtiiijràffzm font le Vafie efyace Le Querci réftftTirié «ntre le- Rhiir^ les Âlpes-, leS Pyré- ^^e"l'u nées & le* detrè mets , le Querci eirclavé dans ^q«!"'" ces liATftes, eft tme dépendarice niceffaire dû déparrêffleot' des" feawlès. Néanmoins une indi- cation aûffi petr ptéçîfe, fcroit infuffi&nte poui' dîftiflglier les Qirerciiiois on Cadnrcterts , des
Çafdhckiens f des Cadùjieas , àSt Cattuadeas ti
tes Codrttjïens ; peuplés de diflerente? régions rfont les Hiftoriens ohi configné fes iloms dans leurs ouvi'ageâ; tl eft hidîfpenfàbte de recflOrir' à Une divifiû'n pâf riculïète des Gau- les qui caraâérife te.^ Qûercinois , âr empêche de les confondre avec tous ces autres peu- pies dont nous venons de parler & dont le nom eft preique le même. Céfar ^ le premier
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P^K É Lï M T IV A IRE, 3
qui ait reconnu les Gîtulcs , les divifa en Bel- gique , Celtique & Aquitanique. Tout ce qui s'é- tendoit au 'de là de \» Garonne jufques à la Méditerranée, à une partie des Alpes & à la Seine, appartenoit à la Gaule celtique. Le Querci par cettedtviiion f<. trouva néceflaire- mônt compris dans la Gaule celtique. - Le Qtierci appelé anciennement Craoud , par corruption Caourci, & Cadurci par les Romains n qui vouloient adoucir les mots Gaulois , a pris fda nou » &lon quelques Auteurs, du mot latin QuercftSf k caufe de la grande quantité de chèatfb iqui . y croiffeht naturellement & (ans cuitiire. Mai» cette ât>inion n'eft guère plaii- fibls i '■ ce li'eft que dans les derniers temps «[tt^on a donné à ce pays le noin de Queni, ^''on ^ourr^ en effet Aippb&r avec aflîez de TfaflreM&tanae dériver du mot Qutnus , dont R'i pu dtr» formé k nom de Caduni qu'il av^t aupat-avint. D'autres ont imaginé qu'il fii^oit ioti ft&itt dunuK grec v.*ttt-nt»y qui figHifia itifi-ite y & qui contient trèt'bien k rtiÉdHe dt Cahots ^ dost le Lot forme uaa ^t^^*\\4'. Cette e^kin encore n'efi pas dé* fi^e-^ de Alokis dâ probabilité. En efliet , ce U^ p^i lâ vl»e de Cahors qui a communi- qué \4 rtétti de Cadurcum au pays, mais au contraire le pays qui Ta comniuniqué à la aij
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'4 Dissertation
ville de Cahors , appelle anciennement DiA vona. Le fentiment le plus probable & le plus- Aiivi fur cette matière , eft que le motCraouci vient du mot gaulois Crauy qui dans ta langue celtique veut dire piem ou caillou. Cette éti- mologte eft d'autant plus naturelle que le ter-, rain du Querci eft en général très-pierreux. L'étimologie des Craouciens , annonce l'anti- "' quité reculée des Quercinots. Ils n'ont point emprunté leur nom d'une colonie tfanfplantée. dans leur pays pour défricher une terre aupa^ ravant inculte & inhabitée j c'eft un. peuple indigène qui doit tout à lui-même;» ou plutôt an Toi qui l'a vu naître^ Il eft impoffible ds 4é-^ cquvrir fon origine qui feperd dansja nuit des temps, & cette .ii^ollibtlité même.eft Un garant inconteftable de fon ancienneté. Au moment où les Quercinois commencent.à. fi- gurer dans rhiâoire,'à'.cette époque fatale it, leur repos oîi le CcHtquérant des Gaiîles pér nètre dans leur pays pour les arracher à leurs foyers Se les enchaîner à fa fortune isfatiable avec tous les autres- peuples qui décoroient déjà fon char de triomphe , ils avQÎent une religion ^' un gouvernement , des' villes , des fortereâ«s , des arts ; en ua mot^ tp^t ce; qui annonce ,une population .nombreufe & ûo^ riflantèi
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PRÈtlMINAÏRÈ. i
La religion des Quercinots étoît celle des iv- -Druides. Ces Minières de la religion des Gau- gioB. lois n'afoient point de temples; mais ils fai- foieot leurs facriJîces fur des pierres élevées pour l'ordinaire à quatre ou cinq pieds de terre en forme d'autel , & Mercure étoit leur principale Divinité. On voit un grand nombre de ces Tories de pierres fur les chemins & dans les forêts du haut-Querci, depuis la rivière du Lot iufqu'à la Dordogne & fur la frontière du Rouergue ; il en eïl une d'une grandeur coloffale près du Heu de Livcr- non- Le peuple leur attribue encore des effets furnaturels; il ne s'en approche qu'avec un^ vénération religieufe, & en obfcrvant certaines pratiques régulières. Les lumières -du chriAianifme y depuis ce long efpace de temps y n'ont pu à cet égard effacer totalement des efprhs les idées fuperftitieufesjJu paganif- me ( I ). Or il paroît que ces grandes pierres placées fur tes chemins étoient dédiées à Mercu- re Dieu des chemins, & que cette Divinité étoii particulièrement révérée dans le Querci. Un
(i) Sur ta fin du dernier fiècle , un Erèque de Cihors fit Ibiiire un <lilIou d'uue .gnndeur prodigMufe , planié'fat un gcind chemin. A ceitains jouri de l'iifoée , le peuple ««noit ivee nrpeft le GQUTiii de fleun & l'oiiulre ta uchite. Deniaiti,
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€ D 1 s S ERT AT I 0 19
monument confervé dans l'églife de Cahors ne ptxtatt pas de douter de ce dernier fait- On y voit un marbre ancien qui a fervi de fépulchre aux reliques de Saint Geri, oh eit repréfenté une petite idole. Sa tête eft infor- me'& couverte d'un ciiapeau; le reAe du corps fe termine en colonne. Cette idole eft placée fur un autel dans un tronc d'arbre , & une femme l'adore en portant la main à fabour . che, félon l'ufage antique des adorations. Cette figure eft évidemment celle de Mercure qu'on repréfentoit fans bras & fans jambes & finifTant en colonne. D'ailleurs le nom de Mercure a été donné à des châteaux & à des chemins ( i )i. Tout cela prouve aflez que cette Diviqité ëtoit la Divinité- principale des Querctnois, & que la religion des Druides étoit en hon- neur chez ce peuple. On peut même préfu- mer avec fondement de ce grand nombre de pierres éparfes çà & là , que les Druides étoient ' nombreux dans le Querci. Ce pays , oii le chêne qu'ils vénéroîent furtout , croilToit en fi - grande abondance , devoit leur plaire davan- tage. Ils y trouvoient avec plus de facilité' ce
(i) M«rcaJi chîteia dépendant d« l'Erique de Cahort , eft •pp«li d>n> Iti vieux t&ti Cafinim Mtrtitrii , & U ehcmin quï y ^ CWidliît Via Mtmirii,
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f RiLI MI KAt RV. J
Cuy , Tobjet prindpal de ieors rçdierches , âç pour lequel ils faifoieiu au pied du cbênç mêçae où ils l'avoieat trouvé, des fiicri^ces potBpeux qu'accobipagnoient des cris de joiç Êinaûque^ & des acclamatioj^s bruygLiites.
Quoique ta Gaule cehigue e^t un Roi doot ^■ la doi^inaticw s'étendoît ûir toufi les peuples vemcmcnt cooipris daiu «eue partie , néamnoiiis jl eft ^'^ ' confiait que chacun de ces peuples , & fouvei^ chaque ville avpit un ^ouverneoient ( i } qui lui étoù propre. Ce Roi qu'ils reccnnoi0biea( n'étoit qu'un ^msx de rallieinent pour la caul« commune ; les villes inférieures s'i^4ii0oient à la lOétrppole , lorsque des eaBcmis étrangers l^s ^leos^çqiçflt , & elles ^ar^a^ccMcnt d'ordi- 9aîr« ioxi trioiBpJie ou Ta défaite. C^4bus ce rs^Oft ffii^ le Querci dép^^dok de Bourges j.
(i} Tlt:e-LÎTe,au vingc-ncuviime livre de ronhiftoIie.dîtqu'Aa- tûlul truediniit le* Gaule* pour plffel en Italie , envoys 4el &n(< \aS»&»u% «en Ut paUiJtoit qui y commue doicBt. CcpecuUat ^ celle époque les Beciuyers ifcoUnt afru)ettis aux Authunois , & ceux-ci étendaient leur empire fur toute la Gaule ; Totiui GMUt ftiacifoouB tauimi , dit Ctùx, lî*. i . U «ft ftqne hwt 4p ibMI qu'indépendimmeDt 4< cell«i| qin cmhraflbit fouf Ta d»n>|i>ticin la majeure partie des Gaules , chaque peuple avoit fei Souverain! pitticulien. Ce qui eft encore -conlimié par -le inême-C^ar, ^I ■prés avoit obCetré que toute la Gaule étoit fout la <iépeodaitce
Ctllia à Paitmloritui Miqat iù jà ai ccoditceadat homintt /<>•
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8 Dissertation
& que fournis au Roi-dçs Berruyers, il tomba av€c eux fous le pouvoir des Authunots & enfuite fous celui des Auvergnats; mais il n'en conferva pas moins fon gouvernement parti- culier. En eJïét, nous apprenons de Céfar que les Auvergnats marchèrent contre lui, & qu'ils furent aidés par les Cadurciens ( i ) ; expref- iîon qui défigne évidemment un état différent & un gouvernement particulier. Le gouverne* ment des Quercinots paroît avoir été arifto- démocrauque à-peu-près comme celui de la Hollande de nos jours. Il avoit un Chef pour veiller à fa défenfe & des Magiftrats. Luthé- rius en étoit le Chef, lorfque les Romains en- treprirent la conquête des Gaules^ Il avoit au rapport de Céfar une grande autorité fur les habita ns du' pays. Auffi les Quercinois recru- rent point leur déiaite enveloppée dans celle du refte de la Gaule. Ils fe défendent avec cou- rage pour fouâraire leur pays à Tavidité du vainqueur ; ils plient enfin , mais ils foirt traités avec diftinâion & confervent leur gouverne-^ ment. Céfar lui-même les appelé EUuthtii^ qua- lification qui défigne la confervation de leur liberté & de leur adtniniftration particulière.
( I ) AJjunSu lUutStru Ca^eù. lir. 7.
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rRàLiMiifAiRe. 51 P'aiH'eurs il en j'efle une preuve autheniicpio dans une inrcription du conHaencement da l'empire d'Aut^ufie, qu'on voit à Lyon ùuva oiarbre de U grande chapelle de Saint Pierre des Nonains; elle eft conçue ainfi:
TiB. POMPEIO
Pompe jvsti. Fil pRisco Cadvr
CO. OMNIBVS. Uà NORIB. APyO. SVOS
fvnct. trib. leg. v Macedonicae
JVDICr. ARCAE
Galliarum.' III
PROVINC. GaL.
11 réfulre évidemment de cette infcriptioa ae Prifcus avoit été çhoilî parxeux de ùt ation pour être Magiftrat, & qu'enûiite en 3rtu du droit de Latium accordé aux Querci- ois, il fut Tribun d'une légion romaine,' Se •tendant des iînaoces des trois provinces des
aules.
Le rôle important que le Querei jouoit au mps de Céfar, donne lieu de croire qu'il y îoit alors dans ion ièin plufieurs villes confi- érables. Il n'en ell que deux dont le nom Toit wvenu jufqu'à nou&i Cahocs âe Ux«lIodu-
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to DiiSES.fATîoir num. L'origine de la prêoiière remonte fi haué ^'elle cft «atièrenwnt inconnue. Selon une tta- dition foutenue dans le pays ,Céfar, étonné de fon étendue & de fa magnificence, s'écria ■en la voyant: Aklje vois unt/tcondt Romt, Uxel- lodunum a beaucoup occupé les Géographes qui fe font livrés à de profondes dilTertadons pour fixer dans le Querci le lieu que ce nom défigne. Il eft toujours vrai qu*Uxellodunum étoit une fortn'eff'e redoutable du Querci , & qu'elle fut le dernier boulevard des Gaules, qui balança long-temps la fortune de Céfar. La magnificence des bâtimevs, la difpofition *" des places de guerre , la folidité de leurs for- tifications , l'habileté dan^ le itiétier des armes , la préparation du lin, la célébrité de la poterie où le fabriquaient des vafes de . terre ornés de figures emblématiques , annoncent d'un* manière incpnteftable dans te Querci, la con- noiflànce des arts & même dei arts de lux* lors de rinvafion des Romains. Ce n'eft point aux Romains que les Quercioois en âirent re- devables. Prefque immédiatement après que le Querci ettt été affujetti à l'empire de Rome , le nom de Caduzcum eâ donné aux toUes (i)
( I } JuTCnal dit dans Ta fatjrie Teptitme :
Ji^iur kiitf»* u§iUt , miytlftu Caducïï.
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P Riz J M I VA IRE. ZZ
de lin qu'on fait à Cahors. Il efl auffitôt em- ployé comtoe par excellence pour délîgner toute eTpèce de toile & de lin en généra! ; & ce nom même dès-tors par analogie e(l tranfporté aux objets qui participent en quelque forte de l'un & de l'autre. Il paroît encore certain qu'à cette époque les lettres étoient en vigueur dans te Querci. Os voit au commencement du qua*
Sulpfcîa duu ttt iinib«( •
Nt MU CidurcU itfiUuam ftftfi* : Et Pline , iprèt (Toîr obfcrv^ , Irr. 19 , ci, ^im m tuUltrti ft*. cipBd* gl«rUa obtintnt CaJarci , ijatita : Ittlût jaiitm tut ttUm «une durât in afpt\\t.ti<mt firamnol.
De li un Hîflorien aSure qut •> Plbte & sdIim anclcat, font » honneur à ttûn it Cthan de l'invention de II toile , det litt ■t de plome. Ce dci ceîshitet,)arTetiiN(tc Tubau de fin 1ia,i|>i » JtoieM d'une grande beauté, n HifL ia eaala , ton. ï,
II femfalc rnSnie qn'on eft lutoriré 1 penter de min* 4ei euTtigci de poteile qui fe fabrîquoieot i Cilwit. En tttt t-uitenlias Vall* dit que Otdurtiim fignifie roi illuJ mminfiim quoi tapifiiaaautfiato a^am kaurit, jamaa» rataa ttrftntt; feUn^ niam t* ut fiai tanaUi m farittitia iomeram ftr fiutt Mfim pi u3it diffiMim in tU>at»4 , uiam in fatki^daiB artiiui ftr quoi aqiut flavitt fifitraas imfltaHU Les VMibuUiiet donnent à ce Mot la fignificatloii de fitm, gargouillt , tayaa , goatiin , t(c. St. quelque* CanfmentateuTt de Juvtnal ont au que CaJaraim ftoit li mtiM chofe qat rat muLttrt. Pc tout ceta on doit pT^fumec que le mot CaJartiun fut auQi d'abord emp'»]'' pirlec ancieiu, pout exprimer 1« ouvcagei de poterie ^'on faifoit t Cihon , principalement def- tiaéi à poifet on 1 conduire l'eiu , Ce qu'enfuiie on l'eft ferri da «fme mot pour cet fortei d'ounacM fàitialUturit ou ponriM •bjc» fui ; «roicot quelque rapport.
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tz Dissertation
trième fiècle un fameux Rhéteur (i) » enfeigner à Cahors après avoir déjà enfeigné à Narbonne & à Touloufe ; preuve non équivoque de la re- nommée & de la rupériorité même de cette ville. Si les lettres avant Céfar n'avoient point été connues dans Cahors, y feroient-elles par- venues dans ce court intervalle à ce point de célébrité? lu Des arts de luxe & la connoiflance des lettres dénotent une nation policée depuis Ion g'temps, ainfi qu'une population nombreufe. Des oc- cupations xmiquement deftinées à rendre la yie plus douce. & plus agréable, fuppofent tou- jours l'abondance des chofes de première nécef- fité & des bras fuperflus. En effet, le Querci avoit alors contribué au renfort donné par les Gaulois à Afdrubal pour aller joindre fon frère Annibal en Italie ; les Quercinois avoient fait partie de la nombreufe émigration comr mandée par l'adroite politique d'Ambigat,Rpi de la Gaule celtique ; ils avoient accompagné les Teâoiàges dans leurs conquêtes de la Grèce, & la ville de Belgrade devoit déjà Ton origine à une de leurs colonies ( 2 ).
( I } ExufMM Pténpteur A» Dclmict & Hinnib«li«n neveux d* (1) Donûnicî dtu ha hiltoin minufciite i.» U provînct i*
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P S.ÈL t JAi tfA IRE. y
'< I '■ Il I i^T»- ""n:
C H A P I T R E II.
L'état du Querci depuis qu'il eut été affu- jetti . aux Romàirts , Jufquà ce qu il fat gouverné par des Comtes.
h Le Querci ejl compris dans FAquitaim premièrt. II, Son ,rang. ^ilL [Mpnamtns des Romains. W. Vigne corail^ avant , eiar. V. V^iges des anciennes Orgi^, VII. Le Qiurci gouverné, par
des- Comtes, . ■ ,
,r\. GRIPPA fous l'autorité d'Augufte fon t,
beatupère,eotr«pr»idBn nouveau défrartemènt l'Aise des GauJes , i recillé les limites de l'Aquitaine ^"^j'Ô, bien avant dans la Gaule celtique , & y ajoute.!**™*^ quatorze peuples {fitués entre la Garonne & la Loire v^u nombre deTquels les Cadurciens ou Qufrcinols foiit «xpreffement ndhimés par Stralioa , Pline k naturâHlïe , Ptolomée & Ài- mon ( I ). L'Aquitaine aînfi accrue fous Au-* gufte V éproava une nouvelle divifion fous '
(i) VUle Stnhoa, ÏW. 4 da r> gjsgnptile; Plin«, liv. ^d* Ton hiftoire nitUTclle ; Ptolomée iam fa quatrième tible de l'Eu- lépe , Se AiMan , Ut. i , chi^. f At & de(cription Jet Cault).
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»4 P i S SE H TA T J O JV
Conftantin-te-Grand en première & féconde. L'ancienne Aquitaine , appelée jadis Àrmori- que, prît le nom de NqvCinpopuIa^le ou de neuf Peuples , quoique Strabon en compte jtilqu'à dix-tieuf entre les Motits-Pyrénéèà & Ik Garonne. • La Koveinpopalanie féparée à cette époque des deux Aquitaipi;^, preçiière & Te- ccnde, acquit le nom de troifième Aquitaine. Bourgev fat la capitale «te la precflière , Bon- deaux de ta il'conde Se EàUlè de là troifième. Dès-lors tes difR'reiïs peuplés furent cenfés ap- pattenil' à celte de ces trois Aquitaines, dont ils reconnoifToient déjà ta métropole. iJéû' àïnfi que le Querci qui avoir toujours relevé ràe Bourges f a été compris dans tous tes itép^^rfe- œâhsdes provinces des Gaudes, oomne-dépen^ dant de la première A^ttkiiw : lit A^tdnaiiit primd i eft-il dit dans un âe tes départefflcn»^ àvitaus fiatt oilo ! Givifos ntetrepolis BimriatiHf civit^ Arvvrnerum ^ tivùat Ruihmomm j cbdtSi ' AlbUnfiiiirht civU4s.€AJ>irRCORUMiéîyMa f.êmaviçumj Mvitas .GaMu"' y tivitës, VaSbit^, luirt. -, -.'■'■'■
IL De çç département Ton peut îafîérér lerànc '™'*"*" que le Querci tenoit entre les peuples de l'A- quitaine pr €fiiîèrë , SL qull auroit du avoir dans les états géaéi'ainE de la Fràhcé. n aiirbh dCk. prendre fêdttcë àvàilt Ie$ i'euples du Lïidquûo ,
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9 RÈtî M I N AI nÈ> li
du Geraudan & da VeUi^ Ceft en efiêt fiir ua département de cette efpèce que Fulbert, Eve- que de Cbartreis , revendique la féconde place pour fon. égiHe , & qœ fon fùcceflenr Tves reconiioît la prbbatié de Lyoti : Std ru àvitatt ; dit le premier , vtt taitfi» Caiatanorum fimm dS^ TOgaîs horfàrem^ Memiittft ros de«tt quod in aad- qtut dtjhtiptione proviaei» Belgic^ , fickndum ipjA à Rhctntfi baiet. Le fëcood sVzprime ainfi : pri" mtuam IjtgJuneafi tcchfitf fucm aii^uando in Cd- imiogis àritÊuam amjiamus extiàfi^ fitC.
Les Romains devenus les nudtre» du Qnerd jettent itir cette conquête des yeux de coibpfatt- £mce ; ys ont pojw ce p^s une prédilsâioa ihar> qaée. Nrai cDsteiis d'airoîr ^HK i leurs faakttank kus IfMs k. leurs privilèges^ ils em letiemcal ute comnBinicatiDniniime avec ena.IU fhirrem descbecma^, cdsiâniiiênt desp'dnts (i-),bâ' ttfent des villas^ èlàrvàii dés tcmpk» « fonbene éf» ampfaidiffitrts ^ de* >aitis , des aqueUacè t flnmunmu éoai. Icé Teâiges d^xrfent encore de léiit- mâgnîficçncie & de leur ftipériOEité ifantb les ârtS'\«nfiiqai (Iu.£ioHr -i^articuiisrqtt'iti ont fai^ doK le Qtifehtl En sfet^ il ttA fo^ çiâ pbiot de lieu' dans ce piyitxi^ He fonr-
-t* } I^ f*^ ^ nriidit (MibMi ï CAO PnwriMXi £^t un »atn§t 4u Raniiai.
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tç Vi s s EUT AT 10 rr nilTeia preuve ividetite à^ c« fait. Nous alloris copiei le- détail qu*eti donnent -^ux Hillorid^ graphes (i) célèbres duQuecci, & très-^vecfés dans ta connotflance des antiqnités :' ■ - On voit près de la ville de . Saint-Ceri, au lieu appelé Us Cefarines , une manière 4e caja»- peinent des Romains'; ^°-.'•k Duravtl ^ kOiSy à /"/Vf »»oj & dans'-le champ'qui eft au bas > de^ motes de terre appelées Aggeris.y'^'''.a Ca&ors, dans réglifedâ Saint- Julien- lè$-Saint-GeorgVy un lachrimatoireavecmie pierre cavée d'ita verre fort épais qui a fervi à enfermer ïesrén- dresde qaélqœ ^ayen ; d^ncaos chapelle .do4 nefHq^è uiiitôodieau de payra: fait en formé de ci^ë-^dans l'^glifecattiédrale j'deBX.iom.'- beaux qui par :Iéurilruâure pardiflènt être d^ temps des Romains ; quoique ^s^perfonnes id^-i cédéesi vers. L'an i'20O àientiéré placées' dano ces féptllçbres ; 4**. aGikors&'^^Durùvâldtspà-i xéi a la.*tnofajque appelés pa^ ^ les Rômàins^jjs àffirMumX ^?. kMauJ/àa-prislGatu's des ruinesi d'une Jiiote de ..terre où M^r.;. 6°. à Vé^îCé dé "Fronttnac y pfèc.Fi|T»c^iJn:beâcdâ tèmpls d'or4 dre çoîinthién^ â<mt il iubfiA^ eiicoré \âi- co^ lénDes;& ief d^teau3t9:^''^:àI3'égli&:dç La^
voulyene
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pji é L r Ml N A t s É. ty.
foutvtne près Puytaroque , une table fépukhrale de marbre avec cette infcriprion : Juliti Aug. Pojlutninala optumo marito ; 8". à G'igitac » des fëpulchres avec des infcriptions de caraâèie romatri ; p**. dans l'égliie de ' Mvi£ac , deux tombeaux de marbre qui ont fervi aux Ro- mains; lo"^. dans l'églife de Saint Sernin de The- loîSf un tombeau de .marbrVkélevé iur quatre colonnes de marbre avec l'A SrIÔ comme dans les médailles du temps des enfans de Conllan- tin ; II.** k Mondoumirc f des fragmens d'uii tombeau de4uelque Romain ; 12°. dans l'égliie de Pein , une pierre de marbre fervant de mar- chepied à l'autËl avec cette inlcription en beau caraâère romain: Mario Lmerio, &c. ( i ) ■ On a tFOUY^ eii diflëfens temps, difent les mêmes Hiâoriûgraphes « 1**. des médailles ro- maines en argent, en or, en bronze, à Cahors^ à MoUites , à Bidonner près MmffaCi à Pradines-f auic environs de Stpt-Fonds & de Laurent ^ Se auprès de l'églife de ta Benechie; i". des urnes de terre remplies de cendres, k Bnmiqutl ^ à Niaudon vers Preijac f8i:>à. LaUtncy aux envi- rons de CakoTs ^ 3°. des urnes de pierre , do
( I J De l'infcriplion de cette piem il i£fu1ce , dit l'Abbé d« fouitUc , quec« ïxxinai qu'on cuit £»• (l«l>famiU« (tu fjin«u^ ï-uihiriQt, Chef dei Querclnois , fut le Pcètre envoyé par la Tille de Cafiore, «u lemple élert tLyon enl'honnciud'AuguRe.
Tome I. b
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t8 D I 5 S £ RTAT I O Jt
ttrre & de verre dans un village nommé Ftrsi 4^. une pierre cavée d'un,verre fort épais avec un lachrimatoire & un cinerarium de jnarbre blanc» près de Lau[trte\ ç". une tête de Vénus de cui- vre doré f au village de Lamouru , au-deflus de Miraheli 6". des tuiles avec une infcription «n caraâère romain , à Laheine ; j°. de$ têtes d'Auguûe Si d'Agéppa» à Cak«rsi S", des tui- les anciennes à la romaine , au milieu defquelles «A écrit F/orBs , des «ntiques du temps de Jo- les-Céiar, d'Augufte, & d'autres du haut-en- ]ûre jufques vers le temps de Catien , su BaJ^ m prés de Grammat.
On croit généralement que le Querci, de mêm^ que le refte des Gaules, eft redevable à '' Probus de la culture de la vigne ; c'eft une er- Feiu-. L'Oraiibn de Ciceron en faveur de Fon- teius prouve que la vigne étoit cultivée dans le Languedoc long-temps auparavant. Diocté- tien en défendit la culture dans les Gaules ainii que dans TECpagne , & la permi£on de fEmpereur Probus, ne fut que la révocation de cet édit. Dès qie la vigne étoit cultivée dan^ te Languedoc , elle devoit l*étre dans le Querci Uaùtrepbe de cette province, 8c dont le terrain en grande partie , d'ailleurs lî propre pour ta vigne , fe refùfy obflînément i toutç autre efpèc*! 4lf Ç«Uwr«.
