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:L'ANJOU HISTORIQUE
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS à partir du mois de Juillet de chaque année
VINGTIÈME ANNÉE
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1916
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L'ANJOU HISTORIQUE
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
Fondé au moîs de Juillel 1900.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS |
Marquis de BEAUCHESNE; Lieutenaut-colonel marquis d’Ecsét: Comte Cu. de Beaumoxr ; Conte de SOUANCÉ ; Comte de GUENYVEAU; Louis et Paul de Fancy ; Du REAU.
Abbés CALENDINI, (CHARNACÉ, CHASLES, CivVRaYs, CROSNIER. DELAUNAY. GUINHUT, HAUTkEUX, HOUDBINE, LEbRu, LEForT, MIcHAUD. MOREAU, PASQUIER, POIRIER, RONDEAU, RoULLET, UzZUREAU.
Dom Besse, dom GUILLOREAU et dom LaxbReau, Lénedictius: P. ARMEL et P. UBaLp. capucins; MM. LErouRNEAU et LÉVESQUE, sulpiciens; M. MiserMoxr, lazariste.
MM. BaGUENIER-DESORMEAUX, Bain, BonNxiséau, CauELotr, CoCHIx. DuBreuiz, HoGu, Jac, La CouBEk, LAURAIN, LE MESLE, LEROUX CESBRON, MACÉ, PERRIN, TRIGER.
la Revue des Étads
Dans son numéro de septembre-octobre 1907, annéc
Historiques parle de l’Anjou Historique, « qui, à sa troisième d'existence, s'est classé déjà au preinier rang de nos meilleures
revues provinciales. »
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Origine des paroisses des Rosiers et de La Daguenière
Dans ses « Arrèls célèbres rendus pour la prorince d'Anjou », publiés en 1725, Claude Pocquet de Livon- nière nous donne les renseignements suivants sur l'ori. gine de la paroisse des Hosters-sur-Loire el de celle dé La Daguenière :
Au commencement du xvm° siècle, il v avait deux chefs de contestation entre le chapitre de la cathédrale
d'Angers et M. Louis Nielle, vicaire perpétuel de la
paroisse des Rosiers-sur-Loire : le premier, si le cha- pilre était curé primilif de Notre-Dame des Rosiers : ïe second, si le chapitre élail en droit de prendre les dimes novales présentes et fulures dans celte paroisse, au pré judice du vicaire perpétuel.
Le chapitre disait que par la construction de la levée au ix° siècle, ce qui avait élé l’ancien lit de la Loire
S étant desséché peu à peu étail devenu un lieu désert et une forêt inhabitée ; dans la suite, ce canton, qui depuis a été appelé Vallée, avait commencé. à être défriché ct
cultivé par quelques habitants, qui allaient recevoir ies sacrements aux paroisses de Gennes et de Saint-Maur, au delà de a Loire. En 15 \chel de Villoiseau, évêque d'Angers, donna au chapitre de <a cathédrale toutes les dîimes novaies présentes et futures des cantons de la Vallée et de Bellepoule : en 1260, le mème évêque accorda au chapitre la permission de bâtir une église pour être la paroisse des habitants de ce canton, qui étaient comme des breb:< errantes, qui ne reconnais- saient aucun pasteur éertain, à fa charge par le chapi-
EN ee x :
tre d'y établir un vicaire perpétuel, à qui il fournirail une portion congrue. En'conséquence de cetle permis- sion, le chapitre bâtit l'église paroissiale de Notre-Dame des Rosiers, y établit un vicaire perpétuel, et dédom- magea les curés de Saint-Eusèbe de Gennes et des autres paroisses sur la rive gauche de la Loire, qui pou- vaient souffrir du préjudice de cette nouvelle. érection. Sur ces faits bien vérifiés, le chapitre d'Angers fondai sa qualilé de curé primitif des Rosiers et le droit ds lever les dimes anciennes et nouvelles, parce qu'il est au pouvoir des évêques de disposer des dîmes qui ne son assignécs à aucune paroisse.
De son côté, Île sieur Nielle disait que les curés des Rosiers, ses prédécesseurs, avaient toujours élé quali- fiés de curés de cette paroisse, même dans les acles faits avec le chapitre : ce dernier n'avait jamais fait le service divin dans l'église des Rosiers aux quatre fêles solennelles et au jour de la fête patronale, ni pris par! aux obiations, ce qui était la marque la plus essentielle de la qualité de curé primitif," parce que la perception des dîmes et le droit de patronage de l'église dont jouis- sait le chapitre n'en étaient que des marques équivo- ques. Il ajoulait que les concessions des dimes failes par les évêques aux communautés ecclésiastiques n6 pouvaient être étendues aux dimes des terres défrichécs depuis d'érection des cures, qui appartenaient de droil commun aux curés ; ainsi on ne pouvait lui refuser les dîmes novalcs arrivées depuis quarante ans. |
Les chanoines répliquaient que le titre de euré pr mitif était établi sur la concession qui leur avail été
illoi ie la faite par Michel de Villoiseau, évêque d'Angers, SU
construclion faite par eux de l'église paroissiale Rosiers, sur leur possession conforme justifiée Par le droit de patronage et sur la perception des dimes lesquefies i]s faisaient un gros annuel aux vicairés per
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pétuels ; le droit de célébrer le service divin n'était que de pure facullé ; ils sont curés primitifs de plus de trente paroisses du diocèse d'Angers : s'ils voulaient user de ce droit, la cathédrale serait déserte aux jours les plus Solennels ; ls élaient en droit el possession de prendre loutes les dimes de la paroisse, anciennes et nouvelles, sur lesquelles ils faisaient au sieur Nielle un gros de plus de 800 livres par an, qui avail élé augmenté de lemps en lemps snivant que les paroissiens s'étaient . Muültüpliés ; ce gros joint au casuel de l’église lui pro- duisait un revenu annuel dé plus de 1.500 livres ; aussi avait-il été bien éloigné de demander la portion congrue, à laquelle, suivant la déclar ation de 1686, il aurait dû se réduire pour prétendre aux dimes novales de sa paroisse, et encore en ce cassil ne les aurait que sur les terres défrichées depuis son option.
Sur ces contestations, il fut rendu sentence à la séné- Chaussée de Beaufort-en-Vallée, le 2 juillet 1713, par laquelle le chapitre de la cathédrale fut maintenu en droit et possession de se dire et qualifier curé primitif de la paroisse des Rosiers, de prendre et percevoir dans celle paroisse les dîimes anciennes ct novales, tant celles dont ïl avait joui par le passé que pour l'avenir, avec défense au sieur Niclle de prendre une autre qualité que celle de vicaire perpétuel et de troubler les chanoines et leurs fermiers dans la perception des dîmes et novales. Cette sentence fut confirmée après grande contestation par arrêt du 8 juillet 1715.
Lis LE:
Lorsque par la confection de la levée, au 1x° siècle, on donna un nouveau lit et un nouveau cours à la Loire, on Coupa en deux parties plusieurs paroisses situées le long de ce fleuve. La partie qui se trouvait au nord fut Séparée de l'église paroissiale, qui était au midi. par a
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Loire; difficile à traverser même en bateau dans les temps d'inondation, d'orage, de giace, etc. Cela obligea les évèques d'Angers à ériger en divers temps des cures ou des succursales pour le service des habitants de la Vallée qui dépendaient des cures situées au midi, de l'autre côté de la riv'éere, C'est pour cette raison qu'on érigea une nouvelle cure aux Rosiers et des succursales à Saint-Mathurin, à La Daguenière, à La Bohaile, etc.
Les habitants du village de La Daquenière en Vallée y avaient fait autrefois bâtir une chapelle (1) pour leur commodité A ri afin de s'exempter de la peine et du pérd d'alier entendre la messe et recevoir l'ins- truction dans l'église paroissiale de Saint-Jean-des- Mauvrets, située de l'autre côté de la Loire. Cette cha- pelle, par succession de temps, devint une espèce de succursale, où le curé de Saint-Jean-des-Mauvrets met- tait un vicaire, qui administrait aux habitants du dieu une parle des sacrements. En 1659, il y eut une tran- saction entre le sieur Gaultier, curé de Saint-Jean-des- Mauvrets, et les habitants de La Daguenière ; le curé devait lui donner 33 livres et les habitants fournir au surplus de sa subsistance.
La déclaration de 1686 au sujet des portions congrucs avant réveillé ces habitants, ils se pourvurent contre Francois Chapillon, curé le Saint-Jean-des-Mauvrels, le firent assigner à la sénéchaussée d'Angers pour êlre condamné à fournir la portion congruc de 150 livres à leur desservant comme son vicaire. Le 22 mars 108$, une sentence inlervint ordonnant que le sieur Chapillon mettra à La Daguenière.un prêtre pour y faire les fonc- lions qui seront réglées par l'évéque d'Angers et dont
| r (1) Par actes du 18 avril et 7 octobre 1518. Nicolas Houssemainé, régent en la Faculté de Médecine d'Angers, et Rsoullette Lelièvre 5 101
une chapelle dediée à saint Blaise et à saint Nirolas.