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VRiLÏMiNAïRE. ttf
La fête des Fous, qu'on célébroit autrefoiï J\: (oloineUement dans le Querci -pendant trois dctOrgict. jours chommables, & dont il refie encore des veftiges, femble appuyer cette opinion. Notanéum eft , eft-il dit dans un vieux calen- drier de Cahors , cité par Dominici , ^aod ex Muiqua httjufce £ixctfis coajùuudiru antt earnis piivium cekbrtuur per très dies feftum ftulto- rum, cum tripudio & fatyra. Cette coutume, ajoute Dominici , s'eft confervée dans divers endroits du pays où la jeunefTe contrefait les Satyres pendant les trois derniers jours, du Carnaval & te Dimanche d'après, que le vul- gaire appelle auffi par rapport à cela ; tm Di- mengi des Salvagés. Cette £lte 6toit évidemment ta fête des Orgies, inlHtuée en l'honneur dy Dieu Bacchus , qu'on célébroit auâi pendant trois jours, & aida appelée à cauTe des extrï* vagances auxquelles on s'y livroit. Or les Querctnois folennifoient cette fête- avant l'iiH valion des Romains , puiCqu'à cette époque le Sénat l'avoit interdite y & par conféquent i'.s dé- voient aulll connoitrs ta culture de la vigne, dès qu'ils honoroient avec tant ds folennité le Dieu qui y préfide.
Le Querci après t'expulfion des Romains , V< , confondu avec les autres peuples de t'Aquî- {^uvcm^ talne , partageoit prefque toujours leur for* & &wn»t<
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20 Dissertation leur gouvernement..Mais dès qu'il eut été mis par Chartemagne, fous Tautorité des. Coin* tes ( I ) , il eut un régime diftïnâ & féparé. Dès-. lors ii acquit une adminiftration propre i>o.ur la iuftice & la défenfe de fon territoire. Dès*. lors, Tans ceffer^'étre un membre du déipar- . tement d'Aquitaine, il eiK .fes Juges particu- liers ( 2 ) , fon ban ( 3 ) & Tes états.
( I ) Lei Comtei du Queici ont iti lu nombre de dii-n«af ihpuù Aimeri le premier d* ces Comtes )uf<|ii'i Riimond VU dernier Comte du Queict , S( en reËme'tempi Comte de Touloub. .
( 1 } Lïi Comtei Ploient d'abord dei Officiel* MUitiitei cbir-
%,ti àe cendre eii mtme-temps ia jullict.'IIs fe dibatrafitrent cn- Taite de cette dernière fonâion Tur dei Vicoltitet, 8c ceux-ci k leur tour, fur des Sén&haui, ( 3 ) Le ban du Quetci fut. tellement didinâ du bm dci antres
^eupl'et de l'Aquitaine , que l'hifloïre noui apprend que foui Cblr- les VII le» SJn^chaux de Touloufe, de Robergue , <fu ^trei tt .de Guienne , alBégèrent arec leurs ttonpci U ville de RJom , t*> nue par les Anglois. Cela n'empEchoit pis cependant que le Séné- chal du Queïci ne fût quclquefeit en, mime-lempi Sénéchal d'une .autre proTiac*.
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FRÉLlMINAIltE,
CHAPITRE I I L #-
Lordre dans lequel les États du Querci s'ajfembloient.
1. Les États s'affèmblent tous les 'ans. U. Mem' bres qui les compofent. III, Divifion des villes fat y envoient leurs Députés. IV. Leur rang. V. Principaux Seigneurs qui y ont droit de
' féance.
.Lj I s Etats particuliers du Querci s'affem- '• bloient tous les ans & par tour dans une des »'•««« viljes qui avoient droit d'y envoyer leurs Dé- ui^ pûtes ; mais ils ne pouvoient s'alTembler que pxr ordre du Roi.
l'aflemblée étoit compofëe de l*£vêque de n Cahots qui en étoit le Préfident, de l'Evêque oui k de Montauban , d'un certain nombre d'Abbés rei»r & de Prieurs pour U Clergé ; de quatre Vicom- tes, de quatre Barons baronnans & de plu- âeurs Seigneurs des haut-Befs pour la Nobleffe ; & paierie Tiers-état, d«s Députés des villes qui avoient droit d'y affilier.
A raifoD des états , le Querci étoit divifé d.v
des ïi
en quatre villes principales, en quatre chatel- q^ii y ienies &: en dix-huit villes bafles. JeàVî
b ju
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AZ D / S S £ RTAT I O je
Parmi les quatre villes principales , Cahors tenoit te premier rang , Montauban le fécond, Figeac 'le troiâèrnC St Moiflac le quatrième. Des quatre châtellenieJTainfi appelées àcaufe que les Comies y avoient un château , Cailus avoit la première place, Lauzerte la féconde, Gourdon la troifième & Moncuq la quatrième. Les Députés des villes balfes y prenoient féance dans Tordre fuivant: i". Mirabel; x". Réalvillci f. Cauffadej 4*. Montpezatî 5*. tté- grepèlifle ; 6". Bruniquel ; 7". Marte! ; 8**. Ca- jarc ; c)°. Cadelnau-de-Vaux ; 10°. Roquama- dour; 11". Sept-Fonds; li*. Vers; 13". Pech- bru; 14", Molières; 15°. Caftelnau-de-Breto* nonsi 16°. Fonds; 17°. Lafrançaife; & 18°. Souitlac.
On n'entrera pas dans le détail des généart logies des Seigneurs qui tenoient les plus buits tiefe du Querci , en fuivant l'ordre dans Lequel ils étoient jadis appelés à l'alTemblée des éiacs du pays. Cet objet fera parfaitement déve- loppé dans le Nobiliaire des différentes pro- vinces du royaume, entrepris fous les yeux du gouvernement ( i ) par une Congrégation que
( t ) Uom VilIcviciUc , Religieux i» ta Coapigitioa de Siiat , Matir, fut envoyi en 1781 dinj eette proTÎnce pour y ramalGAr le* nat&Uiw in NobilUire du fo^aume , qui doii paroltte-incet* .
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PRÈXIMJNAISÊ. 2}
les talens, les lumières, rénidition & llifage pa- triotique qu'elle en fait, ont toujours diftingu^e. On ts bornera à rapporter le nom des principaux Seigneurs qui avoient droit d'affifter aux états du Querci : les Vicomtes de Turenne, <te Bru- „ . ^^
Prmcipiox
niquet haut Se bas , & de Montclar ; les Ba- Scigncart roos de Caftelnau-de-Bretenous, de Puicotiiet, Jtôit'^C de Gourdon & de Lufech ; les Barons de Car- dailtac-Bioule , de Saint-Cirq, de Breuges , de Thétnines , de Saint-Sernin > de Vattiire , de Cauflade, & de Roquefeuil; le Comte de Né- grepelifle , les Seigneurs de Montpezat , de Saint-Sulpice , de Grammat, de Genouiliac & Vaillac, de Felzin, de Caniltac, de Sefiac, de Boiflières & du Vigan ; les Joannîes & De< Toivé , Sec. &c.
U Lci ■rchirn du dotmine lui furent ou*ertc> f»t ordr* du Gonverbïmcnt. L'application , U conllince le le d^lînt^- nCaaent clr*fltf<«irant In ncbcf^ti. PmdiM ttois pieii eaà- fécatih. De coimoifliat 1« NoUci qae d'jptii 1« ttiiei fouriii* 1 foD travail p*r les Officiers mfinei de Sa MajeHé , il rimaS» ■vec le ptui grind foîn le* mltjriiui im^ortios da notitUrre da «nt province ; Ouvrage vtalnient Vign* , à tnu f^erdé , da le confiance publique > & le Ceul mtiae ipii pourra ttit, anx yaix' de U nation , un garant ilTuré de la claSe des ftoblet , parce qu'il Rpofe en entier fur Ici titres originaux nia foof la nvre-garéa duRoî, 6c qu'il c(t pat conffquentt l'abri dea furprifn ÏD^viiables dan) les ourrigu h^rildiques , coinpofift fur le* documena reinii pat )m particuliett , & dans lelqueU pour l'oidioaitt te. vrai Noble rougit de fe voit Goofoodu «vf c un .iiAupatetit giadteux fc rtconooiflânt.
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D 1 s s E R TA T I O K
C H A P I T R E • I V.
Tableau topographique dit Querci.
J. Pofaàn du Qumi. IL Sa diyifton. III. Sdn clirr.111. IV. Sort fol. V. Su proHuaiora. VI. Son comtmue. VU. Ses riviires. VÎJl, Ses curiqfi. tés naturelles. IK. Sa confiitutiott a^uetle. .
L.
j E Querci eft fitué fous le quarante-qua- i°"'trième degré de latitude, & le vingt-deuxième de longitude. Il confronte dU levant ,- le Ro^ler- gue; du midi, le Languedoc; du couchant, l'Agenois 8e le Perigord ; du feptenirion^ fe Limoufin & l'Auvergne. Sa longueur efld'en vi- rbn deux journées du feptentrion au midi, & fa largeur d'une journée & demi , à prendre du levant au couchant.
Ce pays étojt aiitrefois divifé en Querci itoir
""' & en Qua-ci bl<ihc. le Querci n<ùr était la par-
■ lie du nord, & le Querci blanc., la partie du
mîdi(i). On le dîvife adueUement en haut Sg.
I ) DïDi un vieux iittt concernint Ie prieuré ie Siinr-Sernin, il ift dit: Efi inttnitt^lo Cxtdrteitfi in partt tjus nigra i Se diai une chuta i'ifftuuiâSttntat d'un Seigneur de Moncptut-.
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PRéLIMJNAlKE. 25
bas. Le haut eft cette partie du Quercî quieft au-deffuE de la rivière du Lotj 8c le bas , Celle qui eft aa-d^oiis de cette même rivière.
L'air y eft tempéré & en même-temps Talu- ni. - bre. Les printemps cependant y font d'crdi- mit. naife très-pluvioix; mais l'automne eft en gé- nérât très-belle.
Ce pays montueu\' préiente une admirable <v'.- variété de collmes Se de plames ; il eft om- bragé par des bois de diâërentés efpèces, en- richi de prairies , arrofé de plufîeurs grandes nvières, & coupé par une foule de rutlTeaux. - Le Quercî, quoique pierreux, eft néanmoins v. trèsrfenile; il produit toutes les chofes nécef- dufSÔ^°* ûires à la vie. Soii blé 3c fon vin diftingués par leur qualité & leur faveur , fembieait par- ôc^T de \i folidité des cailloux qui les voyent fortir de -leur fein. Ils fe confervent long-temps £io5'altiération,-f6utiennent le tranfport làns ânconvéïïient , 6e femblent defttnés par la na- ture ,' pour aller au fecours des pmples traaf- .plantéis dans un- fol qui ignore encore ces deux importuns véhicules de la vie de l'homme. Le Querd enfante:même des produ<£Uons qui lui
.U date efl conçue en cci Minci : A3un itdme fifiimo /aauarii anao Oomint Joeamatioaii milUfime dattiuifima in loto Moatif' f'fitiibiCc^CatKtttn^inretlatitalia,
lyCOOglC
àff DlSSERTATtOH
font particulières , & qui ibat l'objet dés otf^
prelTemens de nos modernes Luculies.
Quatre grandes rivières , la Garonne , te Tarn, te Lot & la Dordogne, auxquelles on peut joindre l'Aveiron , -contribuent merveil- leufemetu à la fertilité de cette province , & facilitent fon commerce.
La Garonne longe fur la droite une très- petite parue du Querci, un peu au-delTous de Moiflac oîi elle reçoit le Tarn , & entre en- fuite dans TAgenois.
Le Tarn , une des belles rivières des Ga» les , qui féparoit la Gaule Narbonnoife de TA- quitaine , commence de baigner le Qoerci i Montauban , t^i tl reçoit le Tefcou,.& avant de fe jeter dans la Garonne, reçoit à la Foiatp l'Aveiron , & à Sainte-Lieurade les eau^ de Lembolas groffi par celles.de la Lute^ ':
Le Lot divife le Quercï çn deux panififi prefque égales , Se l'arrt^e d'une extrémité à l'autre. Cette rivière entre dans ce p^ys un peu au-detlus de Capdenac,'arrofeMoBbruit4 Cajarc , Calviniac , Senevrières, Saint-Cirq & Conducfaé , où elle, reçoit U petite rivière du Celle qui porte bateau à fon embouchure , & qui patTe par FJgeac , Saint-Sulpice , Marcîllac 8e Cabrères. Le Lot defCéftd après vers Sainte Geri, enruiteà Vers où /e dèçliarge un ruifleàii
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TKàllMlifAlRÉ. 1^
Urge & profond , de là à Cahors oîi il forme (ine p^ninfule , puis à Mercués , Lufâch , Caftel- franc où il prend leA'ert & le ruiffeau des Ar- ques , de là coule à Belaic , au Puy-l'Evêque y k Duravel , à Glan & à Saturac où il fé \hw idans l'Agenois. Cette rivière commence d'êtrfe navigable avant d'entrer dans le Qnerci ; mais elle ne Teft point avec de grands bateaux, k càùic des mauvais paffages qui fe rencontrent aa Puy-I'Evê<iue. On a conftruit des éclufes & ptufîëurs digues fur cette rivière pour en faci- liter la navigattoD , qui eft bien eOentiette pour le tranfport des d^irées du pays. Un mannf crit dont Don^ntci lait mention , nous apprend (|tt*nn Evêque de Cahors en 1208 employa des f(»)ffles conûdéf^bles pour cet objet.
La Dordogne fortant du Lrmdfm pade par . le haut Querci , arfôfe Beaulieu , Bretenou^ , reçoit k une lieue au-déffu$ de Carennao la ri- vière de Seré & celle de Bave accrue aupara- vant par le petit roiffeau appelé le ruilTeau des Barbares. La DordogAé enfuite paiTe à Souil- lac , & prend un peu au-d^us la rivière et Loutfle. Après elle defeend à la Tourette, àGrancelat, âc eni!re dans lePerigord.
L'Aveiron eft une rivière du Querci «jui iné- rite quelque {attention. Cette rivîèrd arrofe le Qjierci ap^s Sttint- Antonin <}ii elle prsml
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it Dissertation
la Boaete qui fëpare cette province d'avec une partie du Kouergue. De là l'Aveiron defcend à Bruniquel oti il s'accroit d'un petit rmffcau , il Montricaux , NegrepelitTe » Albias ^ Ardus , ~ Loubejac > Piquecos & Saint-Maurice., oU il fc décharge dans le Tarn. Cette rivière n'eft na- vigable que dans une tràs^pecite partie de Ton cours,.& encore même eft-ce en hiver. SoTÎ'om. *"* commerce du Querci s'étend non-feule- ncice. ment dans coûte l'Europe * mais encore au 'de .là d^$ mers. Les vins de Cakors , les blés du Cauffif les farines de minot de .Moniaul>an ^ dt ■ Aioijfac & de Cauffade , forment diverfes bran- ches de commerce qui reipdent ce pays très- floriiïaat^ & répandent l'opulence dans fon Tein. Montauban diftingué iurtout par le grand crédit & par la foltdicé de là place , pofsède en outrée brillantes manu&âures d'étoficis de -laine, de foiiie. As foyance & de tapifferies. .On fabrique à Ntg,t^elijfe des toiles de coton , ,& dan; tQut ie Querci use tr^s-grande quantité de toiles de lin & d% chanvre. Mais cette der- ■nière branche de. commerce ell particulière- ment en , vigueur awï erivjrons M Figeac , & {urtouf k. LacapeiU-MaHval i d'où elle «'étend dans le Rouergue, & les provinces, vcnfines. f Entre les curioûtés. naturelles de ce pays, curiofiiéion doit diftinguer: iMa tivi^e de lomJfe<yà
mtuicllei.
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PRàtîMlNAÎRÈ. 29
a ia fource au-deflus d^Einac vers le haut- Qaerci. Elle fe perd d'abord dans des rochers au-deflus du château de Themines , & après avoir coulé trois lieues Tous terre, reparoit au- deffus de Roquamadour ; i*'. ta fontaine Jn/nr- Gcorgt à Cahors, dont les eaux fe retirent & cefloat de couler , au rapport de Dominici , pendant quelques jours, fi on y trempe des lin- ges faiis par te coitrs périodique' du fexe ; 3^. la fontaine.de Saint-Manîn-de-Ftn, qui a conf- c^nment tous- les jours ioa. flux'&. reflux bien marqué;; ce qui lui a fait donner le nom par le vulgaire At' la Fon que va- £• qut ve ; 4". la fontaine de Mil : fes eaux nîtreufes la rendent une<desplus célèbres fontaines minérales dont la-France fe glorifie , & elles ont l'avantage de foutenir le tranfport. On ne s'occupera point de quelques autres curiofités naturelles que renferme* le Querci , parce que l'Auteur a eu occaûpn d'en parler dans fon Hifloire.'
LeQuercifaitaâuellement partie delà haute yni. Gûenne. Il contient au de là de quatre-vingt tatior»' fiefo nobles , quatre cent trente Communautés '""•■ contribuables aux impolitions, qui font plus de trois mille fept cent feux divifés en trois Êleûions. Il a deux évêchés un a Cahors & un à Montauban; dix chapitres, huit abbayes 8e quarante-un prieurés j trente-quatre monaf-
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^0 D I SS ERTATIOlfy &C. -tères d'hommes, vingt couvents de filleâ; dnq commanderies de Malthe; fix hôpitaux fervis par les Tcëurs Grifes ou filles de la ChaHié; trois feminaires dirigés par les Prêtres de la Miffion de Saint Laiare i quatre collèges doitt trois font conduis par des Eçcléfiaftiques <m La't- ques , & le quatrième par l«s Prêtres de la Doârine Chrétienne. La juftice Se les finances y font adminiftrées par une Couv des Aides, un Intendant y une AdnnniAration ^ovin-r ciale, un bureau des Finances, deux Préfi* diaux » fix Sénéchaux , trois bur^^ d'Élec- tion, cinquante-quatre ju^cçs royales, t^ois cents Toixante & quime )ufticcs fûineurt^n & une Bourfe commune des Marchands ou I» ridiâon Ccmfulaire. Il y a au£ ^«x cham-f bres eccléjîaftiques. Tout le pays eOt régi par le di;oit écrit , à l'exception de quelques villes qui en certains cas ont dos coutumes parttnb- Itères. II eft dans le re0brt du Parl^oment ch Bordeaux , pour toute la partie qui cA su de là de IzDordcgne^SLàe celui du Parleflwnt df» TMfAnt/i pour )a partie qui efl au de çà de €«tt9 mâtM rivière. Il compte parnu (es. plus gr^ids jtti' viléges, le retrait Ugnagej:, la taiUericUa, ft: ' Texemptioa de^ aides St gabeUes.
HISTOIRE
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HISTOIRE
DU
: Q U E R C î.
LIVRE PREMIER.
es»' ■')' ' **** ■ «a
CHAPITRE PREMIER.
ConieBures Jut le Querci avant la coTU}u(tf' des Gaules par les Romains. — Ce paysfaifant partie
■ de la Gaule èeltique ^ fut fous la domination dAnf bigat. — Lis Çuercinois font de l'expédition da Sigovife en Allemagne. — Ils s'établijftnt entré la Drave & la Save , bdtifent la ville de Bel- grade ^ Stjbnt Us mimes que les Scordil^es.
JLj E défaut de monumens jettant une obfcuriré prefque infurmontable fur les événemens relatifs au Querci, avant que les Gaules fuflent foumifes , aux Romains, il faut néceflaïrément recoiittr aux Tomel. A
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1 Histoire
conje£h]res j appui bien foible , mais qui jette ce- pendant un certain jour dans i'iiiftoire, lorfque la vraifemblance n'en eft pas bleflee jufqu'à un cer- tain point.
L'une des époques les plus intéralTantes de ces teriips reculés , remonte au règne d'Ambigat , Roi^ ou Chef de la Gaulcceltique; dans laquelle, ainfi qu'on l'a dit, le Querci étoit enclavé. jCe Priacç qui tenoit le fiége de ion Empire à Bourges, voyant fes États furchargés d'une trop nombreulë jeuneire,vive Si. turbul«ite,dc craignant fts excès^ réfolut de s'en défaire', mais d'une matùète hono- rable, Se en fatisfaifant le goût qu'elle avQtt pour ies armes. Céroit le géiiic général des Gaulais , plus guerriers que cultivateurs. Une trop grande popula-' tion, loin de faire la force Sc la gloire de cette nation , ainfi qu'elle le ferpit parnji ngus f deveiioit pour elle un fujet d'inquiétude ; le produit de cette terre trop négligée, ne fuiH^ànt pas pour ïUHjrtii fes nombreux habitan& Sttiton. Quelques Hiftoriens ont dit que ces peuple» s'étant trop multipliés & fe trpuvant trop i l'étrcwt, décidèrent par la voie des armes à qui rcfleroit la terre qui les avpit vus naitre, & que les vainqueurs chafsèrait les. vaincus, qui furent chercher t^^ la pointe de l'épée'des établiiremens dans des contrées Xiielive. étrangères. D'autres, 8c ce foat les plus fuivis , nous apprennent que ce ïut par un effet de la polir tique Se par les ordres même d'Ambigat, que & fit cette émigration.
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JiV QVÊRCI. 5
Ce Roi déjà vieux, Se craigragt du trooble dans fès états, fit publier dans toute la Gaule que ceux qui voudroient rendre leur fortune meilleure par leur valeur , vînflent {e ranger ^us les drapeaux de Bellôvèfe & de Sigovèfe fes deux neveux. A ce cri, les deux Princes fe virent bientôt à la tête de deux armées formidables i 8c les augures ayant été pris, le fort envoya Bellovèlè en Italie, où il foada la ville de Milan. Ce furent fes defcendans qui , deux cents ans après , prirent la ville de Rome.
Sigovèfe prit la route de l'Allemagne avec les iroupes qui s'étoieni attachées à fa fortune , & dans lefquelles les Teâofages formoient un corps confi- dér^ie. Ceux-ci s'établirent aux environs de la Forêt Herdnie , appelée aujourd'hui ia Forêt Noire. Sigovèfe continuant là route , s'empara fucceflîve- ment de la Bohème, de la Hongrie ,.de la Bavière 8c de l'Ëfclavonie , où les diiférens peuples qui i'a- voient.fuivi, formèrent divers établiflèmens.
Dans ce nombre on peut compter les Quercinois^ quoique l'Hiftoire ne les nomme pas formellement. Elle ne homme pas non plus tous les autres peuples qui fiirent de cette expédition. Néanmoins comme il eft certain que les Teâofages ne fuïvirent Si- govèiè que ju^u'à la Forêt Hercinie où ils s'àrrê- tèrent , & que ce Général poutTa fans eux fes con- quêtes plus loin , il eft évident que les Teâofages ne formoient pas feuls fon armée. Rien donc n'em- pêche de croire que les Quercinois en fiflent partie ; tout, au couraire, fèmble I9 confirmer. Voifins Ai
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4 H 1 ST aj RE
de^ Teâofages , leurs alliés fans doute, animés du même efprit, aoa moins braves, non moins féro- ces , non moin^ turbulens qu'eux , il eft d'une vraî- femblance qui approche beaucoup de la certiu- de qu'ils s'enrôlèrent fous les drapeaux du neveu d'Ambigat. Il eft vraiCemblable encore qu'ainfî que les Teâoiàges , les dilTérens peuples qui formoient l'armée de Sigovèfe , réunis chacun fous leurs en- feignes refpeâives, s'établirent , à leur exemple, dans les. terres conquifes qui leur plureat le plus , pu qui leur échurent par le fort.
Lelot des Quercioois fijt entre la Drave & la Save , oCt ils bâtirent près du Danube la ville de Belgrade, Se où ils régnèrent fous le nom de Scor- àifques jufqu'au règne de Tibère , fous lequel ils furent aifujettis à l'empire romain.
Mais peut être dira-t-onque fous le nom àéScor" àifques , on a quelque peine à trouver ks Querci- nois? Ç'eA pourtant en cela que les conjeâures paroifTent le moins ha&rdées. Si on ne peut pas douter que les Gaujpis, ainfique l'attéfte l'hiiVoire, ayent fait une irruption en Allemagne , qu'ils ayeiit fait des établinbmens en Hongrie, en Bohème, en Bavière Se dans l'Efclavonie y. lî la préfomption que les Quercinois furent du nombre des Cotiqùérans . de ces vaftes pays , eft appuyée fut des fondemens folides, il ne fera pas difficile de iè rendre à l'opi-- nion que les Scordiiques ne peuvent être true les vrais Quercinois. Oh connoît tous les noms des an- ciens peuples de la Gaule> Si on ne trouïc nulle
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z) r Qvx RCT. S
part celui de Scordi^ues ou Scordici. Cependant les Scordifques étoient des Gaulois ^ ce qui donne lieu de pré/ùmer que le vérirable nom des Querci- nois Caturci^ a été altéré Se corrompu, foit -par Une mauvai(è prononciation , Ibit par la faute de quelque copifte , d'où s'eft formé le mot de Scor~ dlci. Cette préfomptîon eft d'autant mieux fondée que les dilïèrens Auteurs qui parlent de ce peuple , ne font pas d'accotd {ûr le nom qu'ils lui donnent.
CHAPITRE II.
Ze Querci fournis aux Autàunois, — Aux Auver- gnats. — Situit Roi lies Auvergnats efifait pri- fonnier par les Romains^
^1 la politique d'Ambigat «n éloignant une jeu- nèfle trop nombreufe 5c inquiète , mainunt alors la paix dans fes états, ce ne fut que pour peu de temps. Là politique peut bien impoièr un frein ^z(~ &ger aux peuples j mais rarement ou prefque ja- mais captive-t-elle les cfprits au point de changer totalement le génie des nations.
La fageffe 8c la bonne fortune de ce Prince avaient donné aux Berruyers la fupériorité dans la Gaule œliique, 8c leur en avoir confervé rem- pire. Les chofes changèrent après fa mort. Des A$
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6 H I S TOI RE
Chefs moins habiles laifsèrent échapper le fceptre qu'ils fëmbloient tenir dans leurs mains.
Remuans , audacieux , ne connoitTant prefque d'autre lot que celle de la force , décidant tout par la voie des armes , -les Gaulois ignoroient te prix de la paix 8c de la tranquillité (i chères aux peu- ples policés & indruits. La Gaule dans ces temps reculés , fut toujours le théâtre des plus fubites ré-
'• yoluiions. Les plus hardis , Se ceux , dit CéTar , qui avoient tes troupes les plus nombreufès y régnè- rent fucceflivement.
Les Berruyers furent vaincus & fournis par tes Authunois , qui devinrent G puiflans , au rapport
'• du même Hiftorien , qu'ils tenoient toute la Gaule fous leur empire. Dès-lors le Querci fut fournis à leurs loix.
Cette vafle domination fut de peu de durée. Ils fiu-ent aflujettis à leur tour par les Auvergnats , 8c le Querci changea encore de maître. Ceux-ci fem- blèrent avoir fixé l'inconftance de la fortune en leur faveur. Ils pouisèrent leurs conquêtes depuis le Rhin jufqu'aux Pyrénées, Sc depuis l'Océaa julqu'aux environs de Narbonne Sc de Marfeille. C'eft avec eux que traita Afdrubal lorfqu'il pâOk dans les Gaules , pour aller joindre fbn frère An- jiibat , en Italie. Ils lui fournirent même un corps de troupes , dans lequel il y eut apparemment des Quercinois. Leur valeur recornue peut le feire prê- fumer, fi on confîdère leur attachement pour les Auvergnats, doat ils n'abandonnèrent jamais Ja
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DU QVMRCJ. f
fiiâtoa , 8c à qui ils gardèrent une foi inviolable iutqu'à la conquête entière des Gaules par les Ro- mains. Événement qui changea la fece de ce beau pays , qui auroit peut-être confervé fa liberté mal- gré fes divifïons intefttnes,lî des ingrats n'avoient introduit dans fon fèin les vautours avides qui le déchirèrent.
Ces ingrats furent les defcendans de ces anciens Phocéçns qui, cbaflësde leur pays, trouvèrent ua afile dans la Gaule, 9Ù ils furent accueillis Se trai- tés avec humanité. Ils y bâtirent la ville de Mar- feille long-temps avant la fondation de Rome. En échange de l'hofpitalité qu'on avoit exercée à leur épurd, ces étrangers qui apportoient avec eux les arts Se la politclTe des Grecs , les communi- quèrent Se les iirent aimer à leurs hôtes. Ils leurs apprirent, par leur exemple, dit un Auteur, à connoitre les agrémens d'une vie policée , Se à cul- tiver les terres.
L'antique barbarie comtnençoit à quitter les par- ties méridionales de la Gaule , lorfque l'ambition effrénée des fucceffeurs de ces vrais Sages , ambition qui leur devinr, dans la fuite,auinfùneftequ'à ceux dont ils forgèrent les chaînes, leur fit perdre tout le mérite de leurs bienfaits.
Non contens de s'être rendus redoutables fur la mer, Se des établiffemens qu'ils avoient faits fur les côtes où ils bâtirent Nice Se quelques autres villes , les Marfeillois voulurent s'étendre dans les terres. Les Salicns leurs voifins furent le premier A4
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8 ^ HZSTOI KX
objet de leur cupidité. Mais ils fe défendirent fl bien qu'ils 5teai trembler à leur tour leurs agref- lëurs qui , craignant pour leur territoire, implorè- reni le fecours des Romains dont ils étoient alliés depuis long-temps.
Jamais prière ne fut faite Ibus de plus favorables aufpices. Le Sénat accueillit avec emprelTement la demande des Mariêillois ^ l'orgueil Se la cupidité en diâèrcnt l'arrêt. Les Romains avoient à venger fur les Gaulofs la honte du iàc de Rome, dont la plaie faigooit, pour ainfi dire, encore. Leur politique intcrcirée dont les vues étoient plus éten- dues que celles de leurs alliés, leur fit appercevoir un moyen prefque infeillible , dans le fecours qu'on leur demandoit , de réunir un jour à leur empire, ces contrées dont on leur ouvroit l'entrée avec tant de facilité.
L'objet parut aifez coiiddérable à leur ambition», pour y envoyer une armée confulaire. Le Conful M. Fulvius-Flaccus fut le premier qui fe mefura avec les Saliens, fur qui il n'eut pas de grands avantages. Sextius Ion iucceiTeur ne fut pas d'a- bord plus heureux. II avança peu pendant l'été , Se ayant réfolu d'y fiafler l'hiver, il établit foa camp près de quelques fources d'eaux chaudes. Les Satiens voulant fe défaire de ces hôtes incom* modes attaquèrent ce camp en défordre, Sc firent une fi grande perte que leur Roi fut obligé de fe réfugier chez les Dauphinois , fes voifms. En mé- moire de ce fuccès , Semius [changea fon camp en
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une vMle qu'il bâtit au même lieu, & qui fiit ap- pelée de fon Dom, Aquœ-fextiœ:, c'eft ta ville d'Ais eo Provence.
Les Romains ne 't)égltgèrent,pas de fî beaux commencemens. Domîtius-Ahéoobarbus , fucceflêur de Sextius, attaqua les Dauphinois 8c les vain- quit. Les Aurergnats allarmés mirent deux mille hommes fur pied dans le defTeio de chaiTer ces étrangers qui fembloient vouloir tout envahir. Mais Fabius- Maximus les vainquit, fit prifonnier leur Roi Bituit qu'il envoya à Rome, âc qui fût pré- iëoté au peuple iiir un char, vêru des mêmes ha- bits Se avec les mêmes amies qu'il portoit le jour de la bataille.
Soit que la puîilànce des Auvergnats parut trop redoutable aux R<»nains, foit que contens pour cette fois de les avoir humiliés, ils rcovoyaflëat à UQ autre temps le projet de les anujettir, ils les iaiflërent tranquillDs après cette grande vic- toire. Ils fîuent moins réfervés fur le compte du Dauphiné, de la Savoie, de la Provmce, du Lan- guedoc Se d'une partie du Rouergue qu'ils rédui- firent en province.
. On ignore de quelle manière Se en combien de temps les Romains firent la conquête de ces vafles pays. Le feul Céiàr nous apprend que ce fiit l'ou- vrage de Fabius-Maximus j peut-être qiK fi une panie des hîAoires de Tite-Live Se de Dion-Cai*- fius n'étoit. pas perdue, nous en aurions le détail.
Un fi grand établiiTement dans les Gaules de-
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fint cher aux Romaîas; Us n'épai^èrent rien pour fe con&rver & retendre, Envatn les Gaulois vou- lurent les en chaHèr ■■, leurs eiTorts ne fervirent qu'à \Ata la perte de leur liberté.
g».^ mtt* I I iiMp
CHAPITRE III.
tutà/rius, Général Qutrcinois j vaincu par' Cani-
ttius. — Céfar vient aujiége d'Uxeliodumim , &
. ita rend It Maître, — LtalUrius mis à mort,
V^ÉSAR fè fut à i>eine rendu dans ta C^ule libcboaaoïfe dont il avoit eu le gouvernement en çntité de Proconfulj qu'il entreprit la conquête des autres parties des Gaules qui n'étoient pas JoumîTes aux Romains ^ St il l'exécuta avec cette fortune 8c cette fupérioriié de génie qui le ren- dît depuis le maître du monde.
On oc rapportera pas tous les événetneos qui smenèrem cette révoIuticMi. Céfar lui-même ai^ excellent Hiftorieu que grand Capitaine , ,boùs en a af^ris dans Tes Commentaires julqu^aux f^us pe- tits déKiils. On fe bornera à ce qui intéreSe par- ttculièremoit le Querci. Heureux! H dans ce qu'on ca a dit Se ce qu'on en doit dire encore , on ariMt. eu des guides aullt sûrs Se aufll habiles; L'ob{curité qui règne dans les faits hiftoriqties ne ferait pas y abfî qu'allé le fait pour l'ordinaire, le
défefpoir de ceux qui écrivent l'iùfloire ou qui b tifenc.
Confondu dans la maiTe des fcèoes variées qu'of* fre le cours de cette guerre âoglinte, ce o'eft qu'à la dernière année qui la termina, que le Querci fixe ièui les regants, & ne paroit, ce femble, que pour mettre le fceau aux triomphes de Céfer. Après la prife d'Alife Sc la mort de Ver- cingetorix, la Gaule épuifëe lêtnbtoit êtrelànsTef- fource, & l'étoit en eHèt. Quelques Capitaines tentèrent cependant encore le fort des armes, H. ne firent que reculer, pour un terme qui fiit biea court, fa dbûie entière. Luthérius Général Quer- cinols fet du nombre. Il avoîc été toujours ex- trêmement attaché à Vercingetoiix, l'avoit fuivi dans toutes fes eiqjécHtions , Se s'étoit même en* fermé dans Alilè avec lui Mais ayant trouvé lo moyen d'en fortir, on ne lait de quelle manière , avant la capitulation, il ne fiit pas^envelc^pé dans le malheur de fes défen&urs. Ne pouvant Ss ré- foudre à fufair la loi du vainqueur , il raflèiiihla quelques troupes'. Se fe joignit à Drapés , Capitaine Sénooois , qui avoir conlèrvé un petit nombre de foidats, trtftes Se malheureux relies de l'armée qu'il avoit commandée dans le Poitou, où il fiit dé- fait par Canioius ,Sc Fabios , Lieutenans de Cé- &r.
Animés du ménie amuu: de la liberté., eonemis irréconciHables des Romains, Luthérius tC Drapés firent quelques couriès faaireuiès , plus propres à
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fattsfaire ' leur haîne particulière , qu'utiles à la caufe générale. Us n'avoieat que cinq mille hom- mes avec eux; fiable reiTource 8c bien peu capa- ble de réUftcr à Cantnius, qui avec fcs liions tenoit la camp^oe, 8c qui enfui les ferra de tî près , qu'il les força de fe retirer dans la forierefie d'Uxellodunum en Querct , où il les ioveftit bientôt.
Cette place étoit firuée fur une montagne en- tourée de précipices , ôc n'étoit accelllble que par un côté dont la pente étoit fi roide, que des hom- mes armés pouvoient à peine s'y tenir debout. Une rivière couloit ait pied, qui la ceignoit pre^iue toute entière, Sc au-delà de la rivière s'élevoient d'autres rochers qui la relTerroient <lans fes bords.
Caninius ayant reconnu la place Se vu la force de fon aHiette, divifa fon armée en trois corps qu'il plaça fur les hauteurs voifines y Se fit travail- ler à une tranchée défendue par de forts retran- cbemens, dans te defleîa d'enfermer la ville, afin que rien ne put y entrer ni en fortir. Luthérius ayant pénétré fon projet, Sc craignant pour fà place le même malheur d'Alife qui avoir été for- cée de & rendre faute de vivres, laifla- deux inilte hommes dans la. ville. Se en fortit avec Drapés 8C le refte de fês fbldats pour aller chercher des blés. Ils en ramaiXèrent une grande quantité qu'ils firent paflêr fucceflivement aux afiîégésj mais ils ne fu- ient pas ailêz heureux pour finir ce qu'ils avoient fi bien commencé.
Des transfuges en avertirent Caninius ^ qui fit
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nu QvsRCt. 13
cacher un corps de troupes aflèi près de la ville Se {ut le chemin que Luthétius avoît accoutumé de prendre'avec fes convois. Cet infortuné Gêné-, lal donna en efifet dans l'embulcade. Son efcorte quoique fiirprife fe défêàdit vaillamment,' 2c fut taillée en pièces. . Luthérius , pour ne pas tombet au pouvoir des Romams, fe iàuva à courfè de- cheval Après l'aâîon, Caninius préfumaat avec raUÔQ que Drapés qui gardoit les magafms à quel- ques lieues de-là, ne fenùt pas J-rôt tnftnijt de- la défaite de Luthérius, voulut lut en porter lui- même -la pretnière nouvelle. Il marcha i lui en diligence, attaqua Ton camp à l'improvifle, s'ea empara après une légère rélijlancé, Sc fit Drapée prifonnier, qui ne voulant pas furvivre àlapËrte de fa liberté, fe-iailb mourir de£dm. :
Malgré la perte de leurs chefs , les. àlfiégés qui avoient des vivres pour long-temps^ fe' défendirent fi bien, que Caninhis qui perdoit beaucoup de- idoDde, voyant que le fiége n'avançait pas > 8c cra^nant que csla ne fit tort sex afiâures de 'C«- lâr , crut devoir, l'en avertir. :
Ce grand homme étoit al^ors à- Chartres. Ju- geant que fa piéfence étoit néce^ie au liège, il s^y rendit à grsidës journées avec & cavalerie, après avoir donné ordre à deus l^ons :de le fijîvre. Quelque peu importaïue que, parut cette place, iL étoit de b plps- grsode conséquence pour lui de la prendre.- JD'auim, à 4'eiKmpIe de ceux qui la d^oidoient^ pouvDieat fe caotoiâier'daM.
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d'autres forts, Se lui fiùre perdre à les attaquer £icceflivetnent , tout le temps qui lui- reftoit de foD commandemeat, dani le terme devoit expi- rer dans moins d'une année. II feotoït , qu'obligé alors de quitter la Gaule, il rirquoit de perdre tout le felit de Tes travaux, {ok que les Gaulois fiiflent par là encouragés à fecouer le joug, fok que quelque autre Général vint lui ravir la gloire de les avoir entièrement fournis. Tout cela pou- voir arriver , û Uxellodonum lui échappoit.
Plus habile que fes Lieuteoans, il vit bientôt que le feul moyen de réduire cette place, étoit de la priver de l'eau qui lui étoit nécellàire. Les affiégéc la prenoient à la rivière qui coulott sut pied de' leurs rochers | & à une très - belle fon- taine qui n'étoit pas élo^oée de leurs remparts. Son premier foin fut de garnir les bords de la- rivière d'archers 8c de frondeurs. Il y plaça auifi des machines de guerre , «pii tirant continuelle- ment , en défendotent les approches avec tau de £tccès, que les afliégés n'osèrent plus y aller puilèr. Aucun d'eux ne paroilToit qu'il ne fu.t à rioftant foudroyé.
La fontaine alors foumiSbtt iëale l'rau ftiffi- lànte aux tabitans. Toute l'armée défitptt da les priver auâî de cette reâôuice -j Cé&r fqt k tsal qid en trouva le moyen. U fît.confbuite une vafle terraffe de linEute pieds de haut y fur la- quelle on éleva une tovr i dix étages qui domï- Boit la fontaine , d'^MÏ i'on firpic coatiBudlàm^t
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fiir ceuK qui 'vouloient eo^iprodier. Le âaaget dès-lors devine égal, foit du côté de la fontaioe, fttit du côté de Ja t'a/ikte ; ce t^i fit périr bien du monde. Il &lloit oa ^ roidre, ou détium ceœ tour fonnid^le. Les alBégés prirenc lepard le plus, couiag^wt;, 'as remplirent- pluHeurs tott* neoin de fiiif ^ de poix £c d'autres énati^es com- buftibles , $cles lodèroit cona« la tour après y avoir mis le îéu. Les flammes & firent Èieatftt voir, aux pleines qui lioient les serres -qui {(x~ moient la terraflê. Les Romains acaounireat peux les éteUdre, 8c. Suenr reçus par les QuerduoiE qui avQÏeat ftorî de poésies totuicaux, 11 s'eog^ea là ua coii^)at tEès-vif£c très-meurtrier. Les Rt>- inaîas éteievt pou^, 6c h tour étoU dsMis le fbis grand danger, ios^ie Cé^ iSÊicond an tufèt de guerre, imagina d'iasoyar quelques co&orca m^naeer les mtu^ âe la vilie anc de grands cm. Les babions dfrayés, crugnant qu'it la ùimr du combat on ne. téa;ât d'efcafadw la place, tst^eièsiat pcomptemcac ies iàldsts à la défèofe des reùipartï.
Le peu de fuccè» de cette, tettta^è « décoo- rï^isa pas les âJlîégés; ils coiuiauèr»t de k dé» fiwdre avec la^onme valeur^ estant de trouver quelqu^cr^ mo^nde'tlètndre cette tour iaoïlfc Cp nîétoit pas pounaot Tennmii ^'lls smsieot h plus à craindre '^ 'il eniécoit 'un auB-e bk» pkn- d«^ereux , '^'^s né -fttqJ^inKridne^às, & qis ogftCbmtna leui nùK. j
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Malgré le. roc fur lequel ponoiem leurs nttirail- les y Se qui fembloic les mettre à l'abri de la miae , Célàr en fit ouvrir une , non dans le delTeïn de les faire crouler, mais pour chercher la fource de la fontaine 8c en détourner les eaux. Ce moyen lui réulTit &. la fontaine fè trouva tout-à-coi^ à fec. Ce prodige, car c'en étoit un bien grand aux yeuK de ce peuple fuperftïtieux , fit tomber les armes des mains des alTiégés. Ils cruroit que les Dieux combatioient contr'eux pour tes- Ko-' mains ^ ils fe rendirent à jdiferétion. . Dès que Célàr fut maître de la. place, il fît un trait dç barbarie qui a terni; fâ gloire aux yoix de la poflérité. Il fit couper les mains à lousJes hommes qui étoient en. état de porteries armes,' afin, dit unHi(lDi:ien,.d'imiinider ceux qui olê~ roieot fe mefuret avec lui. .
Apr^ cette conquête que Cé{ax dut bka plus à la rufe qu'à: la valeur de 'lès troupes, il ù'y- avoit plus que Lùritéiius qui pût:iui donner encore' dej'inquiétude .; mais là banne forti^ l'en reo-' dit bientât le maître. Ce malheureux C3|4taine-^> après avgir rlong-temps erré pour fe fouftratre a\ix recherches de.fés evnemkS) forcé de changer fou-' vent d'alile, fut, trahi' par un certain Efpaitiâin Arvernieo, qui; étoit fecrétemeat vendu à Céfâr. Ce nraîu-e violant les droits iàcréstle l'ho^itàtlR^ le* livra aux Rotins qui le firent. Aiourir.
Ainfi finit ce brave Géoéral que Céfàr n« put
jEaire plier que par une trahilqà. Il fut la tnfte
viftime
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Dv Que Rûl. 17
^îAfme de (on amour pour la patrie* On peut dire qu'il fut le dernier des Gaiiloisj avec lui Se Tous les murs d'UxelIodunuin fut enterrée r<uitiqu« liberté de la Gaule.
;CHAPITRE IV.
XJxeUodunum ejî le lieu appelé aujourd'hui Puidiiïalu.
X^ES Géographes ont été fort partagés fur la S- tuation du fameux Uxellodunum ^ en convenant tous cependant qu'il étoit dans le Querci. Mai» dans quel endroit du Querci î en refte t-il des \eC- tiges î où les trouver î C'eft ce qui a été long- temps couvert d'un voile prefqu'impénétrable. Le filence de l'Hiftorien de Céiâr , fur le nom de la rivière qui baignoit ce fort mémorable , a donné fieu aux difîerenies opinions dans le délir d'en fixer Ta/Tiette. On a cru voir Uxellodunum fur toui les rochers chargés de mafures , dont une rivière ceîgnoit le pied ; une fontaine s'y montroii-elle , on crioit à l'évidence. Les uns s'appuyant fur les an ■ ciens Commentateurs de Célàr, ont cru que c'c- loit Capdenac, petite ville près de Figeac Us t'étayoient des privilèges qui lui furent donnés en ijiopar Philippe-le-Bel, où on trouve ces mots ^ notre ville de Capdenac ^ jadis appelée Uxellodu- muff ce qui feroit peut-être décifif, Hon a'avoit Tom I. ' B
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pas découvert fon origine. Elle la doit â an Chfr vaDer Wjfigoth nommé Giberr Efcrimiol qui étok venu d'Efpagne. Il fit bâtir un fort en 477 , auprès duquel fe forma dans ]a~ fuite des tem^^ la ville de Capdenac. On voit une tour qui porte encore le nom d'Efcrimiol.
P'autres ont avancé que cetoït Lufech, petite Tille fur la rivière du Lot , où l'on voit dans une prefqu'ifle formée par cette rivière , une roche ifo- lée, d'un abord âpre Se difficile, fur laquelle il y a quelques tours antiques appelées Caflel-Cee^ faris. Mais ils ne font pas mieux fondés , fi ori confidère que ce lieu n'a jamais porté d'autre nom que celui de Caftrutn de Lujechio^ ainfi qu'on le trouve dans les anciens titres , 8c notamment dans un a£te do 1267, paflë entre Alphonfe, Comte de Poitiers & de Touloufe , & Barthelemi Evê- que de Cahors. Le nom de Cafiel-Ccefaris donné par le pauple à ces vieilles tours, ne fait pas d'ailleurs une autorité bien grande , dès qu'elle eft dénuée du lècours d'autres preuves. Il eft très- probable au contraire que le mot Cafiel-Ccefarit eft corrompu de celui de Cafiel - Sarrafts qui eft Traifemblablcment le véritable, étant très-apparent que c'eft un ouvrage des Sarrafins. Lors de leur irrup- tion dans le Querci, ils y bâtirent ce fort pour leur défenfe ■■, aînfi qu'ils le firent dans d'autres en- droits de l'Aquitaine.
L'incettitude eft fixée aujourd'hui, 8c c'eft une vérité démontrée par les décourertes modernes
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que lâ lieu de Puydinblu, apfielé ea langue vul- gaire lov ptch Diffolud^ vers la frootière du Li- tnouHn , entre Vairac Sc Martel, fur la rivière de Dordogne, eft le véritable Uxellodunum. Il eft vrai que la rivière y qui du temps de Cé&r b»- gnoit le pied de la montagne, en efl un peu éloi- gnée de nos jours ; mais on a vit plus d'une foi« des rivières changer de lit. A cela près, tout d'ail- leurs le conBrme; l'afliecte Se la dirpofition du lieu exaâemeni conforme à la defcriprion qu'en fait l'Hiftorien de Céfarj le nom vulgaire de pecA Vijfobid qui s'éloigne peu du latin ; celui de Seliaf- ttl que porte cette butte de terre ou terraflè , fur laquelle Céfar avoir fait élever la touri les ma?- iùres qu'on voit fur le /bmmet du rocher parrqi Jelquelles on trouve une efpèce de portique, ap- pelé la porte de Rome ; la tradition du pays où la mémoire de ce fameux lîége s'cll tran£nife de père en Bls^ les médailles confulaires du temps ;néme de Célàr, qu'on y trouve fréquemment en labourant la terre , Se furtout deux épées ro- maines découvertes en 1683 , font des preuve^i ce femble , plus que fuffifantes pour changée Ja fimple préfomption en certitude. Ce qui eft ap- puyé encore par une donation faire en 915 aux Re- ligieux deTulle par le Roi Raoul. Ce Prince leur donne cette ville qu'il appelle Vxellodunum , con- nue, dit-il , par les attaques de Céfàr, Se dans la- quelle, ajoute ce Prince, fes prédécefleurs avoient bâti un ebâteau pour arrêter les coiufes des Nor-
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mands qui avoient dévafté le Limoufin & le Pé-î rigord , 8c les empêcher fans doute d'entrer daas le Querci.
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C H A P I T R E V.
La Gaule entièrement ajfujettie aux Romains. — ■ Le Querci honorablement traité. — Mines ifar- gent. — Lin du Querci trh-ejiimé à Roffie.
XjA Gaule parut avoir attaché toute fa fortune à la forfereflè d'Uxellodiinum. La prife de cette place fut l'époque fatale qui la vie affujettie fanfi -retour. En perdant l'efpérance de rompre fes fers, ■elle fembla avoir oublié fon amiquefierté. Bientôt elle ne fut occupée que du foin de plaireà les nou- i-veaux maîtres^ tandis que ceux-ci,, loin d'apper ;Ëintir fès chaînes , fe prêtèrent avec une forte d'at- tention à tout ce qui pouvoir en diminuer l'amer^ lume, 8c s'il étoit pofîîble, les lui faire oublier. Soit qu'ils craigniHent que quelque révolution ne leur enlevât cette belle conquête, s'ils aggra- voient fon joug; Toit par quelqu'aytre raifon qui nous eft inconnue, les Romains traitèrent avec diftiniiion leurs nouveaux fujets. Ceux de la Gaule Nàrbonnoife pour qui Céfar, 8c la République même , avoient toujours montré une prédileâion marquée, ne purent cependant obtenir des fa-
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tftr QUERCT, ït
WeiBs accordées aux autres parties . des Gaufes. Après que les armes romaines àvoient conquis un pays , le Sénat délibéroic fur Ton fort félon les ?ues de la politique préfente ou de l'intérêt à ve- nir. Il envoyoit enfuite des Cornininaires qui iur leurs îoftruâions fecrètes. âxoient la deflinée des. peuples Se des villes dont ils faifotent deux claf- . fes. La première comprenwt ks 'villes réduites en province; telles fttrent les villes de la Gaule Narbonnoiiè , après que Fabius en eut fait la con- quête. Outre le tribut qu'on leur impofoit, ont Jfiur ôtoit leurs lois Se leurs Magiliraw; elles étoienc livrées à la tyrannie d'un Préfet ou d'un Proconfut qui Les pillpît &-Ies rav^eoitr L'hiftoire nomme plus d'un Verres qui déshonora ces places, ainfi que l'humanité:
. Dans ia:jècande claflë étoient ies- viUes appe-' lèes municipales ; elles con&rvoient leurs lois &C- . kurs Magiftrats. il paroît par divers monumcnsy que la Gaule, après avoir pofé les armes", quoique; foumife à uri irlbw d'un million d'écus., ne fut pas- aéarunoiiis réduite en province. Sans doute pour accoutumée ces peuples à fon empire, Rome vou- lut ufèr de douceur & fêles attacher par les char^ mes du mot de Liberi qui caraftérifoit ceux de cette féconde claffe, à plufieurs defquels elle ac-:' corda même lejus latii. Un des points le plus honorable confiftoità pouvoir étce admis aux char- ges de Rome, après avoir pafle. par celles, dft kur pays., ■ .;^ '
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Ce moyen lui réufîit Û bien auprès des Gau-^ lois, que glorieux, ce femble, d'être alTociés à l'empire de l'univers avec cette maîtreffe du monde , . Rdme n'eut jamais à & plaindre d'eux; ils lui fu-* rent depuis inviolablemeat attachés. Auflî un Foëta n'a pas balancé de dire qu'il leur avoit été avann^cux d'avoir été vamcus. Qu'on ne croie paâ que ce fut uniquement une vtpiefRoa poétique diâée par la Batterie. A bien considérer l'état des Gaules, avant qu'elles fulTent foumifes aux Romains , £C à le comparer avec les changemens heureux qu'eU les éprouvèrent fous leurs lois, rien n'eft fi jufts que rexpreflîon de Rutilius. Sans contredit trop aveuglé pour concevoir tes avantages îneftimables qui en iiirent la fuite , tl s'aitachoit à ceux qui la toachoient perlbnnellement. Il avoir été revêtu lui-* Blême , quoique Gaulois , des premières charges de Rome. Payen outré , il n'avoir garde de fentir que le bien le plus précieux de cette révolution pour tout ce beau pays , étoit la connoillànce du chriftiàntfme. La providence fembloic l'avoir attachée aux conquêtes du peuple romain, dont h comâierce SC lef^rtus fociales adoucirent les Biceurs des difi^rentes nations qu'il fubjuga, 2c lés , prépara par-là à recevoir-plus aifément l'évangile. Et n'eùt'il fait d'autre bjen dans' la Gaule, que d'abolir l'iriàge barbare des fâcriGces de fang hu- main , il mériteroît les éloges tt la reconnollTance de la poftérité. liC Querci jouit des beaux privilèges dont; oa
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DUQUERCI. IJ
vient de porter , fie eut part aux bienfaits ^e Ces maîtres. On vit dans ion feio des Ma^llrats qui par- vinrent aux premières dignités de Rome. Un cer- tain Prifeus Quercioois, après avoir exercé la magif- irature dans fon pays , fut Tribun d'une légion 8l Quafteur dans les trois provinces des Gaules, s'il en iaut rroire uoe ancienne infcription du commence- . ment du règne d'Âugufle , qu'on voit à Lyon. L'hii^ toire &it mention aufTi d'une Bobila, Senatrix Romana , qui étoit du Querci, célèbre par ja piété & par les dons qu'elle fit à l'Eglife. -^ . Jufques-là le Querci ne fit que partager avec leî autres parties des Gaules , des grâces dont on n'au- roit pu , ce ièmble , le priver fans injuftice \ il fuîvit la condition commune. Mais lorsqu'il fut bien connu, il jouit de fa confidératioo particulière , Toit par fes mines d'argent qu'on trouvoit près de Figeac 5c de Capdenap,eqtièremenrbpuchéesaujourd'liui,8cdont il n'y a plus de.veftiges, foît par l'abondance S(. la beauté de fon lin. Quelques curieux en ayant apporté à Rome , il fut trouvé fupérieur à celui de l'Italie > qui jutques-là avoit paflë pour le plus beau de l'empire. Alors les Dames Romaines ne voulurent plus avoir des voiles que de la toile qui eij étoit tifllie^ fie ces voiles partiailiers furent appelé<: , par excellence , Cadurcum. Rien n'égalott, en effet, fa fineffe & fa blancheur; un Auteur l'a comparée à celle de la plus belle laine.