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les honoraires seront aussi réglés par le seigneur évêque.
En conséquence de cetle sentence, les habitants de La Daguenière se pourvurent vers l'évêque d'Angers. Ce prélat ayant entendu les parties et vu les pièces rendit son ordonnance, le 12 mai 1689, portant que le sicur Chapillon et ses successeurs, curés de Saint-Jean- des-Mauvrets, mettront un prêtre qui résidera et pernoc- lera à La Daguenière, après avoir été reçu, examiné et approuvé par le seigneur évêque et ses successeurs. Ce prêtre célébrera et chantera ia messe et vêpres les fêtes et dimanches, aux heures portées par' les règlements du diacèse, dira les autres messes et services tant de fondation que de casuel, administrera tous les sacre- ments aux habilants du canton, baptisera, fera les mariages et les sépultures, instrnira les peuples, confes- sera et donnera a communion tant aux sains qu'aux malades, et fera généralement toutes les fonctions curiales dans la chapelle et étendue du canton de La Daguenière. Ce prêtre ne pourra être destitué que par les évêques d'Angers. Le sieur Chapillon et ses succes- seurs pricurs-curés de Saint-Jean-des-Mauvrets pour- ront eux-mêmes personnellement, quand bon leur sem- blera, faire toutes ces fonctions dans la chapelle, comme élant ledit canton dans l'étendue de la paroisse de Saint- Jean-des-Mauvrets. Pour rétributions et honoraires, le prêtre desservant la chapelie recevra lui seul tous les droits curiaux de mariage, sépulture, casuel ou de fon- ation, oblations el généralement tout le creux de Ja chapelle. De plus, ie curé de Saint-Jean-des-Mauvrets païera au chapelain 100 livres par an, si mieux il n'aime lui abandonner les dimes et novales, ce que le sieur Chapilion sera tenu d'opter dans quinzaine. Le chape- lain exhortera les habitants de La Daguenière à assister autant qu'ils le pourront le iaur de Pâquee et le jour de
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Saint-Jean, fête du palron, au service divin dans l'église de Saint-Jean-des-Mauvrels, comme élant l'église matrice et paroissiale.” | |
Le sieur Chapillon imterjeta appel comme d'abus de celle ordonnance. Il isa que evene avait pus - observé les formalités nécessaires, qu'il n'y avait pont eu de procès-verbal ou d'information de commodo el incommodo. H disait ensuite que l'évêque avait excédé son pouvoir en faisant un vicariat perpétuel d'une place de vicaire amovible, que c'était rendre ce vicaire indé- pendant de son curé. I disait enfin que c'était un démembrement de l'église matrice et une section de la paroisse, en donnant au vicaire de La Daguenière l'administration des sacrements indépendamment du curé ct une portion des dîmes, les offrandes, etc.
Les habitants de La Daguenière répondaient que leur chapelle était érigée dans une espèce de succursale d'ancienneté ; les causes en étaient si notoires et si sen- sibles, qu'une information sur la commodité ou incom- modité aurait été superflue : leur canton était séparé de l'église paroissiale par la Loire, impraticable en plu- sieurs saisons de l’année ; par cet obstacle 1ls ne pour vaient recevoir de leur curé les secours dont ils avaient besoin ; plusieurs personnes étaient mortes sans Sacré- ments et plusieurs enfants sans baptême par la diffi- culté elisouvent par l'impossibilité de traverser le fleuve. La liberté que le curé avait eue autrefois d'avoir. des vicaires amovibles, avait avili le ministère ; …l était de l'intérêt public et du leur en particulier d'avoir un des- servant qui ne dépendiît pas du caprice du curé el qu'on ne pût pas révoquer. (était la disposition de la Décla- ralion du 29 janvier 1686 qui voulait quon établit des vicaires perpétuels, au lieu de prêtres amovibles. Par les dispositions canoniques et par Île concile de Trente, les évêques élaient en droit d'établir des succursales
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dans les lieux où # le jugceraient à propos ; en déchar- geant les curés d'une partie de leur fardeau, il était juste qu'ils contrihuassent à l'entretien du prêtre qui les soulageait dans leurs fonctions et que les dîmes du lieu fussent émplovées à la subsistance du préfre qui v administrait les sacrements.. L'évêque avait réservé au curé de l’église matrice les honneurs qui lui étaient dûs et des revenus suffisants.