L^s dévotes à la Déeflè Ifis ne voulurent plus auin déformais que des draps faits de cette toile j B4 .
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de là le lie dont elles fe fervoient dans le umple^ perdit le nom de Stramentum , 8c fut appelé Ca- durcam- Ces bonnes femmes coaûcroient toutes les Semaines ; ou tous les neuf jours, une nuit à la OéeUë , fie alloient coucher dans ion temple. Les maris qui les en empêchoient, étoient obligés de demander pardon pour elles , Se de payer une amende en argent , pro violato Cadurco.
Cela a un peu changé. On recueille à la vérité du lin aux environs de Figeac Se de Montauban ; mais il a dégénéré, (ans doute, fott pour l'abon- dance, foit pour la bonté. Un Géographe de nos jours ne feroit pas tenté de défigner particulière- ment le Querci par cet endroit , ainlî que l'a &îc ^trabon.
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CHAPITRE VI.
Cahors appelé anciennement Divona, mis au nomi ire des cités par les Romains. — Uoà lui ve~ noit ce nom. — Grands chemins. — Bains, — . Amphithéâtre* — Collège de. Potiers de terre.
Après
t s qu'Ai^fte eut fait le partage des pro> vinces des Gaules, avec le peuple romain , l'Aqui- taine fut accrue de plufieurs peuples entre la Garonne Se la Loire ; Se la ville de Cahors fiit du nombre des huit cités qui y furent incorporées. Par le mot cité •ndélîgnoit les villes principale» j celle de Cahoi^
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DU QVBKCt. li
Inéritott bien cette diftinâion. Beaucoup plus an- cieone que Rome , on ignore abrolument dm origine, ainfi que la véritable étimologie du nom de Divona y qu'elle ponoit avant d'être connue des Romains. L'opinion la plus vraifemblable eftque les Gaulois étant dans l'ufàge de donner à leurs villes le nom des rivières ou des fontaines près desquelles ils les plaçoient , 8c Divona en langage Celtique voulant dire une fontaine, la ville de Cahors avoit pris foQ nom de la fontaine appelée , la fontaine des Chartreux, Il abondante qu'à iâ fource elle fait aller un moulin à trois' meules. On pourra être étonna, non iàns raiibn, que &s Fondateurs ne lui aieitt pas donné je nom de la rivière du Lot, qui. l'entoure au point d'en faire une prerqulle , plutôt que celui d'une fontaine fituée même au - delà de la rivière. Sans doute ils voulurent la cara^érifet par quelque chofe de plus particulier qu'une ri- vière, chofe allez ordinaire, tandis qu'on ne voit pas communément une aufQ belle fontaine,, donc la Nymphe ou la Déeflê leur parut peut-être de- voir être plus attentive, à protéger la nouvelle ville, que le Dieu du I.01, occupé à veiller fur tout ce qui fe trouvoit fur fes bords dans toute retendue de & courfe. On peut 's'appuyer encore , pour fortifier cette opinion, de l'autorité d'Aufone, dans fa deiètiption de Bordeaux, Se de celle de Camden«s,, chapitre r.", de l'hiftoire de Bretagne. Cahors perdit le nom de Diyona^ \ cette viile fuivic Je fonde la plus grande partie des Gaules, qui^fous les
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Romaini cbsngèreni leur nom particulier avec celuf du pays où elles éioient alTifes. Dans la notice det Gaules, faite ibus le règne de l'Empereur Honoiius^ cette ville eft df lîgtiée par le mot de ciyitas Ca- àurcorum ., d'où s'eft formé celui as Cadurcum, qui lui eft relié.
AuguAe , après avoir allèrmi fa puilTance , lèm- bla ne vouloir déformais régner que par l'amour. Il ne mit plus de bornes à fes grâces , futtoui dans les pays qu'il croyoit devoir lut être plus étroitement attachés , tels que l'Aquitaine gouvernée par fes Légats ou Procureurs. Il favoit que rien ne plaît tant au)^ peuples que de voir embellir Se diflinguer let lieux qui leur ont donné la nail&ncc. Cet Erope* reur égala la ville de C^hors aux Métropoles. On a vu que de fon temps des Quercinois furent élevéi aux premières dignités de Rome , Se devinrent ci-' toyeos de cette capitale du monde. Agrippa, ce grand homme, (ï jaloux de la gloire de fon maître, Se par-là entrant mieux qu'un autre dans Ces vues , étant venu commander dans les Gaules, n'oublia rien pour les faire jouir des mêmes avantages que l'Italie. Il fit faire ces grands chemins dont les reltes mformes excitent encore notre admiration. Le Querci en fiit décoré avec foin ^ on y voit les ve& tiges de trois grandes routes de Cahors , qui en étoiti le centre , à Touloufe, à Bordeaux 8c à Rodez.
AuguHe s'y étoit pris trop tard. Sa vie ne fut pas a^ez longue ■ pour mettre la dernière main à ton plan i mais il en fît alfez pour forcer , pour aiafi.
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DU QVERCU if
aire, fes fuccefleurs à le fiiivre. La vide de Càhcur fut embellie fucceflivement dc' bains, d'un amphi- théâtre Se d'un cemple magnitîqtie.
Sans doute pendant te paix on occupa à ce» ouvrages les légions ou les cohortes qui gardoient te pays. C'étoir en effet dans la politique des Ro- lliains de faire travailler les foldats Sx. même les geas du peuple; foit pour les tenir en haleine, Sc les rendre plus robiiHes , lôit pour éviter par-là les inconvéniens de l'oifiTeié ; ce qui pem fervir à expliquer en partie no fait fingiilier digne d'être rapporté.
Près d'unpeHt village du Querei appelé Cos , Htué (îir la rive droite de la rivière d'Aveiron, Sc' oii'étoit, du temps des Romains, le grand che- min de Touloufe à Cahori , chemin dont on voit àu-defliis de ce village , dé beaux fragmens qui por- tent'le nom de cAem/rt _^rr^, eft une grande plaine- fêparée dé ce lien par là' rivière, 8c non loin d'une' chapiriledédiéefàSainteRuBne, qtii lui a donné Ton nom. Selon une ancienne tradition , il y a eu autre-' fois dans cette plahre , un^ viïle nom'iiée Rifpaliaj dont l'hiftûtrc ftVcbmervéancune trace. Le phé- Boinène'le plus (înguMer accrédite de plus «l' plus cette erreur, 8c l'a tranCnife d'âge en âge. Si, lorf- que les blés font en épis , on monts fur des-côtesux élevés au-delTuscE du village de Ces, on croît voir dans la plaine fîtuée-au^-deiîOLJS, le plan exad d'une ville avec fes rues bien allignées, 6c fès pla- ces publiques. Oapéat ajouter à cela,' qu'eu Ja-
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bourant cette" terre, on y trouve fréquemment^ des médailles de bronze du liaut empire^ qu'on y. a trouvé des fondemens de murs, des puits, SC. ^nout des tombeaux dans lefquels il y avoit (jes urnes 8c des lampes fëpulcrales qui font confervéea ' dans les cabinets des Curieux du pays. La Icience la plus profonde de l'aptiquité fe trouve ici en dé-, faut ; ni l'hiftoire , ni le marbre , ni le bronze n'of- frent aucune fiotice de cette prétendue ville. On eft forcé d'en venir aux cpnjeiîures. Peut-être le plan d'une ville qu'on croif appercevoir , eft celui d'un camp d'une ou de plufieurs légions qui ,tra- vailkiient à ce chemin. On fait que la figure d'un camp romain retTembloit à celle d'une viitei^ U- avoli -£bs folTés , {es rues £c fes places. On peu^ croire que les puits trouvés depuis furent cseu^s- pour avoir toujours de l'eau claire, lorfque celle d» la itviére écoit bouibeufè^ ce qni . arrl^oit ^ppa-; ' temment alors, comme aujourd'hui^ à la moindre pluie. £n fuivant c^tte fuppofition, on peut croira encore avec fondement que les tombeaux ont étéi creufés 'pour quelques.Of^ciers-, de< Jégjons j qui moururent en-feifant t^axaillerrà c£-,chetnin:,-8c qui, fùivantri,ifàge 'de -cepeuplja^: furent placés fur fes bords ye\i bien jipur quelques liabitans du p^ys qu^ avoient pris les mœurs romaines. L'une Sc l'autre de ces conjeâures eft très-apparente. En effet j ces cliemins étoient faits avec, trop de foiidité, pour qu'il ne faUut,pas naeitfe un teiçps très-confidérable à les cûaftruire j ce ^ui aonooce :1a néceftité oà
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BV QUSRCI. 1$
fon fijt de former un camp dans les environs pour loger les troupes. Celui-là fe trouvoit placé k une égale diftance de Cahors ôc de Touloufe i c'eft- à-dire, à vingt-un milles de ces deux villes ; ce qui revient à ièpt de nos lieues. Mais comment Ce peut-il que l'imprefTion que ce camp peut avoir iàtie fur ces terres , ne fe fuit pas elTacée par le travail, depuis tant de fiècles , & que cette împref- fioa ne parotiTe 8c ae foit fenfible qu'au temps de lamoiffon? On avoue que la reflburce ■ des con- ieâures , quoique bien étendue , ne peut rien imagi- ner là-delTus de /àiisfaifant ni de probable j Sc c'eft ce qui conllitue le phénomène.
Les conjeâures feront moins haârdécs fur l'am- phithéâtre de Cahors , dont on voit les relies in- formes près de la ville , au lieu appelé /a rivière du Pal. On croit qu'il fiit bâti fous le règne de Conftanttn, par un certain Pontius-PoUmiuSj Gaulois de naiHance, homme conciliaire flc Préfet du Prétoire des Gaules. Il y fit auITi conftruire des bains j il leur donna l'eau néceflaire, enbâtilTant un mï^nifique aqueduc deftiné à porter les eaux d'une fontaine placée à plus de flx lieues de diftance , 8c appelée Pompokmie, Les reftes de cet aqueduc dont on trouve encore des veftiges en plufieuis endroits , font d'une beauté furprenante. Pour pren- dre le niveau des eaux, il fallut percer des mon- tagnes, en lier d'autres 8c les rapprocher, pour ainfi dire, par des arches de maçonnerie. On voit Une de ces arches encore entière prfe d'un château
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appelé autrefois Polminiac^ par corruption de PoUtmi-arcus, 8c nomme aujourd'hui Laroque. Cet ouvrage paroît fl rurprenant, que le peuple l'attribue à une opération magique.
Qn a trouvé y dans divers temps , grand nombre de débris qui ont ftût croire que l'eau étoit con- duite ûir cet aqueduc, dans des tuyaux d« terre cuite , 8t par divers morceaux de poterie où le nom du Potier étoit gravé. On a préfumé que le même Polemius avolt encore établi à Cahots un Collège de Potiers de terre, (î célèbres alors , que plu- fîeurS' de leurs ouvrages tels que ces vafès de terre qui fervolent à élever l'eau dans les puits i roue, portoient le nom de la manufaQurej on !« appeloit CadurcumyCA mot de Collée , pour des ouvriers auflî peu eftimés dans nos mœurs, ne paroîtra pas extraordinaire , fi on fe rappelle quç ■ les Romains fe fervoientde lavaifleHe de terre, pré- yUron. férablement à route autre.
La prédileâion que ce M;^inrat montra pour la ville de Cahors en l'embelliflant avec tant de fbio, a fait croire à quelques-uns qu'il étoit Quercinois i Sidoniut. mais on n'en a aucune preuve. L'Auteur qui nous a appris qu'il étoit Préfet des Gaules , fe contente de dire qu'il étoit Gaulois, ainlî que d femme appelée Arancola.
Les deux vaftes 8c magnlBques coupoles qu'oa - voit à l'églife cathédrale de Cahors, font autli un ouvrage des Romains •■, on en Ignore l'auteur Se le temps de leur cooftruâion. C'étoit alory
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BVQUERCI. 31
UB remple de payens ; Saint Maitial Knrerr? l'idole qu'on y adoroir.
IgWii» I ^rjipr-j — _.■■■■ nm iMp
CHAPITRE VIL
Saint Martial prêche FEvangiîe dans le Querci. — Amadour. — La ville dé Roquamadour lui doit fon origine. — G/nulphe premier Evêquc de Cahots.
A ne confidérer les vaftes conquêtes des Ro- mains que comme un effet des révolutions humai- nes t on feroit prefijue tenté de les regarder comme Ëibuleufes , & de fufpeâer la vérité de l'hiftoire. Elles furent ii rapides Se H marquées au coin du merveilleux, qu'il eft évident que ce peuple fiit le foible inflrumeot dont Dieu fe fervît pour l'exécu- don de iès décrets immuables. Si la providence le choint par préférence à tant d'autres , quoiqu'il fut plongé dans les plus profondes ténèbres du paga- niCne, pour lui donner l'empire du monde, ce fut pour le récompenfer de Tes vertus morales ; mil en effet dans le refte de l'univers ne le furpaiToît , ne r^aloit mêmedececûté-là. Dans les beaux fiècles de la république, la bonne foi , la probité, la ^lem- pérance, toutes les verm^ humaines ièmbloient avoir fixé leur demeure dans le Capitole. Nul donc n'étoit plus digne de profiter des avantages de la monarchie univerfelle , néceflâire dans les defTeins' de Dieu , pour lier tous les hommes entr'eux , 2c les
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dirpofêr , en les mettant fous I& joug des mécitejl lois, à profiter plus aifémen: des biens ioeftim»*' liles qu'il leur préparoit.
Augufte, après avoir triomphé de tous ks ri- vaux, eut à peine fermé le temple de Jamis, que le grand myftère de ta rédemption s'accomplit. La paix qui régna enfuite pendant aHez long- temps dans tout le monde connu , donna la facilité aux Apôtres de Jefus-Chrift de fe répandre par -tout. Se de porter la connoilTance de l'évangile chez tous tes peuples.
Ce fut vers l'an quarante-fix de l'ère chrétienne, fous l'empire de Claude , St un an après que Saint Pierre eut établi fon llége à Rome , que Saint Mar- tial vint en Aquitaine Sc paffa dans le Querci,
Parmi les Dieux communs à toutes les Gaules 2c adorés dans le Querci, IVlercure fembloit y être plus particulièrement révéré que les autres, I! étoit regardé comme le Gardien des héritages des grandes routes , & le Proteâeur des voyageurs. On trouve fréquemment dans le pays de grandes pierres placées fur les bords, ou à peu de dif- tance des chemins •■, ces pierres étoient des au- tels Hir lesquels on iâcrîBoit à cette faufle divinité; On en voit une iurtout près du Iteu de Livernon qui attire les regards parfaiingularité. Elle a trente* cinq pieds de long, vingt de large 8C trois d'é- pailTeur. Elle eff dredee en forme d'autel , Sx. pla* cée avec tant d'art 8c de itiftelTe , fur deux autres pierres qui la foudeonear, que de quelque côté qu'on
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DU QVERCI. 3J
qu'on ta prefle arec le pouce, on' la fait remuer.
'L'ancienne fiiperflition n'ell pac encore .eiFacée. Les payfans des environs ont une certaine véné- ration pour, cette pierre ; le plus grand nom- bre eft dans l'idée qu'ils feront pré&rvés de la fièvre ,. s'ils peuvent la couvrir de Aeurs lâns erre
• vus.
Il y avoit aitfli un temple de ce Dieu à Mercuez^
- non loin de Cahors. Ce lieu eft appelé dans les vieux aâes Cajîrum Mercurii , Ôc le chemin qui y condùifoit, via Mercurit Ce temple a été changé depuis en un magnifique château qui appartient k l'Ëvêque de Cahors. C'efi iàns doute à ce Dieu
' que les Romains , devenus les maîtres du Querci , élevèrent dans le centre de la ville, ce beau temple dont on a parié. Saint Maniai le dédia à Saint Etienne , après en avoir abbatu l'idole, ainfi qu'il le dit luî^nême dans une de fes épîtres.
Saint Amadour vinten Aquitaine du temps de Saint Martial. S'il &ut en croire l'Auteur de iâ vie, c'ell le Zachée de l'évangite, gui, après la mort de }e- fus-Chrift, s'attacha à fa divine mère, qu'il n'aban-
: donna plus jufqu'à fa mort , & dont il vit la glorieufe aflbmption. Rerfëcuié par Saul, après le mar-, tyre de Saint Etienne, il quitta la Paleftide, fur l'ordre que lui en donna la Sainte Vierge dans une viilon j & s'embarqua dans une nacelle aveft
■ iàfemrne Véronique, fe livrant à la merci de^
flots, réfolu de s'arrêter où Ion petit vaî^au pren-
droit terre. II traverfa la Méditerranée, entra
Tome l C
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I
34 H X s T 0 î RX
dans l'Océan , Se aborda enfin à la côte de Mé- ' doc , au lieu appelé Pas-de-grave. Zaçbée SC Véronique s'établirent aux environs. Infiruits qu« Saint Martial écott en Aquitaine, ils furent voir cet Apônre des Gaules, qui, quelque temps après , con&cra près de leur demeure un oratoire en l'honneur de Saint Etienne. Les vertus 8c .la ■ piété de ces deux étrangers, leur i ôncilièrent ramouc £c lavénéranon des peuples. Ils convertirent, plu- lîeuTS peribnoes à la foi y Se dans le nombre un ' grandSeigneur du |)3ys. Saint Maniai conféra le bap- tême à ce néophyte ; en même-temps il ordonna à Ziichée d 'aller à Rome, pour rendre compte à Saint
- Pierre du fuccès de fes prédications en Aquitaine. Xa* chée obéit , Se fut deu*c ans à Rome, auprès de Saint Pierre dont il vit le martyre. II revinr alon trouver fa femme Véronique. Pendant fonabfence,clIe s'étoit retirée au lieu de Solac, où elle mourut bientôt
' après. Zachée revint à Cs première demeure, où il bâ- tit deux égti&s en l'iionœur de la Sainte Vierge Sc de
■ Saint Pierre, qu'il avoitvu mourir. Réfolu depuis de pafler fes jours dans la folitude , il vint dans le Quer-
- ci , Se choifii Ta deineuie dans un Jieux affreux, plein
- de bêtes féroces ; il les chafla par.fes prières. Il y bâtit une égtifê en l'honneur de la Sainte Vierge^ Saint Martial la bénit datis une vifitè qu'il fît
: à fon ami dans Ëi nouvâtle retraite.' Ce fiit alors
. <]Qe ' Zachée fuc 3ff>elé Amadour : Qaafi ama'
ior folitudijtis. Il mourue quelques années après }
Dtr.QVERCt. 3J
il fut enterré, aînfî qu'il l'avoit ordanoé, finis le feuil de la porte de l'^iie qu'il avoit bâtie, gé- néralement r^retté des peuples' voiûas,' Sx. re- gardé comme un Saint. Cette églife devint trèt- célèbre pat les miracles opérés en vertu de l'iater • ceffion de la mère de Dieu, 8c a été l'origine de la ville de Roquamadour, par corruption de Roc/u d'Amadoar, On a cm devoir rapporter cette eP quiOè de la vie de Saint Amadôur -, non , que tout ce qui y e(l dit , Toit une vérité hillorique, il y a au contraire beaucoup à douter. Mais comme il efl certain cependant que ce qui iotérenê le Querci , c*eft-à-dire , l'exiftence de Saint Amadour dans ^ folitude , où il bâtît cette £uneufe églUe de la Sainte Vierge •, peut-être la plus ancienne du pays , eft regardé comme mdubitable, on ne pouvoit pas fe diTpenfer d'en parier. Ce qui d'ailleurs peut être édifiant , n'eft jamais étranger â l'iiiiloire , dèS qu'il n'amène pas à la fuperftirion.'
Les prédications de Saint Martial, Se l'exemple de la vie pénitente de Saint Amadour durent feire bien des prolelités à la foi dans le Querci. Touc femble le prouver ^ 8c ce n'eft pas ive trop ciédule de le penfêr. On voit d'un côté Saint Martial arbo- rant l'étendard de la croix fur les débris de Tidol^ du principal temple de la ville de Cahors j cela ne put Te faire iâns douteque du confentement d^ -plus grand nombre des citoyens qu'on doitfup» pofer avoir reçu l'évangile. On volt de l'autre la leconnoiflance des voifins de la retraite de Saiui C 1
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Amadour, dont les prières les délivrèrent des bête$ féroces qui infeâoient le pays ; rentiment qui dévoie avoir porté du moins quelques-UDS à profiter de fes exhortations foutenues par ce bien&it. On ignore cependant quelle fut la {iiite de cette miflîon. On eft étonné de ne découvrir dans l'hiftoire auciuw trace du chriftianifaie dans te Querci , depuis cette époque )u£}u'à Saint Genulphe , qu'on regarde comme le premier Evéqne de Cahors, Se qui ne :Vint dans cette ville que deux cents ans après, fous le règne de Valerien fic Catien:
Saint Genulphe étoit Romain. Il fut confacré à DieUjdans&jeunefTef par fon père Genitus, lors delà perïëcution de Dece» continuée par Vale- rien. Le Pape Sixte II occupoit alors la chaire de Saint Pier«e^ il iâcra Genulphe Eréquej Sc l'en- voya à Cahors. Arrivé dans celte ville , Genulphe guérit l'enfant de la maifon où il étoit logé, qui depuis long-temps étoit poffédé du démon. Ce mi- racle s'étant répandu , pluneurs malades vinrent à lui j il les j^érit aulTi & les baptifa. Diofcorus qoi commandoit dans la place pour tes RomainJ,, inf- truit qu'au mépris des édits, ces deux étrangers préchoieni hautement la foi de Jefiis-Chrift, les fît atiiener à fon tribunal. N'ayant pu leur perfua- àet de facrifier aux idoleS , il les fit battre de ver-* ^s, Se leter ensuite dans un four ardent, d'où ils fortircnt entièrement fhins. Ce prodige frappa tout fc monde , excepté Diofcorus qui les fit conduire ea fsUbn , dans le defiêia de les &ire mourir le lender
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tnaia. Mais dans la nuit fon fils 6it pottidé àa àé- rnon» Se tnounit. Défefpéré de la perte de cçt enfàne unique , Dio&oiiis iëmbloir être poflëdé lui- même , Se fe rcfufoit à toute elpèce de confolaiion i . £a femme lui dit alors que c'étoit fans doute une punition de ce qu'il avoir fait fouSrir à ces étran- ~ gers y 8c qu'elle efpéroit que s'il vouloir les écou< ter y ils rendroient la vie à Ton fils. Dio&orus fuivit ce confeil ^ H fît amener ks prUbnoiers , Se leur dit : « Je croirai à votre Diev; avec tout mon » peuple , fi vous relTulcitez moo' âls. u Genulphe plein de confiance lui répondît: te Si tues dcbonno' » foi. Se fl tu crois de tout ton cosur, va, prends » fà main, 8e dis-lui: Au nom de Dieb Se ()e notre» » Seigneur Jefus^Chrifl: que fes ferviteurs Génulphe.' M Se Genitus annoncent} levé -tâiSe-'.fbii guéri:» Le père l'ayant fait, l'eafànt ouvrit les yeux, Se fe lera fur fes pieds pl«a de vie 8c de- âmé. Fidelle à- ùk prOmefTe Se tran^rté de joie', Dit^orus, afriv' un jeûtK de trois jour^ reçut le baptême avectbusl les habitans delà avilie; Saint Génulphe bâtit enfurtm plufîeurs églifts. '.Après avoir zéfié. ewiron troif i ans à CahorS pour jnftiuire les fiauteûïx Chrétîeiis^ £c avoir pourvu à tout ce qui étoit nécelfatre au culte du vrai Dieu', il fe redra avec foo père Geni- tus, dans une folitU()e fur les" bords de la rivière d'Auron , près de BoiHges i Us y fondèrent ini mo- naAère où ils moururent.
II paroît bien extraordinaire , on le répàte , de ce trouver dans ce qu'on vient de voir d-^ ^a'iitGe-
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3* Jîi sroiRX
nulpbe, aucune trace du cbriftianilme qu'avoit ^é* ché Saint Martial. II efl vrai que ce premier Evê- qlie ne femble pas s'être répandu dans le reAe du . Querci ^ oi^ la foi pouvoit s'être confervée dans'le fijepce 8c dans quelques retraites , à l'abri de la per- fêcution qui affligeoit la ville, à caufe du fëjour des Migrais T fans doute toujours attentifs à ' feiré exécwerjes édits. On (kit combien les perjè- cuttons^ furent vives fous certains Empereurs.. De là vient ai^acemment le lîlence de l'hiftolrç fur; le ctiriftianifme dam le Querci y avant Se après cette féconde époque, 8c £ir les fuccelTeurs de Saint Genulphe^qui femble avoir abandonné peut- être- trop tôt le aolipeau qiu lui: -avoit été confié. Apir^s lui on-ae fait qui gouverna cette églife pendant plus de .cent ans. Cette lacune dans l'iiiftoire ecdé-. fiâftiquede ce ps^s, peut encore avoir ià cau{à dans lestrêqumtesinuptionsdftdiverSipeuplQsbar-. boKfdaasletGàviéSt à-peu-près dans ces tenaps^- liuJIsfirept perdre les monumens hiftoriqu^s». tandis qii'ils.déUùtfoiênt, avec tioe eQièce d'achac-'' iBoientieS' «nagni&quos ouvrages: dont les Rokûoq^ Eiyoi«it'cnrichJ>Jes pays qu'ils aTtHentfouniis.
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nvQuERC'l. 3j ,
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CHAPITRE VIII.
Irruption des allemands. — U font rtpouffù par-_ Prohus, — Florentius Sf Alithius ^ Evî^ues de ■ Cahors. ...
xJE, puis que les Gaules furent afTerviei , feifant Un tout avec l'empire romain , elles ont peu d'é- ■ vcaemens à offrir pendant près de trois cents ans. Les pays qui y étoieni enclavés , donnem encore moins de détails particuliers. Entraînés par le tour- ; Hllonimmenfe de ccttevafte & prefque incroyable ■ domination , leur mouvement fut prefque iniètillble ' julqu'au moment- où les peuples du nord , profitant de la foiblelTe &i. du déibrdre qui s'étoit glilTé dans . le gouvernement de ce grand empire , vireûl avec : un' ceii d'envie les i riches provinces. ilcûées à leur btenfèance. Difâns mieux , foit pour punir les Ri>> mains de l'abiis qu'ils firent de la pniffance qui; letir avoir été donnie <en recompenfe de leurs ver- tuî, Se que lesvices les plus groffiers avoient tota- , lement éciipfées •■, fbir pour amener la: grande révo- lution qui de Rwne payenne> devOit faire la capi- ■ tate du monde dvétien ; la providjenCe pour l'exécution de fes deflèinst^ fufcitadiflerenS peuples . qai, àdifférens temps, déchirèrent :8c démambrè-. rent ce corps redoutable » renversèrent enfin ce c»' loilé } fefiroi des nations.
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.Vers la &i du troirième Hècle^ les Allemandt {ortis de la Germanie, Se qu'on croit les véritables François ,■ fous la conduite de Crocus leur Roi, entrèrent dans les Gaules, 8c ravagèrent l'Auvergne Se le Gevaudan. Ces deux provinces fooi trop scàr- (mes du Querci, pour ne pas préfumer qu'il fât. expofë auffi à leurs brigandages. L'Empereur Pro- bus chafla ces barbares , les pourfuivit jufque daoc. Idur pays , dont il réduilit une partie en province. vipronUit, S'il faut en croire quelques Hiiïoriens, c'eft à cet i "«fofe. Etnperetif que les Gaules doiveot .la connoiflance de la culture de la vigne. Après fes vlÛoires , U l'y fit planter par fes foldats. Si ce fait hiftorique eftr: vrai , le Querci en a tiré un fx grand avantage par \ la bonté fupérieuf-e de fes vins , que la mémoire . de cet Empereur , l'un des plus grands d'ailleurs du bas-empire , doit y être dans une vénération par- . ticulrère. -
A cette fecouiTe donnée à la Gaule fuccéda- la perfêcution de Dioclétien fie Maxîmîen, quî-^ fut. à la veille d'y anéantir le germe de la foL ■ L'état 'du' Qiierci en particulier, parojt avok.été' de« plus déplorables. Envain la religion chrédenne; ' s'afTit fur le trône impérial avec Conilantin, Sc lêmbla prendre dèS'lors les plus grands accroiOë- . mens; dc6gurée par" les enfensde cet Empereur,- elle eut à effuyer un nouveau genre de perftcu- tion. L'arianifme ne fit pas couler -à la vérité, le. fang des martyrs, .ainlî que l'avoiL fait l'idolâtrie. : Mais la profcription des Paftsurs - (irthodoses fit
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pMit-êtrEf on £>fe le dire, <Ie plus grandes plaies à la religion que le fer des bourreaux , par l'aban- don où Te trouvèfent la plâp^rt des peuples. C'eft . à ces diâSreiis ^aux qu'pii doit attribuer fioter- , ruption des Evêques .de Cahors, depuis Saint Ge-; nulpbe jufgu'à Florentius qui tenoit ce fiége vms l'an ^ço.. Son trère Alithius on AlettuuS' lui fiic-' céda. S»nt Paulin } natif d'Aquitaine Sccontçmpo*. rain de ces deux Prélati, «a.^tle pius grand, éloge. Alithius avoit. été igarléj après avoir perdu fa femme , il vetidit fes biens 8c en diftri'- . bua le pris au^.pauvres. Saint Jérôme dit:q^ Tou^. loufe fiit préfervce de.ià ruin^ par, les prières de. Saint ËKupèce.^i; d'AlhbluSj iQrsderir^ptioB-des- Vandales dafif J^ Gaules. . ,
CH A P I T A E IX.
StUicon ■apptUe Us BarbftHS^ dans les Gaules. — -. ils i'f^iffentite ia premiire Ajuitaint. . .
\J N attribue crannjUniftiÂDtrtei tsv^es des pei*-: pk» Septentrionaux dans. î'çtopiK , à ram^îMon ic à la peiûjk.dc Stiltcon-Ce Patrice nommé Tuteur d'Honorius par Théodofe , ne vouloit p?s renvef-, fer ie^ifrépe. de^ fon. pppile; mais, il crut iè ren> dre plus .néceâètre; en broitillatit les afiàife; 8c ea profîtaiK de ta foiblefliè de l^'mpereur pour l'en-, gager, le .forcer même d'MIpciet fon fils à renr*
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pire; il fiit la vidime de â poKtlqoa,' Aprïr avoir appelé ces barbarei, il ne Bit plut le maî^ tre de les chalTer. Il paya de &t tête ]& mauz qne lès Vandales, le» Aluosj les Godu Scc. firear aux peuples & à là religion.
Les Vandales forew les praniers qtji: parurent dans les Gaules', ils ^iTèrent leRhinvei^ l'an 407. Après avoir ravagé plufieiirs ' provînces ,' its & jetèrent fur la fecortde Aqiâtaiiie , dont ib s'emparèrent , ainC que de rEfpagiie. Conftantia aroit divilè- l'Aquitaine en defix. Il âVôk donné la Loire Sc- la Garonne ponr bornes àla pretnière; & 'la féconde comprenoît tous les psjrs' depuis la Gâtonne julqu^iix f^énées ic k'is iflér^ c'eft de celle-là que s'emparèrent les Vandales* , -
Lfs Goths de leujc j:ôté £reot gémir l'Italie. Se. &ccagèrent plus d'une fois la ville de Rome. Ils' fe rendirent û pûiiratis &ua leur.'-Kôt: Afaulphe, qu'Honotius pour s'en défaire , Ait obligé de lui dônnèi' en mariage IJr fceur Placide qi^îl avoîf fait prifonnîère'à Rome y 9C donrîf'Hmt dévenu éperdument amoureux. Cette vertueftfe priocçjle. lin t^tfTûadâ de qiàttef.flnHe 8c d^aller diallèr les Vaâdâles de la Gaule. Ge Ait s^vàtrlT conquête de N^bti{ine,'qu*AtBulpte-'épou&^Plac$âle dans cétte'vîlle.'" ■■ ' ■.;-..
Cependant la paîtc he 6*t;pas ablblwtîeat ^te avec tes Romains. Le Pâtttce ConAanceqid'avolt eu le cdhfnrandeinenc des Gaules, 'fut etnpdcber tduteeipèœ d'aicottunodemi^t. ^Fâdii&qti'Arâulpbe
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IuLçût enlflvé Placidie dont il étoit lui-même atnou- Koxy il ne cherctioit qu'à fe venger, Sc ne réveilla 4 que -trop la férociié de ce Roi; barbare. -Ataulphe, malgré les larmes de là femme donc 11 avoit un enfaoc, fejetta fur la lècbnde Aquitaine, ^pénétra* jiifqu'à Bordeaux qu'il remplit de cstaàgs 8c Afiot' ,reur. Conflance le fuivic- Se- le ierra de iî pr^» qu'il l'accula à Narbonne .11 le cbafTa 8c 'le força de s'enfuir en Efpagne, où il fut aflâffiaé par fes gènsï . - ■
Sigericfiiccédaà Atau^he» & nd.régiia^que 6pt jours. Wallia iùc élu après lui, Se .fit dQ £ran<te conquêtes eo £ipî^ae..Coaftaace crâ^aar qu'il ne fe jettât £ir les provinces de l!empire,iit ua tr^iè arecJuii En vertu^:dff ce traitée WaUia iui rendit PJacidie j Confiance en «change lui;.çQda en tout» iôtmaainetÊ la iêc0Bde:Aj]uit«ùiQ avec : plu*, fieiirs Tilles,: Se fyéàaiemeçt -celle de Touloîtfs- dont Tdllla^fit là capitale (le^;iwt)fË9u^oyauiB& .
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^awi iiiMi mf 'lia
CHAPITRE X.
SacerJos ^trcinoiSf éleyé par Saint Caftan Evi^ que dt. Cahors. — M fe retire à Calyiac. — Ify
bâtit _ un, mont^ift. Il efi fait Evé^ue de
Lirnpgis.
iVIaLGRÉ ces défordres, la religion chrétienne, fîtlà-plus grands progrès â^s la Gaalev les trou- bles qui l'i^itèreni n'y altéièrent jamais la pureté de la foi jufqu'à un certab point. £nvam l'aria- niihie fit des câTorts pour s'y établir; de fréqueos cbdcUés ' le icpouirèrent tcnjours) Si céfîftèrcnt avec ia- pIûs' giQtfâe force aux diveKës puiflâncès qui l'oàloienc l'y introduire tmA'y faire:- légner^ C'eft aiilG à des condlec ^qucr:aiKis i^evoiis-bi connoif £mce d^Ja'pl&part des Euêqoes^ui'.oni fùcceffive- ment occupé le flége de Cahors. Saint Capuan fuc- céda à Altthius vers l'an 44.0, alnH que l'apprend la vie de Saint Sacerdos Querciaols , redevable de ■ fon éducation à cet Ev^ue:
Comme 11 eft du devoir de l'hifloire de faire connoître les grands* hoaun$ls qui ont illuftré tin pays ou une nation, il n'eA'pas moins de Ca, di- gnité de confâcrer dans fes fafles la mémoire des faints petfonnages qiii ont fait le triomphe de la religion. On ne doit pas être moins curieux de lavoir leur origine Se le détail des vernis qui leur
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rat ihéHté la vénération des peuples 6c les £ifira- gcs de TégUrc , que d'être iaih-uit des travaux pé-> nibles ficfouteaus ain^els Ce foncliviés les Savaos Se les Arriftes pour acgu^ir .une gloir« vaine 2c paflâgère.
Saint Sacérdos naquit au lieu de CalvtaceoQuerc^ où fon père Laban s'étoit retiré avec b femme Muodane vers le milieu du cinquième iîècle, peu avant l'élévation d'Avitus à Fcmpire* Avints.^ celé' bie Capitaine Gaulois , avoit acquis une panda lépuration dans la guerre contre les François. D'abord après que Maxime fut monté fitr le trône impérial > il fiit nommé Préfet des foldats pré* toriens des Gaules, 2c Général de la cavaleries Avitus s'étoit à peine rendu à l'armée pour rempHc les fonâions de ià charge , Se pour veiller fuc Théodoric, Roi des Gbtbs, fliccefleur de Wallia,' & foupçoimé à jufte titre de vouloir entrer dans Ja première Aquitaine, qu'aux environs de Sor- deaux où il étoit campé y il î^prit la mort de Maxime, Se de fuite fut proclamé Empereur pat iès foldats. Quelques Hiftotiens ont dit que Théo- doric éleva Avitus à cette fuprême dignité,. 8c qu'il le fit proclamer le premier dans Touloufe en 455- Quoi qu'il en fôit de ces deux opinions, d'ailleurs aflez indifférentes , cet Empereur remon- tant la Dordogne pour aller en Auvergne & pa- nie, Se de-là à Rome, s'arrêta au bourg de Calviac au moment que Mundane mit ^ai mondç Saint Sacérdos dont il voulut être parrain > & i
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mii û doDoa ce bouif arec toutes les dépeiv -«lapces. Avitus, ayant apprin eniîiite que le Sénat «'approuvoii pas foo éléTadoD à l'empûe, Ta-. bandonna dix-huit mois apiis^ U fut depuis Evê- que de Plaifànce oi!i il mourut. •
Parvenu à Tâge de làifon , Saint Sacerdos fat inftralc dans les lettres .divines Se humaines par 'Saint Capuan 5 Evêque de Cabors j qw l'ordonna Prêtre. Il & retira alors à Calviac où il y avoii un monafière dans lequel quarante Religieux vi- voieni d'aumônes. Il Ht reixâtir l'églife fie la maî- ibn qui tomboient en ruine j il y prit ei^uite l'habit & y vécut fept ans fimple Religieux , après quoi il en lût élu Abbé^ ficenfuite Evéque de Limo- ges. Il gouverna ce diocèfe pendant plutieurs an- nées. Sentant approcher la En de fa vie , il abdiqua fa dignité dans le deflein ds reveair dans fon monaftèrc j Se s'étant mis en cbemio pour s'y rendre, il mourut à Argentat. Son corps fijt porté par la Dordogne à Calviac, où il fe fit ptufieu» muscles. Dans la lïiite des temps , ce monaftère fiit détruit par les guerres, Se transfëfé à Sarlat avec les reliques de Saint Sacerdos , que cette ville prit pciur fon Patron.
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CHAPITRE XI
Le Qaerci fournis aux Gotks. — Eoric fait des efforts pour y introduire VArianifme. — U dé' trait les motmmens dont les Romains avaient embelli Cahors.
1 HÉODORIC, l'ami d'Avitos, ainfi que nou» favoDS dir , fut cpateot d'avoir réuni à Ton donvioe les provinces de .Carthage & de Tairagooe en Efpagae, Il les arok arrachées à Kicciarius Rpi des SuèveS) qui les avoir eolevces aux Romaimj l'Empereur Avitus lui en fit un don. Tliéodoric refpeâa les autres proriuces de l'empire, 8c «e fut jamais tenté de franchir la Garonne ni Je Tarn qui fervoient de bornes aux deux Aquitain^ U fut allié fidelle, Se fut tué en combattant pogr les Romains contre Attila. Thorifinood Ion fils lui fuccéda , Se fut aHantoé par ibn frète appelé Théodoric comme fon père. Eoric ou Evajàc le vengea ,.fiC par un autre fratricideanacba letrûpe avec la vie au. coupable Théodoric II £it plus ' hardi que Ton père. Après avoir fournis toute l'E4>agne fujrërieure, plein de mépris pour oet empire qu) avçit été la terreur des nationi,:!! rompit le mm que ^Uia avoit fm arec CoBf tance, s'empara: de la Novempopalanie * 8c poi|f- fim: ks conquêtes, entra dans la première A^i-
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taine. Il vU tnentôt tous les peuples , depuis Is l.oire jufqu'aux Pyrénées, 8c depuis l'Océaa juiqii'aux Alpes, £atimis à ies lois. Le foîble Nepos tenoit les rênes de l'empire^ il ligoa un traité de paix, par lequel les provinces conquiib reftèrent au Monarque Goth.
Le Qoerci fatfant partie de la première Aqui- taine, fe trouva dès-lors aiTujetti à la dominatioa des Goths, Se eut fa part des maux que les peu- ples £c r^life eurent à foufTrir fous leur empire. ' Ecrie ètoit Arien j comme tous ceux de & nation,
■ & encore intolérant. Accoutumé à voir tout • iléchir fous fes armes, il voulut faire triompher & fei^ avec la même liauteur. Point de perfô-
- curions^, point de vexations que les Evêques or-
■ thodoxes n'éprouvalTent fous Ce Prince altier. On ne vit pendant long -temps, dans fes états, que £éges vacans', prélats exilés j & ce qui paroît
' bleu ne pas être l'ouvrage des hommes , jamais cependant rhérélie ije put s'établir ni dans leQuerci, ni dans les provinces voifînes. Jamais aucun des fiéges épifcopaux M>fut rempli par un Arien. Oo
' ne vit jamais aucun Evêque trahir iâ conscience,
' ni ùm miniitère pour plaire à ce Prince , qui dans & fureur, s'en prit même, dit -on, aux'
' diofes inanimées, auK ornemens des villes. C'ell aux Goths de ce temps-là, qu'on .attribue on {tarde la deftruâion [des beaux monumens dont les Romaitu avojent embelli lavîUe de Ca- hots.
Apre*
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Aprèt dix-huit ans de règne, ce fenatigue laiila £}n trôae à foa iïis Alaric, qui n'avoit que vingt ans.
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CHAPITRE XII.
Liberté de confeieme accordée par Alto'ie. — Bt^ tins, Eyêque de CaAors , ajfifle au concilA d'Agde. "T^UrJus natif de Ca/iors,-^Le Qtftrçi • r/gi par le droit écrit,
JT'L U S doux que fon père 8c nullement enibou-' Jiafte , Âlaric têmbla vouloir ramener les eTprif» que fon prédéceiTeur avoit aliénés par fon intolé- nmce. Il lailT^à/es fiijets la liberté de confeiencr-; il peimit aux Evoques de rentrer dans leurs fié- ges^, SclailTa la liberté de remplir ceuxquiétoienc vacans. Il finit par^ approuver la tenue d'un con- dleà-Agde, pour iravallfer à la réfonnation deS' églifes, où fe trou^^rent tous les Archevêques SE' Ërèques de la domination desGotbs, en de çà' des Pyrénées. A ce concile qui eft de l'an sotf ,' ft trouva Boëtius; lùccefTeurde Saint Capiian, qui en f^a ainfi les aâes : Soëtius Èpifcopas de Ca- durcis fubjcripfi.
UiiTus, Religieux d'une vie exemplaire » appelé'
communément Saint Ours , fleurilimt alors. H'
étoit natif de Cahors, & fe rendit recominan-
dable par Su grande piété. Il fonda pluiîeurs ab*'
Tome l. D
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50 Hl s TOI RE
bayes i celle de Loches en Touraine eft du nom- bre. Il y a daas cette ville une églife paroiflîalle dédiée en fbn honneur.
Alaric voulut rendre indidinâement tous le; fujets contens; ils étoient de deux races difieremes. Les uns étoient Goths ou Vilîgoths^ c'étoient les defcendans des vainqueurs. Les autres étoient Ro- n^aïns ou Gaulois -, c'étoient les naturels du pays. Eoric fon père n'avoit pourvu qu'à la tranquillité des l^milles Gothiques, en faifant ré /«er par écrit les coutumes de fa nation.- -Alaric étendit iès bien- faits jufqu'aux familles romaines. Anian fon Chan- celier Se grand Jurilconfultejfil faire par'fdn ordra un extrait du code Théodofien , âc y jcMgnit ua commentaire. C'ell encore aujourd'hui. une partie de la loi du Querci , qui eft régi .par le droit r(H main ou écrit. ,
■ Moins guerrier que pacifique , Alaric eut pu ef- pcter de coulçr des jours heureux, s'il eût fu tnénager llamitié.de fon beau-frère Cloyis, ce fameux foii'; dateur dç l'etppire français. Leurs états avoient 1^ Loinj pqur borne refpcâîve^ ils fe^-brouillèrent. . I^çs Auteurs ne font pas d'accord fur ce qui en fUt Ip caufê; maî$ il e(l vrailèmblab.Ie que ce fiitle CI«rgé qui mie les armes, à la main de Clovis. Saint Quintieu donna, pour ainfi dîie, le' fîgnal. de cette .guerre. Il étoit Evcqye de Rodez vchaflë de fon fiégoj il fut accufé d'aîoir .voula introduire les Français dans !a ville épifcopale, Sc fe retira Q^Âuver^e. Ceoe fut^qu'uQcride toi|t leClergé,
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DV QUSRCI. SI
qui implora le fecours du Roi de France contre les vexations des Ariens ; c'eft-à-dîre, que ce ne fiit qu*un prétexte, puir^u'on a vu qu'Alarlc n'éioit rien moins qu'iniolérant. Le moyen que Ciovis pût re- filer aux prelTances ibllicitaiionsdesEvêqucs! Nou- Tpau néophite , plein encore de ce beau feu dont on- eft animé dans les premiers inftans d'une coaver- fion fincère, il ne voir, ni ne croît voir que l'intérêt facré-de la'retigion daiîs l'ii!vafîbn qu'il projeté des terres, du trôné même de fon voîfin 5C allié. Il paffe la Loire en diligence , 8c s'avance vers Poi- tiers. Alarie vient à grandes journées; les armées- fè joignent dans la pleine de Vouillé à deux trills de la ville. Ciovis fe précipite- dans les bataillons des Goihs, joint Alarie Sc le renverfe à Tes pieds. Ce coup heureux décide de la viftoire ; les Catholiques trionjplient , les Ariens totalement défaiK,-^ voot chercher un alite en £(pagne , fiç les deux Aqui.iai- nés font délivrées à jamais des fecs que ces héréti- ques leur avaient fotgés. . ,
Fin du premier Livré,
Di
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HISTOIRE
DU
Q U E R C I.
LIVRE SECOND.
CHAPITRE PREMIER.
te Querci fi foumet à Ctovis. — EtahUJfemtns dont U liù eft redevable. — Moijfac , €/fon commerce,
p . A fuite des Goths en Efpagne , où ils entralafr' renc le (ils de leur Roi , après ta bataille de Vouîtlé, lailTant la campagne libre, CIovîs divifa Ton année en deux corps. U en donna un à Thiéri ou Théo- rie fon fîts naturel , qui fournit fans peine l'Albi- geois , le Koiierguc , l'Auvergne 8c le Querci. Les
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peuples qui le r^ardoient comme leur libérateur, .aHoieiit avec joie lui préfeater les clefs de toutes les villes , tandis que Soa père , avec le refte tte l'armée , s'avança avec le même fuccès vêts la fè- conde Aquitaine bi. jufqu'à Bordeaux, où il pa& l'hiver.
Au retour du inintems, il .fe rendit à Touloulët où il iè mit en polTeflion des tréfors ifAlaïic, aptes y avoir &îc reconnoître fon autoricé^par-tout il fUt TU avec tranfport. Monique l'empire des Rtùs goilis eût été dur & barbare ; ces Princes au contraire avoiem traité leurs fiijets avec juftice. 8c hunMnité. Mais ils vouloient feire dominer leur feâe, Se ils jnalttaitoiene en confëquence le Clergé catholique. On a vu que celui qui pâroillbit y être le moins attaché ,_avoit pourtantchaffé Saint Quintien de foii ii^, fous le plus' foible prétexte; ce qui caulâ fe ■perte , & fit perdre fon royaume aux Goths. Atta- qués fur un intérêt aUfli cher que cèVi de la relï- gion, les peuples de tous les temps Si. chez toutes les nations, ont toujours r^ardé comme un tyran, ie Prince d'ailleurs te plus déboniiaire.
Quel e0et ne devoit pas faire fur ^ coeur dès Aquiaitis iaî vue d'iin -codqùéranr qui' fefpeôoit la religten Stfes mlhiftréS'-, qui cheréifiolt % étouf- fer jusqu'aux nJotedtÊs femeiicès de' FhérSîê , & â feffe triompher là véritable fti 'par tfe-jiieuxétà- bëfièmer» ïhntquels il prbdigdoit iei tréfors.
Le Querci en' particulier eft rfedevdble de plu- «eiirs'àCIovis. Gé-ptincey fondà'^éiAc ^bayér, D 3
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■54 ■ Hi s T 6.1 lis
Tnae in (onvaUe Lunantis^ doot on ignore au,- - jourd'hui la véritable iiruàtioh, Se l'autre au lieu .de MoilTaC, au pied d'une montagne fur la rire droite de la rivière du Tarn , où depuis on a bât' «ne ville appelée Moiflac, comme l'abbaye^ nom qui lui fut donné, dit un auteur, à caufe . des bonnes eaux Se des belles fontaines qu'on y Trouve^ Moys. en hébreu veut dire .de l'eaix Cette ville ;eft If ne des plus coniîdérables du Querd , (wl. par'icm ■ commerce de. cette farine,- appelée minot, drilinée -pour les ;C^3lonies de l'Amérique, foit' par- cette même abbgye, une de? plus: riches du toyauoie'.} ,Çc une dépendance de celte de.Cluni, 8c qui fut _i«cularirée en.i6i8.;
, La profpérité de l'égHfefenlbla dès-lors devoir _,afrurerjB,;boiilieur des peuples fous J'empire fran- .çais. CIdvîs qtti ne perdoit pas de vue cet. objât Si s^er à f^^ cœur Se. à c-etgi de, la pîeufe. Reine .Clotildej- «iffiîinbla un copcilç à Orléans , .où^ les J'rélats aquitnins fe trouvèrs^t .réunis pour la. pre- mière fois avec les Frai)çais,, L'E^vêque de-Cahoiis BoËtius y affilia ; ce fut le prenyer qui fut célébré ■ ibus un Roi -as France.
Çlûvis ne.jouitpasJon.g-temps du pIaifir.d*ayoîr. faû des (i^'teux , & 4e voir ,-Jc5 G^utois Se. les Françaipj.reupis.^fous le même ailte Sç.ious I^ m^mesilpis"; il, mourut Ja même année S^.i:. ^G«s fon règne je; 'Français- ..devinreiit les ajlt^..rig. pfitt- ple romain. . La Gaule qui ^«tqit pre^jÇ,. décrie iè repeuplit j, o^ en défric';tq,^eti.|e^esj: on y.-t^âtit
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nirÇuBRCi. 55
de nouvelles vilies ^ celle de- MoifTâc , aing qu'on l'a dît, eft une des premières qu'on commença fie cooilruire dans le Querci, & peut regarder -avec raifoo le Roi Ctovis pour ûm fondateur. '
A ce règne fi bien fait pour orner nos feftes^ fuccédèrent des horreurs qiie l'hiftoire, ce femble^ auroit dû couvrir-.des voiles lès plus épate , fi ta ^é^ tité qu'elle, exige, eût pu le-foufFrir." te furent prefque tous autant de monftres ^ que les quatre enfâns dç Clovis , qui. paitagècent Tes états après fa mojt.
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G H API T R E 1 I.
Childebert s'empare du ÇuercL -~- Plaudinefa itère & fa tante Akkin\e prifes à Cahsrs, — Sufiratmt Ù.Maxirmis, Evoques de Cahors..- . -
\JH ttft etnbarraA'é pour mAivet laTaifon pour' laquelle l'Aquitaine n'eft pas coimprilb dans le partage que firent entr'eux les enfàtts de Clovis de la fuc- ceSion -dé leur père. Sans doute ta^ regardatit ■comme-un pays de conquête, & a'en croyanr.pat IWit-être la poflelfion bien afluiée, il&'Ia jouirent^ -pOQr ainfi dire, pat 'indivis Bafiiite- dâs évéiief- DKns fait cependant conjeâaHerrque: l'Auvergne £c k Querci furent joints à VMtSà^t qui fut k lot de Thierri. , , " . llétoitd^fid(equcia paixâ^oatinclang-tempc D 4
$6 .^Sts Toy iijr
pntreCes deift frères. Tous > également .ambineux, brûlant tous de réunir chaain fîir leur tête feule, les vaftes états qui avoient été fous la domina- tion de leur père, aufTi peu fcrupideux tes u» que les autres fur le choix dés -moyens pour y parvenir j les perfidies les plus noires, les crimâ les plus atroces, les aflàllîaats ne leur causaient jamais de remords , lorfque la voie des armes ne leur réuHît pas.
- Thierri paroît cependant avoir été moins fé- roce Se moins coupable que les autres. Non, qu'il ne fe foit noirci jjar quelque crime ; mais s'il machina des parricides, il ne les confomma pas; s'il fit fa gueire à fes frères , le fott de Tes armrs tomba ' bien plus fouvent fur les étrangers.
Lors de fa dernière expédition dans'Ia Turinge-, ti. qui la fournit à fes lois, le bruit courut qu'il y étoit mort. Childèbert fon frère s'empara d'Une partie du Quercî , de l'Auvergne Sc de la vîU^ as ' Clermoht qui lui tut livrée par Arcadius qui eb iêtoit Sénateur. Ce bruit s'étant trouvé faux , & -Thierri venant à grandes journées , Childèbert fe tmiz & Arcadius s'enfîjit à Bour^. Plaudine & mère, £c fà tante j\lchime, voulant le fuivre-, {tirent forcées de s'arrêtera Cahors où elles ftirem prilès. Thierri fe dontèntade les envoyer en exil. Ce Roi ntourutpeu après 8c laifl^ fon royau- me à fon fils Tiiéod^n en Sî4. Il eft à remar- quer que la monarchie françajfe, quoique dî- T^ pour le tempôtel, refta^^DJours unie quant
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Bxr QvButi. "y;
«u fpirituel ; le 'Clergç >ftanç^is des dîfiîrens royau- mes des enfàns tle Clovis ne fonna jamais qu'ifti même corps. Suflratii» Evéqae de Cahors atHAa en cobfëquence au fccotid concile d^t'léam tti 5Î3) quoiqu'a fût 'fujet de Tbierrî, *C qu'Or Jeans fût fous la domination de Sigeben. Le mdnfe Evêque envoya auili fes Députés autrâiflimetc quatrième conciles, tenus dans ia même ville en S38 Se 540.
Théodebert fut un Prince beb , généreux 8c très- libéral envers les é^lifes ; il moiirut en 548 d'un accident qui lui wriva à ta 'chaffi^, Sciaillàfes états à {on fîls unique Tiiéodcfcalde. Sous le court r^ne de ce Prince dont la fanté fiit toujours foible 8c languifTante , rienn'intérefla partjculièreAnent le Querci , que le cinquième concHe d'Orléans célébré en 549. Il fût foufcrit par Maxîmus, qui avoit fuccédé à Suftraiius dans révêché de Cahors.
Aprèrlamort de Théoâebàlde'qirimcKihit'iâiis enfans éa S55j 8c celle de Childebert arrivëe en en 558jqin lieiaiflk que deux filles» tout t>mpire -français ait réuni uaefeconde Fois fousila puil^ntîe de Clotaire, en vertu de la loi ûliquequeoePrinoe réclama'àvec' le Confemement ds la cation.
Clotwre eut été peut-être heureux s'il h'àttpas été père. Ce AomfîdoucSc fi Cheràtouslèshotn- imes^ loin d'âuglnenter la fâlicit'é, fut là fource de fas fnalheurs', 8c 'lui' coûta' la vie. Le Prince Chramme ■fon fib , ayant obtenu le pardon d'une preriiière ré- volte, oÉi 'reprendre -les atmesîc combattre comie
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fon Roi ; l'aâion fe paAk en Bretagne'. Cfaramme fîit vaincu, pris piifbnnier Se br&lé vif par ordre de (on père, dans une ciiaumière oùil étoit enfermé avec fa femme Se fes-enfàas. Les remords de cette cruauté ^ui fait frénnr la nature, mirent Clotaîre au tombeau peu de jours après le fuppiice de Coa filijea $6i.
C HA PITRE III. .
Le Querci fous ia domination de Sigebert. -^ Il ^ donné en dot à GaUfuinde.-^.Chilperic y envoie Theodebert avtp une armée. — ; U ejl forcé de le céder , à Brunthaud, — Cette Biine bâtit ht ville, de Bruniquel.; — Maurice abdique lévêché de CahoTS,
.XjES'quatre iils de Clotaire partagèrent une fe- .
,coode fois fon royaume, comme avoient fait ceux de Clovjs, Si i'Auftrafie échut pat le fort à Sige- bert avec te Querci , qui fut toujours de la dépeo- datice de cette couronne. Les crimes dont les en^bs de Clovis. avaient
-dondéle fpeâacle. à l'univers par leur ambition eflrénée, fembleiit n'avoir été que -le prélude de ceux dwt fe fouillèrent les fils.de Clotaire. On ne lit qu'avec- horièur'1'lulbojte de- C9S tempi af- freux^ Cependant b rdj^on fut-toujoun extérieu- lemeatrefpe^, 2c les Évêqtiea conTervèient \sk.
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7rv.- (^v:e R Cl. '■$9
cctnfîdéntioD fie l'autorité qu'ite avoJent âcquifè, fous le ]!rerai£r Roi clirériea. Jamais on ne iît de pli^ :gfands doas^ l'églife.
Sigebert avoic épouA Brunehaud 6IIe d'Athaoa- ■ gildq,, Rjoi des VHigDtfas. Chilperic Roi de Soif- fons voulut, à l!exemple de fon frère, fe" marier en (ècondes nocps avec Galeiliinde,i(£UEde Brune- haud..;Çe njariage. slFuya des diflkucés. Chilperk: pafl^t; pour, mativw; mari , & avoir alors pour concutiiiie, hi fameuiè Fited^ondc^ ce <}ui éloi- gnoit G^eruinde .4& .ctfte alliance. Maïs. Brune- haud la ,d^termina par les grands avantages qu'elle lui fit fpirç. Elle . engagea Sigehert . fon tnari , fur qui elle, açpif un .poHvoit abfoluj à y coniri- -bner en, donnant le Querci à Galefuinde; ceflîoa fiinef^ pour ce pays, qui lé vit hientôtfe.viâime 'de fxtte MnioD. San^- doute.- Sigehert' ne fe'prefl^ pf^ de l'eii mettre ^.potTedion, puirqtie':CbiiperiC y epyoya fou fils Théodêfeett avee.ime itfrrtle.
Ce Pdncç.férocçi&itruïal parcourut le Querci, ,1e .;^q,.,8c la flanvQE] à ^la malit^ atofi que las .proyinçesjViMfinçs.,,I,e6^Iiftpriens du tietnp3,Gré- .goire -^ -Tout!,, font .te peidnwe.la .^1113 pa- ibériqu^ (Je fes rayjig^- l^s. . n)uraiifci de« villes abattues ^ les églifes incendiées j J^s. ii^oaAères . démitis j, Jes JietigR9x-,:çb^^ , oui mh, avec les J^f^tres^ lep Vi«ges consacrées à rpte»i4éshot)- tiotées^ les monifi^^qSfjitiUjcs , xQ9\ies&Vi \n ^wté ic-Je . pro6ine fuf^n^.^^temeiit l'objet :de. fa iâ- leur^Que ce lécit &^, putr^ ou non,, il e(lcert9îa
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que ce pays porta long-temps les tnaiquès de la barbarie de ce Prince. PlufJeurs (iècles après , en re- muant la terre , od trouvoit encore quantité de charbons aux environs de Cahors.
Le Qiierci cbangea aion de maître; mais-ce rie fiitpaspDurloRg-iemps. Chilpttic fut bientôt d^ûté de la vertueuse Galefuinde ; il la fit étrangler dails Ton lit, pour avoir la liberté d'épouferfâ concubine. Ce crime atroce fbuleva contre lui tous fès frères, '&. rurto>it Brunehaud qui ne refpiroît qUê la Vei^ -geance. Ils entrèrent en ârniâsfur Tes teires^'iSc te 'prefsèrent'ti vivement, qufi pour avoir la pabc, il fut ^ircé àe céder à Brunehaud le Bordelais , le Limoufio, le Querci>, k Béain 8c la Bigorre. '
Cette Rèlne montra une grande prédlléâioh ^iKHit k'jQuercijfôus âdonHâatiôiï, ce payi^fe refit :im peu de fes- (lertes. Eltô^ fonda une ViHe lilr Ift .fionâëres de l'Albigeois qni , de fon nofti , fut 'ap- pelée Cafiram' i^inm Brunichtldis, dépiri^, Ca^ .tram Bramqaelli, SC aujourd'hui BruàTqbél , avec titre de vicomte. Elle y bâtît une é^ife^eri l'hon- neur de- Saint Martin, à^ui elle svoli'iihe grande déivtaioo. Ceife ^lîfe AbOfttS encore av«i uii châ- :teau {^cé fiir un rocher efi^ipé, .dont TAveirrà . 'baigne le pied. '
Maurice focceflêur de Maximos danc Tëvêcbâ ■de Cabdcs, vnôit à cette épol]ue. Il làvoit- parfai- >««ineftt,'âk tSt^égôire de Totirsyles généalogies rap- |K>rt£e^dâns l'Ancien l'eftàmèiît. Ilétoit le protec- -UMt K l'ami'des pauvres. Ses grandes thfinnités-»
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Se (iJrtout les douleurs de la goûte, irritées en- core par des fers ardens qu'il applîquoit fur' les parties malades, l'empêchant à Tes yeux de remplir - avec exaâitude les devoirs de i'épifcopac, il (e détnil de fon. évêché en faveur d'UrcilTin, connu depuis fous le nom de Saint UrcifTe ; ce dernier Évêque awolt été Référendaire d'Ultrogoie, femme du Roi ChîldetKrt. Maurice mourut en odeur de iâinteté, trois ans après Ton abdicrition. On con- ferve fon ccwps dans un village du Querci, appelé Me\eh , qui eft une dépendance de la vicomte de Turenne. On ne vit guère plus de mauvais Princes, 5c plus de faints Ëvéques que dans ce fîècle.
Ijgtf . ■ I ^*ff I .1 I iiiiQ
CHAPITRE IV.
Gondfiaud qià'jè difbit Jils de ClotaÏK, recomut dans le Querci. — Urciffi le reçoit à Cahora & ■ efi excommunia — Le Qiarci rendu à Brunt-
J-i E refTentimenr de la mort de Galefuiade ne (îit pas éteint dans le cceur de Brunehaud , par ta cef- Jloa que Ghilperic fut forcé de lui faire des pro- vinces qui avoient appartenu à cette infortunée Princefiè. La Reine d'Auftrafie n'en vouloir pas moins qu'à la vie du Roi de SoUTons Sc de {à femme Fredegonde. Celle-ci n'avoit pas ime haine moin^ fbne gour Btuoefaaud. De là II iè fbrma entre C£t
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6t Hi srox RZ
deux méchantes Reines, une émulation'de icéléra- telfe-gui fit coûter des niifFeaux de &ng , '£c qtil cpLkia enfin la vie à leurs maris. . Sigebert -en fut la première viftime •■, il fut aflaf- Hné par l'ordre de Fredegonde en 57S dans fon camp devant TourDai)qu'ilafljégQit,& où il avoit forcé Chilperic Sc la femme dç le Iretiicr. -
Sigebfrt ne laiira qu'un iîls ^é d'un p&i plus de quatre ans, nommé Çhildebert ,. qui dans le trouble où furent les Aultraliens dans les premiers momei» de, la moit de leur Roi, tomba au pouvoir de Chilperic avec Brunehaud. La mère & le fils furent conduits à Paris, Sc gardés avec ibin.. CepeBdaat un fujet fidelle trouva le moyen de mettre le jeune Prince en liberté. Il le delcendit dans une corbeille par-delTus les murs de la ville, & le confia à un homme qui le porta à Metz. Brunehaud fut alors léléguée à Rouen d'où elle revint' auptès de foa fils.-
. ^ 3Ljef Auftrallens s'étant raflurés par la poiTellton de leur Roi, placèrent Childebert fur le trône, felon la coutume. Ils le mirent fous la proteâion tle Con- tran , fon oncle , Roi de NeuArie qui , à quelques petits nuages près , eSèts de fon inconftance &. de fa facilité naturelles, le mit à l'abri des.in^lte^ dQ Chilperic , 8c li^i coqferva &s états. * ;
Les peuples étoient.les triftes viftinrçs des dif- cordes de ces Rois, par la licence des troupes qui itoient toujours fur pied , & qyt ravageoiçnt 'tout iâns diftioâion. Les Grands fliême fomeatoient queir
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DirÇlTEJtCI. <Sj
qtiefois ces défordres pour {àiisfaire leur avarice ou kur ambitior.
L'un d'eux, ennemi de Contran Sc de Chilperic, amena de Conftaiitinople un certain Gondebaud qui Ce dilbib fils de Ctotaire. Aidé de quelques fac- tieux, 8c failiiTant t'inftant de la mort dé Chilperic, que Fredegonde avoit fait aiTanîner , il le fit procla- mer Roi dans Brive-Ia- Gaillarde. Il lui livra la plus grande partie de l'Aquitaine làns coup fërir^ avec le Querci. A l'exemple de pluficurs au- tres Evéques, Saint UrCiiTe le reçut dans Cahots; ce qui donna lieu au premier concilç de Mâcon, aflêmblé par ordre du Roi Gontraii en 581, où cet Evêque. fut excommunié poiu- avoir reconnu Gondebaud.
Contran , craignant que ce ne fût une trame ourdie contre lui par les Auftrafiens, fur les menées de'Brunehaud , qui en efîêt avoit formé le deffeiii d'époufer l'ufurpateur, appela auprès de lui le jeune Theodebert, Si.- l'adopta une féconde foîs,j çlprès cela il envoya une armée en Aquitaine. Gon- debaud manquant de troupes Sc fe voyant preflë, iè fortifia en vain dans la ville de Comminges. B y ait afliégé. Se trahi bientôt après par ceux même qui l'avoient app^é. La ville fut'déiriiite Se le malheu- reux Gondebaud mis à mort avec les. traîtres qui l'avoieni livré. Contran délivré de cet ennemi reprit fans peine les pays envahis , Sc rendit le Quercî à Bninéhaud. Ce pays Q'o0re plus tien dans le refte de ce Cii-
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44 H:i}S TOI RE
(Ha, qui l'intérene parùcultèremept que le fécond concile de Mâcon en 585 , où allifla Saint Uiciffe^' preuve certaine qu'il avoit été abfous de l'excom* tpunic^tion lancée coatie lui dans le premier ; petit-étre auin, U^t.-il alors. Le Qaci}:i refta ipujours uni à la couronoe d'AuQxane» ou plutôt fous la puKEmce de.Brunehaud, fous les Rois fiic- Qç/TifsChildebertSc Theodebett jiifcju'à Clotaîrell, qui réunit encore uoe fois dans là pcrfonne tout l'âmpire fiançais.
CHAPITRE V;
I/efi incertain à qui appartint le Querci aprh la mort- de Brunehdud, •— Rujiicus Bviqvt 4e Cahots ag^ii. — Diditr^cQnmt depuis Jbus U nom de. Saiai-Geriy Iptetf^^ des Finances Je Dago~ bert jfiuclde à Ri^eusfon frère.
A l'agitatioa des premiàfes aai\ée9-dii règne de Clotaire, iticcéda la-paht 81; la-tranquitlité.Le fop- plîce de Bctin^udiA reclouter la jullicedu Souve- rain. LesGrandsfatentfoumis, les peuples beureuxj l'état reprit fa premiàre vigueur^ Sc l'églife un nouvel éclat.
Saint Urciflè vécat encore quelques années fous '
ce tègoe^ 8c laiiËi le fi^e de Cahots à Eulèbe.
Sous cet Evêque , Saii^t Amand Limoiifin , Saint Gy- -
ptien.ScSaint Soius Auve^nats^ prirent l'habiide
Religieux
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BV QUERCI. Ci
Religieux dans le monaftère de Genouillac en Qiierci , qu'ils quittèrent depuis pour aller vivje în- conntis dans des retraites différentes ; le corps de Saint Cj'prîen eft à Moiflac. Euièbe régna jufiju'en 619 ; \T eut pour fuccefleur Rufticiis , Albigeois de nairtance 8c d'extradion noble. Son père Fal- vius & (a mère Archenefreda defcendoient de ces Romains qui s'établirent dans les Gaules j après que Célàr en eut feit la conquête. Il avoit deux frères, Siagrius qui fut Comte d'Aibi, & Didier dont nous parlerons. Rufticus fut d'abord Archi- diacre de Rodez , enfuite Aumôniei; du Roi , enfin Evèque de Cghors; il aflîfta en cette qualité au concile de Rheims en 630, fous le Roi Dagobert, qui avott fuccédé à fon père Clotaire en 618.
L'année avant laicéiéb ration de ce concile, Da- gobert avoit donné "en efpèce d'appanage, l'Aqui- taine &. plufieurs autres terres à fon frère Chari- bert. Celui-ci prit le titre de Roi , Sc fixa Ion féjour à Touloufe. Quoiqu'on puifle le préftimer , on ne fait pas bien fi le Querci fut enclavé dans ce nouveau royaume , & s'il fut démembré alors de l'Auftra- fie; cette queftioo ne mérite pas une difcuflîon ap- profondie. Il ne fe paflâ rien de confidérable dans ce pays Ibus ce règne, qui fiit bien court ; il ne dura que deux ans. Charibert 2ç fon fils Chilperic encore au berceau, moururent en 631 i fon ap- panage revint à Dagobert.
Peu d'années après 8c en 636 , l'Evêque Ruf- ticusfuc alTaUîné par une troupe de fcéléiats. Non Tomt I. E
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€6 Ri STO î RS
feulement les habitans de Cahors Se le clei^é, mais encore la Cour prit part à cet horrible forfait. Da- gobert fit punir trè^^igo^reufeale^t les meurtriers. Les Bouchers qui furent accufes d'avoir trempé' dans ce crime , ont été obligés , pendant plulîeurs liècles, de faire une amende honorable fingulière. Tous les ans, le jour de la fête de Saint Etienne, deux d'entr'eux portoient deux haches de bois qu'ils plaçoient aux angles du maitre-aucel de la cathé- drale , Se alliftoient enfuite à genoux à tout l'olEce de la veille Se du jour. Ruilicus fut tué au-delà de la rivière du Lot. Plufieurs perfonnes s'étani noyées en palTant dans un bac placé précifêment à cet en- droit , Didier foa frère , vulgairement appelé Saint Géri , Se fon fuccelTeur dans t'évêché de Cahors , y 6t bâtir une églife dédiée à Saint Pierre, Sc trois autres aux trois avenues de la ville, en forme de croix ^ fous l'invocation des Saints Marius , Julien Se Mar- tin. On a cru ne pas devoir négliger ces petits dé< tails ; ils peignent les mœurs du temps.
Saint Géri avoit été élevé à la Cour de France, & étoit Intendant des Finances de Dagobert, lorf- qu'il fut élevé à l'épifcopat. Dans ce Jiècle , on ne choiliflbit guère- les Evêques que parmi les moines, ou parmi les nobles qui étoient à la cour. Plulîeurs courtifans de ce temps préférèrent à leurs emplois les dignités de l'églife.
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CHAPITRE VL
ZihétaUtés de Saint Géri. — Sa mort. — Gairifon miraculeufe opérée par fan intercejjîon Jkr Are- àius j Eyê^ue de Iiode\.
JJaGOBERT mourut en 638. Le royaume fut divifë entre fes deux fils Sigebert II, 8c Cloris IL Sigebert eut l'Aurtrafie.
Sous ces deux Rois 8c fous leurs fiicceflèurs ief Maires du Palais, dont l'établiflèmeni remonte à Clotaire II, devinrent fi puilTans qu'ils anéantirent enfin l'autorité royale. Mais avant d'arriver à ce dernier pértode, qui tran/porta ta couronne dans une nouvelle race , combien de iâng n'en coûta-t-il pas à la nation, Se quelles révolutions ne vit-on pas dans la conftitution de Ton gouvernement?
En laiflànt à l'écart les violentes fecounês qui ont ébranlé le corps entier de la monarchie , en quelque feçon étrangères au Querci, nos tableaux feront à la vérité moins vifs 8c moins frappans { mats ils feront moins hideux.
L'iiiftoirene s'occupe pas toujours de grandei révolutions , de grands intérêts. Elle ne dédaigne pas de mettre fous nos yeux les vertus pacifiques, quoique placées fur des théâtres moins élevés. Elle ^ plaît au contraire à les tirer de l'oubli pour lei
S^ Hi s TOI na
mertre en oppofition avec ks vices qui ont a^é là fcène du monde.
Tandis qu'une ambirion effrénée armoit les dif- férens Maires du Palais pour accroître leur puîf- fance , Saint Géri n'étoic occupé que du foin d'édi- fier 8C d'inftnûre fon troupeau , d'élever des temples à la Divinité , d'embellir fa ville épilcopale. Il auroit pu , comme tant d'autres Prélats , entrer dans les dif- férentes intrigues de la Cour, fe faire rechercher, fe feire craindre même. Sa naiffance , fes richeflès , fes talens, tout fembbit l'y inviter. Mais il connoitToiC trop bien les véritables devoirs, de fon état , pour abandonner Ton diocèfc dans ces temps orageux. .11 fit d'abord reconftruire les murailles de la ville de Cahors , détruites par le barbare Sc cruel Théo- debert ; ces murs font les mêmes qui fubfiftenc «icore. Il donna une plus vaAe enceinte à fa cathé- drale ^ Se y ajouta la coupole au-deliijs du maître^ autel. Un mooaftère Sc un grand nonibrc d'églifes bâties par fes libéralités dans le Querci Se dans l'Albigeois, furent toujours les feuls délalTemens' de fes travaux apoJtoIiques. Les fommes immea- fes qu'il y employa,^ étoient le fuperflu des befoins des pauvres j ils occupèrent toujours la première place dans fon cœur Se dans fes dépenfes. Jamais, il eft vrai , il n'y eut moins de pauvres dans le Querd , que lors de fon ponùficat. La fertilité y fut extrême pendant quelques années ^ Sc l'hifloire n'a pas dé- daigné de le remarquer. Après avoir gouverné l'églilê ùi Cahors l'efpace de vingt-trois ans, Saint Géri moit
tor Que RCi. €f
hit environ l'an 659 en Albigeois , où il avoit été faire un voyagé, dansle même lieu, dit-on, oik il étoit né. Ce lieH depuis a pris le nom de Saint Géri^ C'eft un château fitué fur la rivière du Tarn , enue la petite ville de l'Ifle Si Rabaftens. Son corps fîit porté à Cahors, 8c enterré dans t'églife du monaf- tère qu'il avoit fondé, 8c où il avoit choifi fontom- "beau. Il s'y opéra plufieiirs miracles dont la piété des fidelles a confèrvé la mémoire.
Nous fommes redevables au fouvenir d'un de ces mi- racles , d'être inftruits qu'Agarniis ou Aganus occupa après lui l'évêché/de Cahors. Agarnus avoit pOur frère Aredius Evêque de Rodez. Celui • ci ne pou- vant guérir d'une maladie dont il étoit atteint de- puis cinq mois , envoya à Cahors chercher quelques goûtes de la liqueur qui diftilloit , dit-on , du tom- beau de Saint Géri -j il la but , Sc fut guéri. II Ce ren- dit de fuite à Cahors, pour témoigner fe reconnoif- fance'fur le tombeau de fon bienfaiteur. On prétend ^u' Agarnus*, ayant douté de ce miracle, fut failï dans l'inftant d'une fièvre violente, dont il ne put guérir que par l'intercelïion même de Saint Géri. "
Les largeffes abondantes, Sc cen même - temps éclairées de ce làint Evêque, qui s'éteadoieni tout à la fois^ non feulement à bâtit fie à doter 4es mo^ nallères ; mais encore à fournir aux pauvres i&it fubliftance , à foulager les habitaos de fa ville épi{^ copale, en contribuant lui feul aux dépenlês pu- bliques , trouvèrent à certains égards des imitateur; dans £bn diocèib. Nizezius donna à l'abbaye>de E j
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7» RiSTOI RB
Moillâc vingt 'villages fitués, partie daas le Tqu3 loufkia, 8C partie dans l'Agenoîs Se le. tUocèfe d'Eaufe*
B») Il mrrri '■ wg
CHAPITRE VIL
Eudes /ht Duc d'Aquitaine. ~— Il fe ligue avec Raimfroi contre Charles- Martel t & ejî vainciu — Il fait fa paix j Çf lui renvoie ChUperic^ qui s'étoit retiré en Aijuitaine. — // défait les Sar- rajîns qui ravageoient le Querci. — Il s'allie avec Mmu\a Général Arabe , & lui donne fa Jieur en mariage.
Xj A S S É S d'être tous les jours la proie de la cu- pidité des Grands Sc du foldat , pluâeurs peuples du nord fecouèrent le joug des Français. Les Aqui- tains âiivireat leur exemple ^ 8c fe choidrent ua Duc fouverain vers l'an 6{i4* Eudes fut le premier X>uc d'Aquitaine. Selon un Auteur moderne, il avoit jiiccédé à fon pèK Se à fon oncle dans la Comté de. Touloufe , à ^i le Roi Dagobert , après la mort de fon frère Charibert Se celle de fon neveu i 1 avoit donnée, à la charge de relever deJa couronne. Ce fait fèmble démentir les idées reçues. En eâbt , il n'eft guère vraisemblable que Dagobert y accufS d'avoir fait mourir Chilperic fils de ibn frère, ap- paremment pour rentrer dans les domaines qu'il Itil avoit donnés en apfanage ^fe fût noirci par un pai>'
TiU QUBXCI, 71
tîcide , pour lailTer à un autre le fruit de foa crime.
Quoiqu'il en foît, le brave Eudes, à qui il ne manqua que d'être heureux pour erre mis à côté des plus grands hommes de ce fîècle, étoii bien ca- pable de défendre les Aquitains, s'il étoit venu dans nn autre temps. Son génie put bien lutter contre celui de Charles-Martel ^ mais il ne put le vaincre.
Charles - Martel 8C Raîmfroi fe difputoient la fuprême puiflance. Le premier étoit Maire du Pa- lais d'Auftrafie, fous le Roi Clotaire. Le fécond fétoit de Neuftrie , fous Cbilperic. Les deux Rois étoient de vains fimulacres, que les deux Maîrei expofoient à la vénération des peuples , tandis qu'ils retenoient toute rautorité.
Peu aidé par les Priions avec qui il s'étolt lié j Raimfroi fe tourna du côté du nouveau Duc d'A< qtiitaine^Sc Eudes en conlëqucnce du traité fait avec lui, courut avec fes Aquitains le joindre près de Paris. Ils marchèrent enfemble vers Clrarles-Manel , qui de fon côté vint à eux. Les armées fe rencon- trèrent près de Soïflbns , 8c Charles remporta une Tiâoire complète ; la Nfeuftrieea fut le prix. Raim- froi fut obligé de fe cacher , 8c le Duc Eudes fa retira en Aquitaine avec le Roi Chïlpetic Sc fes tté- fors , qu'il emporta avec lui.
Charles occupé à s'alTurer de là nouvelle con- quête. Se à établir fon autorité dans la Neuftrie ^ ne pourfiiivit .pas le Prince Aquitain ; bientôt i\ changea de fyftème fur foa compte. Le Roi Clo- E4
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y-i. Histoire
taire mOiintt la même année 719. Charles n'eut pa^ lieu d'être bien content de l'eflai qu'il fit de gou- verner feul. Il s'apperçLit que les peuples voulolent un Roii n'ofànt pas en prendre le titre, il en- voya offrir la paix à Eudes , ÔC lui demander Chil- peric pour le remettre fur le trône. Le Duc accepta ce parti avec joie , & renvoya à Charles le Monar- gue français avec de grands préfens.
Délivré de cette guerre , Eudes en eut une autre à Ibuienir non moins' importante. ' Les Sarrafins après avoir conquis rEfpagiie, prétendirent que la Septitnanie devoii leur appartenir, comme faifant partie des états dont les Goths qu'ils avoient vain- cus, avoient été les maîtres. Zama Gouverneur de l'Efpagne fous le Calife Gifit, pafla les Pyrénées à la tête d'une nombreufè armée, pritNarbonne fans au- cune réliftance, où il mit garnifon, & vinta/lîéger Touloufe- en 721. Eudes accourut en diligence, attaqua les SarraOïs, les battit & délivra la ville, Zama fut tué dans le combat.
Malgré cette défaite , Ambias fucceffeur de Zama, fe foucint dans la Septimanie, 2c fe rendit maître de tout le pays jufqu'au Rhône. Ce fleuve i'arrêia, K fijc pour les Sarrafîns une barrière infur- laontable. Ils firent en vain pendant quatre ans les plus grands efforts, il ne purent jamais la franchir. - Rebutés enfin , ils tentèrent des conquête* plus fa- Qles. Ils entrèrent dans la première Aquitaine, £c iê répandirent dans le Perigord Sc dans le Querci qu'ils dévaAèreot. Leurs ravages fiirent ailreux i totft
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DIT QvBJtcri 7)t
te qui portoit l'empreinte du chrilHanîrme fiit (âcrifié à leur fureur & à leur brutalité. On trouve encore des traces de leur féjour dans le pays ^ il y a à Lu- fech fur le Lot , deux vielles tours fort anciennes appelées Cafiel-Sarrafis. Des chemins portent audî ce nom ; ÔC à Cahors on voit la porte del Moroiu Sur le fommet d'une montagne appelée Ptch-îas^ Martres y auprès de CardaJIlac, on trouve plufieurs auges de pierre , taillées en façon de bière , que la tradition veut avoir fetvi à mettre les corps de plu- fieurs chrétiens martyrifés dans ce temps-là, d'où eft "l'enu à cette montagne le nom de Pech-laS' Martres ou des Martyrs. La fefîo <tun Martrou^ en langage quercinois, veut dire, la fête d'un Martyr.
Eudes vint au fecours des malheureux Querctnois ; il fut battu d'abord. Ce fuccès augmenta i'infolence des barbares qui menaçoient d'aller plus loin. Ils portèrent en eiïet leurs défordres jufques dans le Toiiloufaio , l'Albigeois , le Gevaudan Se le Velay. Mais !e Duc ayant renforcé Ion armée , adé des N^ufiriens, voilins du Querci, il leur livra une Çsr. conde bataille , 8c il les défit avec une perte incroya- ble de leurs gens, au mois de juilllet 725.
Il étoit bien glorieux j fans doute , pour ce Prince d'avoir triomphé des Sarrafîns , Se de les avoir chafles avec honte de l'Aquitaine Mais l'état pitoyable des différentes contrées où ces barbares avoient palfë , excitoii fa pitié, Sc lui caufôit la plus vive douleur. Encore. une irruption de leur part, ces beaux pays
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n'ofiriroient plus quedesdéfem^ eh, le moyen dti^
' l'empêcher ! L'avidité du butin •■, la âcilîté qu'avoienc les Lieutenans du Calife , de mettre de aombreufès araires fur pied , malgré leurs défaites ^ le défir de s'en venger , tout &ifoit craindre a Eudes une nou-
' velle invafion^ ii écoit de la prudence de la préve- nir. U crut en avoir trouvé le moyen , en écoutant '
' les propofitîoos de Munuza, Général Arabe, qui commandoit dans les provinces d'Efpagne , en de ci de l'Ëbrej 8c qui,à l'exemple de tant d'autres, vouloit fe rendre indépendant dans fon gouverne- ment. Le traité fut bientôt conclu ; Sc pour iërrer encore mieux les nœuds de cette alliance , le Duc Eudes donna en mariage à Munuza, & fœur Lam- padia, une des plus belles PrincefTes de fon temps. Il étoit de la bonne politique, fans doute, de fo- menter aux Sarrafîns des troubles chez eux , Se dé mettre une barrière qui les empêchât d'entrer ça Aquitaine. La révolution que Munuza alloit faire ' en Efpagne, Se la fiiuation des provinces qu'il
' vouloit envahir, ïèmbloïent devoir remplir tous ce$ objets. Elles les aUroient remplis en elTét, lî Char- les-Martel eût voulu s'ypréter, Se (\ aullî reli- gieux que le fut fon petit- fils, îl eût penfe que c'était un moyen de chaflèr un jour tous les Sarralins des Efpagnes, Scd'y rétablir la religion chrétienne. Mais Charles, on le &it, n'étoit qu'am- bitieux. Se loin d'entrer dans le projet du Duc d'A- t}uitaine , ne perdant jamais l'efpoir de réunir ces belles provinces à la monarchie, il prit un prétexte
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fh et traité Élit avec Munuza , pour venir les tavaw ger. Alors, difent les Hifloriens français, Eude$ appela uae troi^ème fois les SanaUns dans les Gaules, tandis que les HiAoriens efpagDo]5,eo cela bien plus croyables que les français, affirment tous que le Duc fut toujours l'irréconciliable enoesE^ des Sarrafins.
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CHAPITRE VIII.
Succès des Sarnifins. — Ils perdtnt enfin Uw Cktf Srfe retirent. — Mort d'Eudes. — Hunoud Due d Aquitaine. — CbarUs btkit la ville de MarttL
A n'en juger que par révénement, 8C c'en I) defTus, fans doute, qu'ont raifooné les Auteurs du temps , Eudes fit unegraode feuic de iè lier avec U Général Arabe fiir qui dévoient naturelleineni totn- -. ber toutes les forces du Calife. AJxIeraine , Gouver- neur général des- Efpagaes, attaqua bientôt Mu- nuza, le vainquit Se te prit prlTonnier avec fa fem- me. Munuza fe tua de défefpoir, 8c Lampadia fût envoyée à Damas pour 6mer le fèrrail du Calife. NoB courent d'avoir châité Muauza, Abderanle voulut étendre ià vengeance fiii fe beau-pére de cet iaf(»tuné. Il entra dans la troifième Aquitaine , prit Bordeaux qu'il livra au pillage, 8c ^avança ven Eudes: Celui-ci pour laUTer pader ce torrent , IC ~ éviter ià première furie, s-'étoit retiré au-delà dé la
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Oordogne j aii il atiendoit 'Charles-Martel ; il tuî avoit demandé du fecours.
Le Prince français reconnut alors ùt f^ute de n'avoir pas approuvé le traité fait avec Munuza, qui aidé de fès troupes, auroit intàilliblement arrêté les armes du Calife en Efpagne. Voyant d'ailleurs fes provinces expofëes , il ft réconcilia avec Eudes , 8c fe dil^ofa promptement h le joindre. Abderame ne lui en donna pas le temps ; il palTa rapidement la Dordogne , Se tomba fur te Duc d'A1]uitaine , qiù l'attendit avec courage Se fit des prodiges de valeur^ mais après avoir vu tailler Tes gens en pièces, il fiil forcé de céder au nombre , Sc de fuir vers Charles , qui avoit déjà pafll la Loire , Sc qui le reçut avec les débris de fon armée.
Fier de fa viâoire , Abderame faccagea la ville de Poitiers , fituée près du lieu où fe donna le combat, 8c s'avançoit avec confiance dans le def- 4ëin d'aller piller k tombeau de Saint Martin-de« Tours. Mais il fut arrêté par Charles Se par Eudes, -qii'il trouva campés non loin de là. Leurs armées fu- rent plufieurs jours en préfênce, occupées à s'ob- .ferver, Sc à prendre leurs mefures. Us en 'VinreiH enfin à une a^on générale, un fâmedi du mois d'oâobre 731. La bataille dura tout le jour, Sc la nuit feule fêpara les combattaos. La vïâoîre fem- bloit îndécife ; elle ne parut fixée que par la retraité de? Sarrafîns, qui, ayant perdu leur Chef, profi- 'fèrent des ténèbres pour s'en6iir en détordre. Ils le jEtitèreat en Septimàoie.
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SII faut en croire l'Hillorien des Papes Anaftalèy le Duc Eudes eut tout l'honneur de cette jomnée^ II y périt un nombre incroyable de Sarrafins ^ 2C Jes chrétiens n'y perdirent que 1500 foldats. Il attri- bue ce fuccès extraordinaire à des éponges béiùes que le Pape Grégoire avoit envoyées. Eudes les fit couper à morceaux, Sc les fit manger à les troupes^ On lâît que la plupart des Auteurs de ce temps étoieot amis éxx merveilleux. Mais il ell vrai que les Sarrafms firent une fi grande perte dans cette ba^ taille, qu'ils abandonnèrent abfolument l'Aquitaine, Tout le fruit de cette grande viftoire fut pouï Charles-Martel II avoit vendu cher Ion fëcours à Eudes s il lui avoit fait figner un traité dé&vanta- geux. Le Prince aquitain le fupportoit avec peine, 8c il nefe preflbic pas de l'exécuter. C'en fut aflezpour allumer ta colère de l'impatient Maire. Il entra en 735 Une troifième fois dans l'Aquitaine , la parcou- rut prefque toute , l'épée à la main, & y fit unbutia immenlè.
Le trop malheureux Eudes mourut la même an- née, £c laillâ deux fils, Hunoud ScHatton. Il donna à Hatioa la Comté de Poitiers. Hunoud lui fiiccéda dans le relie de iès états, qui comprenoient la première 8c la féconde Aquitaine. La troifième ctoit au pouvoir des Galcons.
Hunoud n'avoit pas les talens de fon père, Sc ne fut pas plus heureux. Sa vie ne fiit prelque qu'un tiffu d'infortunes. Charles fâché qu'il eût pris pof- lâffion de foD duché iàns ion aveu, revint encore
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7* BrsTOixs
une foû en Aquitaine, la tntverfa en entier, s*ehi- paca de Blaye 2C de quelques autres places. U força Hunoud, qui étoit hors d'état de lui réfifter, de fe déclarer fon vafial, flC de lui ^re hommage da fon duché ainfi qu'à fon fils Pépin. Selon l'opinioa commune, ce fut dans ce voyage que Charles bânt . b ville de Manel en QuercL
n finit bientôt ùt glorîeufe carrière , 8c mourut en 741; II partagea le royaume à fes trois enfans, BÎnf! que l'auroit fait le véritable maître ; il donna TAuftiaiie, la Suabe Sc la Turinge à Carloman ; la Neuftrie, la Bourgogne Sc la Provence à Pepla, avec ce qu'il poflëdoJt en Septimanie ; 8c il fît un appanage, enue les deux frères, à d-ifTou iba troiJîèiiie fils.
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Jjir QuEXCU n
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CHAPITRE IX.
BtmoadDuc d'Aquitaine obligé de fe foamettre à Carloman & à Pépin. — Son caraSire (Sr fer crimes. — Il fe fait Moine. — JVaiffier lui f ac- cède. — L'Aquitaine réunie à la Monarchie fous Pépin , devenu Roi de France. — Le Jîége épif* copal deCahorSj long- temps vacant j rempli pat Amhroife, — Conduite Jingulière de cet Eyêqut*
V^ E T événement ne rendit pas l'Aquitaine plitt tranquille. Sans aucun mérite, Se cependant querel- leux Se impatient y ne portant qu'avec indication , le joug que Charles-Martel lui avoit impoli ^ Hu- noud ne fut que l'aggraver. II prit toujours de âup iès mefures ^ rien ne lui réuflît. A peines Charles eut les yeux fermés, que le Duc aiFeâa un air d'indé- pendance qui déplut à Carloman Se à Pepïn. Ces deux frères unirent leurs forces, Se fondirent iïir l'Aquitaine. Après avoir pris le château de -Loches, ils accordèrent la pais à Hunoud , qui l'acheta au moyen de quelques terres qu'il leur abandonna. Ils les partagèrent entr'eux, avec la dépouille de leur firère Griffon, qu'ils enfermèrent dans un fort.
Le mauvais fuccës de ce premier eflài ne ren- dît pas Hunoud plus lâge. Toujours foible Se incoo- fidéré,ilpren«itlesarmesaiiëoient,Scne lesquit-.
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96 BiSTOins
toit qu'arec honte. Par une fuite de cejcara^èrej it entra avac emprelTement Sc fans réflexion , dans- une ligue de quelques Pt inces Saxons Se Allemands ^ dont Odillon Duc de Bavière étoit le Chef. Tandis que les deux frères marchèrent au Bavarois , il entra dans la Neullrie , Sc poulTa jufqu'à Chaitres , qu'il ruina. Son triomphe ne fut pas de longue duréej Pépin ScCarloman, après avoir vaincu les Alle- mands, fe rcplièreot fut l'Aquitaine 8c forcèrent le Duc à Ce foumettre , &c en exigèrent des préiens "trcs-confidérables.
Ces deux échecs confécutifs rendirent Hunoud foupçonneiix & cruel. Ayant appelé fon frère Hat- ton auprès de lui, pour conférer enfemble fur leurs affaires, il l'aifalTma. Bientôt après, foit remords de ce crime , foit que fa tête fe fût exaltée , il fe fil Moine dans un monallère de l'ifle de Rhé en 74^ , Si. lailfa fon duché à fon fils WaiiHcr ou .Waifre, qui n'avoir que i8 ans.
L'année d'après , en en ignore le motif, Carlomao fuivir cet exemple ; il s'enferma dans un cloître, Sc laiiTa Pépin feul poflëffeur de l'empire français, c'eft-à-dire , de l'autorité des troupes Se des finan* ces. Il ne lu! manquoit que la couronne ; l'a- mour des peuples qu'il avoir fii Ce concilier, la lui déféra bientôt.
Après la retraire de fon frère , Pépin d'un natu- rel bon & humain , rompit les fers de Griffon , qui y après la mort de Charles- Martel , avoit été enfermé jdans la forterelTe de Château-neuf en Ardenne, Il l'appella
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DVQtTERCr. ît
Tappelta à fa cour Se lui . donna plu/îcurs terres pour Con entretien. I.a reconnoUTance n'étoït pas la vertu favorite de Griffon ; foit que la prifon l'eût itgri; £c eût akéré Ion cafaâère» foit qu'il l'eût naturellement mauvais , peu touché des bienfaits de foa frère , il s'échappa Sc fouleva les Saxons. Pépin , pour ne pas lui laUTer le temps de s'aflurer,, le fuivit de près Se dompta les révoltés. En vaia Giifiba l£ ctut en fureté dans la Bavière , dont il s'étoît emparé par une trahilbn y Pépin le força de recourir à Vi clémence ^ il le reçut encore avec . honte , Se lui augmenta même fon appanage. Rien ne change un cœur dénaturé. Dans I9 même année U iè déroba une féconde fgis , Sc fut iê jeter dans les bras du Duc d'Aquitaine.
Pepïn difTîmuia pour le moment ce fécond ou< irage. 11 étoit occupé d'un intérêt plus ierieux ; il préparoit les reflbrts qui dévoient le faire monter fiir le trône. Si le jour en fut retardé , ce ne fut que parce qu'il fouhaita d'avoir l'approbatioa du Saint- Sicge , à la vérité bien fuperQue j mais elle lui pa- rut devoir donner un degré d'authepticîté au choix que la nation feroit de lui pour régner ilir elle. La machine étoit-trop bien montée pour ne pas jouer félon Ces délits. Sur la réponlè du Pape Zacharîe dans une nombreufe alTemblée des Grands de l'état, jBc de prelque tous les Evêques, tenue à Soiflbns en ' 752 , Peptn fut unanimement élu Roi des Français. Par le même décret le foible Cbilpertc fut dégradé jCç confiné dans un monaftère où U mourut deux ans TomcL " F
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après. En lui fînit la première race de nos Rois^
après avoir régné 334 ans.
A ces grands événemens nous devons en ajouter^ un bien moins imponant. Depuis Agamus , qui vi- voit vers l'an 6ji , le Querci ians ceHe dévalïé par les incurfions des Sarrafins Sc par les guerres ci- files, avoit été fans Evêqiie julqu'en 741. Saint Am- broife fut alors élevé fur le fiége de Cahors j il eut beaucoup à foutFrir de fes diocélàins. Ils le blâ-' moient hautement des dons qu'il âifoit aux pau- vres, y employant au-delà des. revenus de ion églifè. Pour le fouftraire à leurs reproches , il rélblut de s'enterrer, pour ainfi dire, tout vivant-, un feul Diacre qu'il avoir mis dans & confidence fiit inftruit de foa deflein. Il fe retira dans une caverne où il fe fk atta- cher[àunecha}ne de fer qui faifoit philîeurs tours fut Ton corps, Sc dont il fit jeter la clef dans la rivière par le Diacre, qui fe chai^ea de lui porter la nourri- ture nécelTaire, Se lui promit avec ferment de ne révéler à perfonne le lieu de fa retraite, que lorfque la clef feroit retrouvée. On voyoit encore dans ce fiècle des exemples de ces dévorions peu éclairées; On quittoit fans remords des dèvoirsindilpenfables pour fe livrer à des auftéritésde choix,. qui, plus ielles croient extraordinaires j plus elles devenoient nui(%l« 8c contagieufes, en excitant l'admiration 8c fentoufiafine du peuple ignorant. Une conduite auffi Singulière j louable dans Saint Ambrbife par fon pria- ' cipe , n'eft plus dans nos mœurs , & feroit même l'objet de la dérifîofl publique. Cependant combieo
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DV Qv S ItCT. 83
n'en eft-il pas encore, qui appelés par leurs ealeni ou par leurs places , à faire le bonheur de la fociété , irompem le tku de la itature fie de l'humanité , en iè livrant à des occupations de goût Sc de choix , qui, à leurs yeux fàfcioés , psfOJ^nt mériter la pré' fërence ? TaM il eft vrai que les bomnws de toui ■ les eenips , à qiieliques nuances pris , iè ceAbmbleac coujoufs dans le tbods !
L'wnée 75Ç , qui fut celle de la retraite de Saine AmbFoife, fût remarquable par l'arrivée du Pape Ktiesne &L du Roi Pépin en Qucrci. On en paHeia bientôt^
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'. CHAPITRE X.
ptpm OJitc le Pape Etietme dans It Çkurd, *r If fonde les abbayes de Figeac & de Marciliac y ^4 oitt idbm^ na0mie à dm* villes d» Unr nom* -4- CtU>i{^ mUuuUe de XareiHof,
Lia preRHère- expédition «le Peptn^>fâs fen cou- ronnement fut dans la Sb» ^'it ibiamlt. Il & dif- pofbît eafti(4« i- pener feis jumes vtôiorisufes eq Aqtiiteifie-, |erS{u'Il apprJrla mort ds &>a frère Grif^ f^. Ce Prince fans tntçuts 8c fins venu , viola psr un crime l'aHIe qu'on toi avoû généreoTettteQt àôotK. tt débaucha la feimne de WaUSar y flc crat< gnsHt là vengeance tki- Dmc r il quitta fiirtivenjent ' l'A^Ditaioe 4iu)».le ^Mftia 4* ier^fii^ à la cow F*
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d'Aftolphe Roi des Lombards. Mais en traveriâot les Alpes , il fut tué dani la vallée de Mauricnne parles gens que Waiffier avoit fait courir, après lut. D'autres attribuent £a mort à des ibldats de Coa frère qu'il rencontra par ha{ârd.
Il fe préfente ici une difficulté conltdérable. Il eft certain que la mort de GrtiFon arrêta Pépin y Se qu'il ne marcha pas cette année en Aquitaine* La. plupart des Hiftoriehs français mettent à ce temps-là l'entreprife d'Altolphe Roi de Lombardie fur la ville, de Rome y Se la venue du Pape Etienne en France, pour implorer le fecoursde Pépin, qu'ils font aller une féconde fois en Italie en 755. Cepen- dant des aâes authentiques, tels que ceux de la fon* dation des abbayes de Figeac Se de Marcillac , at- tellent d'une manière inconteftàble que Pépin ^ le I^ape Etienne étoiem dans leQuerci, la même aa- .née 755.
Si le Roi Pépin eût été feul dans le Querci à cette époque , la difficulté fèroit m<Hns grande. On pour- roit préfumer qu'allant la féconde fois en Italie , il auiipit pris fâ marche par cette partie de l'Aqui- taine , Se fe ièroit emparé de ce pays pour punir WaifHer de ne lui avoir pas rendu homniage. Mais que le Pape Etienne s'y trouve avec lui, c'eft ce qui ne peut guère s'accorder avec la chronologie de ces Auteurs. Il y étoît pourtant, à s'en rapporter à cet aâe qui s'exprime ainfi ; Pipinus Rex fran- corum conflitutus ,. fjc. Notum effe votumus., &€• Joeum m eonvaiU Lunantis oUm à pradtc^oribiu
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ittijlris in p^o caturcino cor^ruSum , Çf ab aquis irnuntibus jam peetiè dijjîpatum, , nos proximS JUyâ in eodem pago habiliori hco , cm Tiacum no- men impofuimus , mutantes^ monaflemmn , vel ca- tera œdificia , à fundamentis adificMmusi quod prœfente demino Papa Stephang, mirabilittr à Deo conficratum profpeximus. Ubt Monackorum turmam Oc. Datum in eodèm loco , fexto idus noyembris anno-ab incarnationt Domini DCCLV. indiaione nohd. Ou ce titre eft faux , ou le Roi Pépin & le Pape Etienne étoicnt enfemble dans le Querci en 755. Il n'y a pas de milieu, à moitif qu'on ne veuille fuppofer qu'il y a erreur dans la date, & qu'il faut fubftitiier l'année 75^ , le temps de la venue du Pape Etienne en France, à 755 porté dans faâe. Mais ces mêmes Hiftoriens ne nous difent pas que ces Princes (oient venus danï Je Querci i la difficulté eft toujours la même. Il êft au moins certain que cette abbaye fublifle ; elle eft de la dépendance de l'abbaye- de Cluni.
Il réfulte de cet aûe, que Peinn fonda l'abbaye de Figeac , non loin du lieu de ConvaUe Lunantis , 6ù Clovis en avoir fondé une ruinée depuis par les eaux , & que c'eft la même abbaye tranfportée dans un lieu moins expole , 8c dotée de nouveau.
Le miracle indiqué encore dans cet aâe par ces mots, mirabiliterà Deo confecratum , eft rapporté au long par les Auteurs du temps. Ils racontent que dans la nuit qui précéda le jour où fe devoir faire la coniècratioa de cette églife, le Pape 9c-
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W tltSTOtRÉ
le Roi y entendireot une excellcate tnudqiie, 8^ que s'y étant readm le matin pour la cérèmoniej^ ils la virent couverte d'un nuage épais qui en,défen- doit l'entrée^ Ce nuage s'étant diflîpé peu-à-pèu^, laiilâ voir Sk les croix peintes à la muraille , les; marques de l'onâion qui rendott une odeur toute célefte. Le Pape ; prétendent les mêmes Htllonens) alors toujours avides de prodiges, reconnut le mii^cle de cette confëcration , Sc accorda de gran- des indulgences à ceux qui viendroient vîlîter cette églilè. Le nombre des Pèlerins fut H conftdérahle y que pour la fureté de ceux qui arrîvoient la nuit, on bâtit quatre grandes pyramides de pierre qut, portoient des fanaux ; deux de ces pyramides fub-.. iiftoient encore it n'y a pas long-temps. Pepto, donna à cette abbaye la première lettre del'3lpha~ bet. en or, & lui accorda de très -beaux privï* légcs. Bien des gens furent s'énblir auprès du mç>- naftère d'où s'eft formé fucceflïvement une ville de*, plus confidérables du Querci. Cette aWsaye fut fô- cularilèe par le Cardinal de Lorraine qui en étoit Abbé.
Dans le même temps Sc fur le bord de la même, -rivière du Celé 'qui baigne les murs de Figeac, Pépin fonda une autre abbaye au lieu de Mar- cillac, &t lui donna la Seconde lettre de l'alphabet en or. Les privilèges qu'il lui accorda y ont fait hà tir depuis une très-jolie ville. On voit auprès que des curiolités naturelles des plus rares. C'eft une grotte ou une gouiîière , i^inli qu'on l'appelé
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DU'. Qv an Cl. 87
t'ulgairement dans le pays-; où l'eau qui tombe du rocher, goutte à goutte, fe congèle, Sc où les di& fëtentes figures que le. ha£ird a formées , vues au âambeau, offrent le fpeâacle le plus magnifique. On fUt que la Reine Marie de Medtcis en fit enlever plufieurs morceaux pour orner fon palais du Luxem- bourg. On en voit auflî des tables chez quelques particuliers du paysj qui font de la plus grande ' beauté.
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C H A P I T R E XI.
^tmbwîjè fort de fa retraite.^ — // ne veut point reprendre le fiége que l'Anonyme occupoit. — ^^ Efpéric Vierge çuercinoifi. — Sa mort. — Ori- gine de la Tille de Saint-Céré.
Quoique Flgeac folt dans le diocèfê de Cahots , on ne trouve pas le nom de fon Evêque parmi ceux de tant d'autres Prélats qui affiftèrent à la confëcration de cettfiéglife. Cette confëc^tton fe fit précffôment dans l'année de la retraite de Saint . Ambroife; l'églilè de Cafaors fiit quelque temps lâns Pafteuf. Ce ne^fiit que lorfi]ue le Clergé & le» Sénatairs eurent perdu l'efpérance de revoir Am<; brcùfe , qu^Us élurent fon fucceflTeur dont on ignora le nom , & qui pin- cette nùfon elt appelé TAnO'- nyme. Cet Evê^ aroit à pône occupé le ftége de . F* .
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Cabors pendant trois ans entiers, que la clef de la' chaîne dont Saint Ambroife s'étott fait lier, Sc qull avoit ordonné de jeter dans la rivière, fiit retrouvée dans le corps d'un poiflbn, A cette nouvelle", gui dans ces fiècles grofiîers pafla pour un prodige, 8C qui l'raifembJablement ne fut que l'efFet du hafard f le Diacre, confident de Saint Ambroife, ioftruifit Je Clergé & le peuple du lieu où le fâini Prélat s'étoit retiré ; on fut le chercher en chantant des hymnes. Trois cierges qu'il avoit ordonné d'appor- ter, s'étant allumés, dit-on, d'eux-mêmes, il fe laifla délier & conduire à l'églife , où l'Evéque qui . occupoir fû:i fiége , voulut le lui rendre ; mai^ il le reflifa abrolument, & s'en alla à Rome. Il revint en France , Se mourut dans un village près de Bourges.
Sainte Efpérie vierge quercmorlè mourut dans le même temps j elle étoit fille de Serenus Sc de Blandina. Serenus occupoit un rang diftîngué dans le pays i après fa mort 8t celle de (à femme , leur fils Clarus , pour terminer âeS querelles qui fubltP- toient dSpuis long - temps entre les deux familles, voulut forcer fa fœur Elpérie d'époulër Êllidius , un grand Seigneur delà conrréé. Mais Efpérie avoir fait vœu de virginité; elle s'enfuit pour fe foultraire à fes violences , ôc fe cacha dans une folitudé où l'on a bâti depuis le couvent des Religieufes de Leimé. Elle y fut découverte quelque temps après par Clarus qui , de concen avec Ellidius , la preffa de- nouveau de con&ntir à ce mariage j Efpérie refuÊt
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' DU Que RCi tç
conftammeat. Eltidius, ducohfentementdeClarus» lui abbattt ta tête d'un coup de labre. L'auteur de favtedit qu'elle prît ik téredahsfesmains,Kqu'e]]e ' pourfuivit atnfi fes meurfriers julqu'à ud ruiifeau ^ appelé depuis , le ruiffeau des barbares. Ce pro- dige tes étonna lî fort , qu'ils abandonnèrent le pays , ac furent errans jufqu'àce qu'ils furent pris Sc con- damnés au dernier fupplice par le D«c d'Aquitaine. Les reliques de Sainte Efpérie furept portées à Saint Céré , où elles attirèrent un grand concours de per- fonnes%ji s'y fixèrent. C'eft à cette époque que re- monte l'origine de cette ville.
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CHAPITRE XII.
pépin marche contre Waiffiér Duc ^Aquitaine, quife foumet. — Waiffier fe ligue contre Pépin. ■ — Le Monarque français marcke de nouveau contre lai. — Ses ravives dans le Querci. — Ses cruautés. — Il défait Waiffier & le fait mettre à mort, — Cavernes appelées WaifEers.
Après avoir vengé le Saint Siège des înfultes du Roi de Lombardie, augmenté même le patri- moine de Saint Pierre, établi enfin la puiflance fem- porelle du Pape , Pépin reprit fon premier plan de rentrer dans tous les états qui avoient appartenu au- trefois à la couronne de France. Le foin des affai- res du Pontife romain , avoit bien pu lui en faite
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fulpeirdre rexécuiion j mais n'avoit pas étemt le dé* lîr qu'il avoit de remmener à {â fin. Ce ne futpaf pourtant fans difHoitté qu'il parvînt à dépouiller le Duc d'Aquitaine. Neuf années d'une guerre opioiâtte purenr à peine le tendre maître de ce beau duchét landis-que Céfar n'en avoit mis que huit pour con- quérir toutes les Gaules.
li lui falloit'Un prétexte ponr attaquer le Duc d'Aquitaine. WaifHer , ou potir mieux dire , fes aïeux avoient eu la Souveraineté de l'Aquitaine, par le choix libre des Aquitains. Il n'étoit pas pW ufiir- pateur que Pépin élevé fur le trône de France par le choix des Français , qui l'y avoient placé après en avoir fait descendre le Roi légitime. Autli ce Roi) pour colorer fon u'farpaiion, crut-il devoir fe fijim abfoudre par le Pape Etienne. Il engagea le Cle^ qui lui étoit dévoué^ à acculer Waiffier Se les Grandi - de (k cxmTy de retenir les biens des églifes. Pepi» couvrant alors foo ambition du voile Ip^cieux de Tintéfêt de la religion , qu'on ne Èvoit pas (cpaier encore de celui de fes MiniftreS) envoya fonmer Waiffier, Sc en fa perftnne les Se^neuFS qui étoient auprès de lui, de reftituer ce qu'il appeloit le patti- moine des pauvres. Cependant il entra en Aquitaine Se s'avança julqu'à Saint-Théodard. Quelques-un* ont cru fur la reflemblatice des noms , que c'étoit à cette abbaye où depuis on a bâti la ville de Mon- tauban. Ce qui ne peut être j puifque à partir du pays de France , ce monaftère étoii fitué à l'«* trêmité de la Guienne, qu'il eut dû parcourir tout4
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ttttiitù pour y arrirer. D'ailleurs l'abbaye auprès da lacpielle fè forma la ville de Montauban , porioït alors le nom de Moatauriolj Se ae prit celui de Saint-Théodard que plus de cent aos'après la mort de cet Archevêque de Narbotine. Ce ne fiit pas, d'ailleurs à Saiot-Théodard t^e s'arrêta Pépin, maii à Tiiéodoat> château fîtué Tur les confins de l'Au- ' veigne Se de la Boutgogoe. La relTemblaoce des noms a fait l'erteun
Pépin trouva là des AnbaHadeun du Duc , qui voulant ^^er du temps, ptomit de taire tout ce qu'on exigeait de lui , Se donna des ôt^es pour ga- rans de fa pnuneflè. Le Roi jouant la modératioa. panit &tis&it, Scne poulTa pas plus loin dans <;ette circooftançe , bien perlùadé qu'il ne manqueroit pas- de raifons pour revenir. WaifHei en effet fît une li- gue avec Didier-Roi de L<Hnbardie, Se TaJQlIon, Duc de Bavière. Pour remplir iès eagageraens , il détacha lye panie de les troupes , qui l'anuée fiai- vante 7673 fut ravager le territoire deCahors. Peut- être auroit-il pu- détourner forage qui le mma-; ^it, fî £ts alliés avoient été fidelles. Les lâcbes l'a- bandonoèreot ; ils firent promptement leur paùc, & laifsècent le Duc feul ea {voie à ia vengeance de. Pepio.
Elle fut terrible. I^ n'y eut point d'année depuis où il. n'enleva quelque place au malheureux Diic. Le Quercien particulier efTuya I^ plus affreux ravages j kshabitans de la campagne furent forcés d'abandoB- uer leur^ içaiToas, pour fë fou^raire à la foreur dti
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ibldat, Se de fe réfugier dans des cavernes où itt n'en furent pas à l'abrii il y furent- forcés, èc la plus grande partie y périt. Pour $onrerver ta mé- moire de ce cruel événement , on donna à ces ca- vernes le nom de Waiffier, qu'elles ont confervé julqu'à ce jour. On en voit deux dans le' pays très-conddérables , l'une auprès de Cajarc, petite ville de l'éleâion de Figeac, à'raifon de llaquelle les Seigneurs de Gourdon prirent le titre de Vicomte de WaifHer ,* &C l'autre non loin de là fur la rivière du Celé, Se près du moulin de Brenques. Ceft unrodier' efcarpé , coupé prefqile à pic des trois côtés , & le quatrième ell fermé d'une épaifTe muraille.
Poulie à outrance 8c voyant diminuer Tes trou* ' pes tous les jours, le Duc fut force de retirer 1m- garnifons de plulïeiïrs villes , SC de les abandonner après les avoir démantelées. Le Monarque français' les rétablifToitàmefure, 8c pourfuivoit fans relâche les malheureux Aquitains trop inférieurs m forces.' Ils ne pouvoieot pas tenir devant lui ^ cependant ils reflètent toujours fidelles à leur maître. En y6% Pépia perça toute l'Aquitaine fans trouver de rélîftance. Il »*empata de la ville de Saintes où il trouva la mère^ la fœur 8c une nièce du Du.c avec Remilhing foa Oncle. Il fit pendre ce dernier fur un prétexte alTer léger ; refte de flrocité que la connoiHànce du chnl^ tlanilîne n'avoit pu encore totalement étonfièr. La plupart des Princes de ce temps, n'avoient que les vains dehors de la reli^on j ils croyoieoc pouvoir commettre les plus grands crimes impuoé-
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nem, pourvu qu'ils fiffeni de grands dons aux égli- ks £c aux monaftères.
Le funefte fort de Ton oncle annonçoit à Waïf- fier, fans pouvoir s'y méprendre , celui qui lui étoit deftiné, s'il avoir le malheur de tomber dans les maios-de fbn ennemi j il réfolut de faixe un dernier eSûR pour réloigner , ou d'y périr. Il lui offiit la ba- taille j mais fes foldats épouvantés firent peu de ré< fiftance. Il fiit vaincu 8c tué , dit-on , par l'ordre de Pépin ^ barbarie qui a flétri fa mémoire. Le duché d'Aquitaine prit fin à la mort du malheureux Waif- Bei, 8c fiit réuni à la couronne de France.
Tel fut le dernier exploit de Pépin. II mourut la même année 768 ^'Sc lailTa deux enfans qui parta- gèrent le royaume j Carloman eut. l'Aufttafie y tX. Charles, appelé depuis CharlemagoCj eut la Neuf ttie arec l'AquitaJoe.
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CHAPITRE XIII.
&tnoad quitte le cloître fi- reprend It titre dt Dae tP Aquitaine. — Itejl liyri au Roi de France. — S'échappe &fe réfiigie auprès du Roi d* lam- hardie. — Sa mort tragique , O fin de la race âes Ducs d'Aquitaine. — Bienfaies de Charli' magru dans le Querci. — Le fameux Rolland s'arrête à Roquamadour. — Combat fiagulitr d'oifiaux Jhr le Ttfiou. — Charkmt^nt jàit
' dé grands dons à l'tMaye de Moiffac & à /V- g&fe du Cahots. — NUmpha^er O0cier de Chah , lemagne y fc retiré pris de Matvillâc. — ■ Aimeri premier Comte du Querti*
A peine Pépin eut les yeux fermés, que le vieux Hunoud père de Waifiîer s'ennuyant du cloître où il s'étoit impnidemment jeté, quitta l'Iiabit reli- gieux, ÔC reprit le titre de Duc d'Aquitaine. Il efpé* roit de fairj foulever les pepp'les en ft faveur, 8c de fe foutenir par-le fccoyrs de Loup Duc des Gar- çons, avec qui il avoit ftiit an traité. Mais ce Prince voyant arriver Charles avec de grandes forces, fit promptement fa paix avec lui. Il livra Hunoud qui s'échappa quelque- temps après, & fe réfugia auprès de Didier Roi des Lombards , refuge ordinaire des ennemis des Français. Il fit eniK' svec lui daas la maUôp de fou bote, k malheur
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qtii aT<Ht toujours fiiivj la lïetme. Deux ans après en e^t, c'eft-à-dire en 774, Charlemagne aflîégea Pavie, capitate de la Lombardie, Se la réduifît à de fi grandes extrémités, que les femmes de la ville alTotiKnèrent Huaoud, comme la principale caulè de leurs maux. Didier craignant un pareil traitement, fe rendit avec Jâ femme 8c ks en&ns au Prince .français, Sc par-là mit fin au royaume de Lombar- die. On a rapporté cet érénement parce qu'à la mort d'Hunoud fut totalement éteinte la race des pre- miers Duc d'Aquitaine.
Le Querci jouitd'une très-grande ttanquiUité (0^ le règne de Charlemagne , Se eut part à les bienfaits. U palTa dans le Querci en 778 pour aller faire la guerre ea BCpsgpe. Il répara alors tes monaftèiec deFigeac Se de Marcillac, qui avoient été très-ea- dommagés par les guerres précédentes ; il y en fonda un autre appelé Lantok^ dont on ne trotir* plus de veftiges.
Le» Religieufes de Leimé, ordre de Gteatnc, fit celles de la Lieiine , près de Montpezat , de Tordra ée Sainte Urlîite , font aufl! remonter leur fonda- tion jufqu'à Chatiemagne. Les premières , fans au- cune preuve , 8c kg fecondes fur quelques mon bien peu décififs, contenus dans des lentes patentée du Roi François I , données en leur faveur. La piété de ce Prince, fon goût pour les fondadoot qui s'accordott avec celui du tempt, 8c le CËjour ^*il fit après aux environs du Quenci , peuvent avoir' àwai Heu  cette prétention. Gei couyns fôoc
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d'une très-grande ancienneté , Sc leur fondattoa
incpnnue.
C'eft auJîi une ancienne tradition que le ftmeia Rolland , neveu de Charlemagne , paHant alors dans le Querci avec Ton oncle , fut vîfiter la chapelle de N6ire-Oamede Roquamadour, âc qu'il lui fît prélèac d'autant d'argent que pefoit ion bractnar ou épce. ' Après la mort ce bracmar y fut apporté j mais ayant été perdu pendant le^ défordres des guetra fuivantes, on fubftitua à la place une lourde malTe de fer, appelée encore l'épée de Rolland , fans doute pour montrer par-là combien le pré/ent de ce guer- rier étoit confidérable.
Théodulphe Ëvêque d'Orléans , dît dans une de fes élégies qu'à-peu-près dans le même-temps j il y eut un grand combat entre toute efpèce d'oi- féaux au-deffus de la petite rivière du Tefcou, au ]ieu où l'on a bâri depuis la viile.de Montaubaiull eft étonnant que dans ce liècle fufjerftitieux & cré- dule , fi ce fait eft vrai , on n'en ait pas tiré quelque préfage bon ou mauvais. Du refte, Théodulphe eft le feul Eprivain quj en parle. Quoique ce &it pa- roiflëbien extraordinaire, il n'eftpas fans exemple. J^'hiftoire nous apprend que la Normandie fut témoÏB d'une événement pareil en 1 1 jo.
A fon retour d'Efpagne Charlemagne s'arrêta quel- que-temps au château de Chaffeneuil ouCalTeneuil) «n Agenojs , fut lei confins du Querci y où la Reine '•& femme le fît père de deux jumeaux. Ce iùt ap* parenunent' pour remercier Pieu de cette faveur > gu'il
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iju'il Êr de grands dons à l'abbaye it MoilTac ,- gui le regarde comme fon bienfaiteur.
Des Religieux de ce monaAére, étant allés dans ïa Paleftinè, en, apportèrent les corps des Saints Pié- nion, Agathon ficHilarion. Ils les déposèrent à leur retour, fous le règne de ce Prince , au lieu de Du- revel , où ils avotent commencé de bâtir UQ ifionaf- (ère dont il refte encore quelques ruines. C'eft aujour- d'hui un prieuré dépendant de Tâbbaye de Moîflac. Onyexppfe les corps de ces Saints, tous les cinq ans j"à la vénération des fidelles."
Ce ne font pas lés feules reliques dont leQuerd fut alors" enrichi. Outre celles que Charlemagnrf donna aux abbayes de Figeac Se de Marcillac, l'E- vêque Aymatus , qui avoit fucccdé à l'Anonyme , reçut de fa main la Sainte Coiffe dont ce Prince re- ligieux 6t préfent à l'églife de Cahors. Gn CTôh qu^ c'eft le couvre-chef do Jefus-Chrift, appeîé dans Saint Jean, chapitre io, Sudariuni quod fiurat fuper caput ejas. On le montre tous les ans aii pMi* p!e le jour de la Pentecôte. L'authentique dit qu*on l'appliqua alors fur un moi^t qui fut relTulcitc. On croitaufll quecetre prccieufe relique étoitdu nom- bre de celles que l'Impératrice Irène envoya au Monarque français, lorfqu'elle forma le deflein Aé l'époufer. Cet Evêquc Aymatus api'ès avoir affifté avec plufieurs. autres Prélats à la confécration que fit le Pape Léon .en 799, de l'églife Saint Sauveur de l'abbaye d'Anian en Languedoc, fu,t témoin de la mort de Saint Namphaife, frète de Saint Brix-. Tomel. G
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lius } dont nous 02 devons pas taire la mém'oir«.
Ce guerrier étoit parent de Charlemagne , fie l'ud des principaux Oflîciers de l'armée. Après l'eicpédï' tioD d'Efpagne , il Ce démit de tous fes emplois, Se fê retira dans une folitude près de MardlIaC} où il vécut plulîeurs années, dans les exercices de la plus grande piété. Il fitt tué par un tiureau fauvage ; Ton' corps fut porté à Canhiac. On a bâti un oratoirs en-fon honneur dans un des faubourgs de Cahors, appelé ia Barre. On l'invoque pour la démence 8c pour le mal caduc
Pendant fon lèjour au château de Chafleneuil , Charlemagne établit des Comtes dans les provinces £c paj^s de l'Aquitaine Sc de la Septîmanie. 11 y en avoir déjà. quelques-unsj mais il les changea pour mettre à leur pl^e des perfonnes plus fûtes. Le Querci cependant n'en eut pas d'abord, feloa l'Au- teur dé l'hîftoire de Charlemagne. Ce ne fut qu'après laprife de CarcafTonne fie de Narbonne en 79' î •]"6 ce Prince en récompenfe des lèrvices que ^uiavoit rendus un Chevalier nommé Aymeri , le fie" Comte d'une grande partie du Languedoc , du Rouerguc fie du Querci. C'eft en effet à cet Aymerî que commence la fiicccHion chronologique dos Comtes de Cahors fie de Querci.
Fin du fécond Livre.
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H I s T O ï E E
DU
Q U E R C J.
LIFRE TROISIÈME.
CHAPITRE PREMIER.
Ohfervations fur Us Comtes établis dans l'Aquî' taine. — Autricus fécond Comte du Qaerci fouf crit uni donation de Pépin Roi d'Aquitaine , en faveur d 'Antgarius Evéque de Cahors. — /îo- àulpke troifième Comte du Querci.
'ijUS Comres que Charteoiagne établit dans l'A- quitaine,'étoient comme des Gouverneurs de Pro- vinces. Ils réunîîToient dans leur feule perfonne, SC l'adminiftration de la juftice & le commandement
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des troupes. II y en avoit qui etnbraflbtem fou» leurs ordres toute une province ou un pays j d'aunei qui n'avoieAt qu'une feule vitte ; ils étoient tout amovibles à la volonté du Souverain , ou tout au plus à vie.
L'objet de ce Prince-en les établillânr, fut non- feulement de contenir des peuples nouveliemeat conquis j mais ciicore de s'attacher des fervitcun fîdelles, ou plutôt à fon fils Louis. Prefque au fom du berceau , il Favok fait Rot d'Aquitaine ^ it n'avoit encore que trois ans. Ce choix devoit pbire aux Aquitains; Louis étoit né parmi eux. Il érolt un des deux jumeaux à qui la Reine Hifdegartte avoir donné le jour au château de ChalTencuil^ fon frère étoit mort, Il plut en effet , 8c fon père n'eut ja. mais lieu de ië plaindre de le leur avoir confié. Ce nouveau ' Roi établit fon lîége . royal à ToU' loufe.
Ceft des Comtes que Charles auroit dû fe méfier, s'il avoir prévu qu'ainlî que les Maires du palais l'a-. ' voient fait fous la première race , s'élevant infenfi- blement par degré , ils arracheroient un jour la coo- ronne à fes delcendans , Sc tranlporteroient le Icép- tre dans unemaifon étrangère^ il efl'vrai quecefïit lafeutede fes Tuccçfleurs. A l'exemple des Rois pré- cédens qu'il infiïtà lui-mêm?, ils partagèrent toujoqa leiùcs états à leurs cnfans après leur mn^t. Ea dïviËnt ainfi le corps de la monarchie, ils en afirâibliJIbient les diâéreqtes parties, Sa. caufoieni; nécenàirement des jaloufies ; tous n'étant pas contcns du tôt qu'on
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leur avoit fkit. Xel'e fut la fiinefte fource des guér- ies continuelles entre les frères , les oncles & les neveux v les liens du fang , loin de les engager i être plus réfèrvés, les- rendoient encore plus intraitables, Cette mâuvàîlè politique fît naître dans l'état une confiifion & un défordre dont les Comtes Ibrent bien profiter. Recherchés , foliicités même par lès dif- férens partis, d'amovibles qu'ils étoi«nt dans leur origine , Us rendirent bientôt leurs comtés hérédi- taires , Se fiairent par fe rendre indépendans. Ce ne fût pas cependant l'ouvrage de peu de jours , quoique la révolution s'accomplit , ce femble , dans tin aSez petit nombre d'années, par rapport au Quérei* Sous le règne de Louis, St les ordres du Comte
, Aymeri 2c fous ceux de ù>a fuccelTeur Autncus, le Querci n'of&e, pour aind dire , qiie des événemeni domelliques. Autricus coramandoit dans le pays fouf
. le rëgoe de Pépin fils de Louis y qui zprès la mon ée Charlemagne Ton père f arrivée en 814, arolt'fuccédé à l'empire, ^ avoit cédé le royaume d'Aquîtzùoe à Pépia fop fécond fili. Ce Comte ne fit rien di tnémorable. Il n'ell oxinu que par un aâe qu'il foufcrtvit en 8zo , paf lequel le Roi Pépin donne à Àntgarius Evêque de Cahors , fuccelTeui; d'Aymatus, certaines terres qu'il avoit lui-même Kiparavaiit cédées dans le Quoci fie dans- le Rouergue» à l'Empereur Louis, en échange d'une cellule appelée Jonant , dédiée cd l'honneur de SvatMartùu Autricus ne vécut pas tong-tempr*
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Rodulphe ou Raoul fut Comte après lui , 2c -Eiiea^ ne I fut Evêque de Cahors.après Ao^arius ver» i'an 8zi.
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CHAPITRE II.
te Querci tranquille fous Rodulphe. — iWorf de ce Comte. — Aiguë fa femme jbnde un moo^fiire A Sarafac, — Godefroi fécond fils de Rodulphe s'empare de la Comté du Querci,' fans ol^ack, — LEvêque de Cahots Guillaume ajfifie à. une aJfembUe préfidée par le Pape , dans laquelle la couronne impériale eji déférée à Càarles-le^hauye,
HODULPHE éioiten même-tOTips Comte du ■ Qrierci Se Vicomte de Tuienne \ il eut de fa femme Aygue. plulîeuis en^ns , dont l'aîné aj^lé auffi Ro- dulphe, prit PétateccléGafUque^ & Te rendit célèbre par fà grande piété. Il fonda l'abbaye de Beaulicu ea Limoufin vers 846, 'Se celle de Vétérine qtielque temjps après ^ il fut Arcbetéque de Bourges qù U mourut en odeur de fàinteté en 866. L'égUâ de Bourges célèbre fa fête le z de juillet. . Il ne pareil pas que Rodulphe fait entré^Ians les querellés qui agitèrent le règne de Louis-le-Déboo- naire j il fut maintenir la paix dans fbn gouvenie* ment , Sc fî le Querci entendit le cri de guerre , ce ne fut que de loin ; jamais il ne la vit dans ion fein. Ce Ëge Comté maarat en 843 , Se fut eoterié au liea
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de Sarafac en Querci ,- dans l'églire de Saîrit Génies , où ià veuve Aygiie & fa fille Imméne fondèrent d'à* bord après un monaftère de Religieufes de l'ordrede Saint Benoît, Se y prirent le voHe- l'une ÔC l'autre; Aygue en. fut la première Abbeffe.
Profitant fans. doute des divîlions, qui, après la mort de Louis le Débonnaire , mirent les armes A la main de fes enfans , Sc de l'éfpèce d'anarchie où iètrouvoit alors l'Aquitaine, Godefrùi, /ècond.fîls de Rodulphe , ft &ilît après fa mort de la comté du OuCTci ; ainfi qu'il l'auroit fait d'un héritage ^ 8c per- lônne ne s'y étant oppofé , il en jouît fans obflaclei.
Charles-le Chauve , fuccefleur de Louis , au trône de France ', étoit en effet trop occupé pour porter une certaine attention fer cet objet. D'ailleurs l'A.- quitaine lui étoit vivement difputée dans ce moment par ■ fon neveu , fils de Pépin , & appelé aufll Pépin; Il réciamoit ce royaume comité ayant appartenu à fon père; peut-être l'auroit-il recouvré s'il eût été {>]us làge. Les -Seigneurs d'Aquitaine 'qui connoif- foieilt la juftice de fs caufe , l'auitoiènfr toujours fou- tenu, & auroîent donnébien àeïembarras à Char- les, aînli qu'ils le firent pendant quelques temps i mais par fa fnauvaifc conduite Pépin aliéna les elprits. Il éioit , dilènt les Hiftotiens , grand ivro- gne & vilainement d^auihéi outre cç!a il vexoit & piUoit le peuple. Le mépris & l'indignation fuc- cédèrenl à la pitié qu'il avoit iolpirée. Les Crands du pays le livrèrent à Charles, qui le fit étroitement enfermer. Se qui fe vit par cet événement le maî-
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pr« f>aifîb!e de l'Aquitaine dont il fut le trc^nx Hoi> Les Aqititains cependant, peu confens de lui* appelèrent quelques temps après « le fils de l'Em- pereur Louis i mais Charl<^s rompit leurs raeltires^ Il donna ce royaume à Ton fils CharJes qui le fbu- lAit en Sôz t Su. qui le' céda depuis à Ton frère Louis en 867.
L'Empereur Louis mourut diK ans après , Çc le Pape Adtlea cQnlùltant plutôt foo intérêt que la juf- licej appela Charles-le-6hauve à Rome, où il Iç ooi^roona Empereur au préjudice des eniaos de ,^uis. Chartes fe rendit à Pavie pour y prendre la couroaoe de Lombardie. Dans une grande aflèm-- blée préfidée par le Pape, comppfëe des Grands de l'empire Se d'Ev^ues , parmi lefquels on trouve l'Evêque deCahors, Guillaume, ']uLavoitfuccédé 3 Etienne , la d^i;é impériale lui fut confirmée ^ mais il en fut revêtu fous de très-mauvais aulpices. PaOant par le mom Céais pour reveair en France , il mourut dans une cbauiliière que les Seigneurs de la Cour avoient fait empoisonner par foa Médecin mêmei»^ SoB Bis. Loui», dit le Bc;gue , fiit Empeieur après Uû.
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C H A P I T R E I II.
JRûduipkt fait des incurjionsfiir Us terres du Cçmte ■ dAuriilac. — Les Normands ravagent une par^ tie de VAquitame. -r- Mort de Radulphe. — . Adlumar fon neveu lui fuccède.
XjE Comte Godêfcot vécat encore fous ce tègne Sc fous celiû des deux frérei Louis III Se CarlonAan , qtiî furent toujours d'intelligence. L'Aquitaine fut dans Je lot de Carlomaa , & puis fous les lois de Charles-le* l Gros , qui réunit l'empire 8c le royaume de France. Rien n'^ta alors le Querci.Godefioi fit bien quet- ques «mriès fur les terres de Saint Geraud , Comte d'Autillac ; mais iâns des faites bien confidérables. Elles fet-oient ' même ignorées ^ Çi l'Auceia* de la vie - de ce Saint , iie nous l'avoit appris , avec ttUe cir- 5^, q^^ confiance que Godefroi, pendant cette guerre, s'é- tant bleue lui-même avec, fès propres arOies , & retira :perfaadé que Dieu combattait en .£iveur de fon ennemi. Du refte o^toit un homme pieux à la mode du temps ^ il fit de grands dons à l'aUisye de BeamHeu, qi^e Son frère Kodulphe Archevâque d& Bourges avoit fondée.
£te fon, temps les Kormands infcftèreai uœ pa^ tie db l'Aqi|iiia&ie^ 8C raragèrenc la Samtoags Sc fe Per^ord.; it ne paFOfcpas pourtant qu'ils "fbient entrés dam le Querd. Ce Comte ^^iroit-il cmpêclû qu'^s
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n'y pénéiraflènt ? On l'ignore. 11 mourut vers l'aa 8S5. On ne lâît pas mieux la raifoa pour laquelle fon neveu Ademar lui fiiccéda dans 1« Comté du Querci, Se nort pas un de Tes epfàns; car il ea eut deux, Godefroi & Gauîfreds. Peu après Gtril- laume laiffa par fa mon le fiégedeXahorSvacant; il fut rempli par Geraud: Cet Evêque affifta avec plulleùrs autres Prélats à la cérémonie, de la cranf* iation des reliques de Saint Anronin en 8S7. . ' L'année luivante fut celle de la mort de Charles- le-Gro6, Se fut témoin d'un mauvab préJâge pour la poftériiié de Charlemagne. Charles, dit te Sàn- ple, fils du dernier Carloman, étoit-Ie lèul rejetoa ' ^le cotte race. A la mort.de Çsn père il. fut trouvé trop jeiine.pour gouverner , Sc Charles-Je-Gtos fcnt oncle j à la mode de Bret^oe , lors Empaxw , fut mis à ià place par les Français. A la mort de cehii-ci les Grands du royaume,, ou plutôt une ââion puif &nte , dans une aflppiblée formée à Complète ea S88, déféra 'la couronne à.Eudes Comte de Paris, fils do Robert-le-Fott. .
Peu après fon couronnement Eudes vint en Aquî- .taiDe.pour recevoir les honulii^es dés.Seigieur5 du jia^' II fiit :obllgé d'y revenir en SpZi Ramdphe Duc dTAquitaîne Sc.le.ComtE.de Poiriers. atoiait pris le« armes pourfe fbuftraireàfa puii^ce. Penr dant qn'il'étoic occilpéà-eeite guerre, quelques Se^ieurs rappelèrent Charles- le-Siosplé j Se I« . firent courcfnner à RheimsJe.z7iaQvier SpB* Eudes y cpiùut ; plufieurs comiiais .entt'eux n'ayant ilea
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73 V Qv s ne 1. 107
décidé, les Seigneurs Neuftriens fatigués de ces di- vifîoas, firent un traité par'lequel l'Aquitaine, une partie d^.la Bouigogne, là Cbatnpagne £c la Pî- cardie réitèrent à Eudes. Ce brave Prince mourut en 898.'
'; Son fils Arnoul prit le titre de Rgi, 8c mourut bientôt après.' Alors Robert, frère d'Eudes, fe fit élire, & fu; tué dans une bataille par Charles-Ie- Simple, qui cependant ne remporta pas la vlâoire. Hugues fils de Robert vengea dans l'inftant la mort de fon père, il vainquit Charles , l'obligea de fiiir^ Se fit proclamer Roi Raoul Duc de Bourgogne qui ne fut jamais réconnu dans l'Aquitaine,