La cause avant été plaidée solennellement par maître Vaillant pour le sieur Chapillon et par maître Devaux pour les habitants de La Daguenière, il fut rendu un arrêt, sur les conclusions de l'avocat général de Harlay, le 26 juillet 1691, par lequel*la Cour disait qu’il n'v avait pas abus, confirmait l'ordonnance de l'évêque d'Angers et condamnait le sicur Chapillon à l'amende ct aux dépens.
Joseph Grandet et l'histoire ecclésiastique d'Anjou
Parmi les ouvrages dus à la plume de Joseph Grande, prêtre de Saint-Sulpice, Supérieur du Grand Séminaire d'Angers, l'un des pères de l'hisloire angevine (1646-
724), il jaut ciler ses « Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique d'Anjou ». Ce long tracail, resté manus- crit, est conservé parliellement à la Bibliothèque d’'An- gers {mss 6IS). Nous allons en reproduire la « préface », que l'auleur écrivit en 1715.
Il y a longlemps qu'on se plaint (M. Pétrineau des Noulis) que, dans la province d'Anjou, célèbre par un grand nombre d'hommes illustres qui y ont vécu et par une infinité d'événements dignes de la postérité, si peu de personnes aient pris sain d'en conserver la mémoire,
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On vait même avec peine que, pour tant d'évèques qui ont gouverné l'Eglise et tant de héros qui ont été ses souverains, nous n'ayons qu'une seule chronique, qui les défigure tellement qu'ils sont méconnaissables, car elle est sans ordre, sans agrément, sans recherche el sans exactitude. |
Il est vrai qu'il était difficiie de faire mieux dans un temps où le goût de la véritable histoire était perdu, el où les plus excellents manuscrits étaient inconnus à ceux-là mêmes qui les possédaient : ia critique histori- que et chronologique n'avaik point encore désabusé le public d'une iñfinité de fables, que leur ancienneté ou la
‘simplicité des lecteurs semblait avoir autorisées.
Depuis ce temps-là, comme les scienees se sont tou- jours perfectionnées de plus en plus, quelques per- sonnes, Zélées pour la gloire de notre province, on diverses fois tenté de travailler à notre histoire ; mais tous ont laissé leurs ouvrages imparfaits, les uns pré- venus par la mort, les autres rebutés par les difficultés d’une aussi grande entreprise, en sorte qu'après beau- coup de tentatives inutiles on peut dire qu'encore aujour- d'hui rien n'est ei peu connu des Angevins que l’histoire d'Anjou, et que nos pères nous ont laissé, pour ainsi dire, une succession d'honneur et de vertus, que nous avons presque abandonnée, faute d'en connaître le prix.
Je me suis souvent étonné dé ce que la plupart des ecclésiastiques se plaisent à étud'er l'histoire univer- selle de toules les églises du monde chrétien, Comme. celle de Rome, de Constantinople et d'Alexandrie, LE se meltre en peine de savoir l'histoire des églises parli- culières où ils sont nés et où ils ont recu le baptême : ils ignorent par qui elles ont été fondées, quels en son les premiers apôlres : ‘ls ne connaissent pas, pour ainsi dire, leur propre mére : ils sont étrangers dans leur
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pays, et leurs frères leur sont inconnus. Ertraneus factus sum fratribus meis el peregrinus filüis malris mec.
Cependant, il y a, dans chaque église, de grands évé- nements qui peuvent beaucoup contribuer à confirmef lés ecclésiastiques et les peuples dans la foi qu'ils ont reçue de leurs ancêtres ; 1l y a eu de grands hommes dans toules les provinces et dans tous les états,’ dont les actions chrétiennes et héroïques peuvent servir de modèles à toutes sortes de personnes. L'église d'Anjou est assurément de ce nombre.
C'est ce qui m'a fait désirer, 4 v a plus de trente ans, que quelqu'habile auteur voulüt entreprendre d'en donner l'histoire au public et de faire Les Annales ecclé- siastiques d'Anjou, mais plus correctes el plus exactes que celles qui ont paru jusqu'à présent, persuadé que j'étais qu'on y trouverait des choses également curieuses el édifiantes, qui nourriratent Ja piété des peuples et enflammeraient le zèle de grand nombre de prêtres qui sont dans la province. J'ai même, depuis ce temps-là. ramassé des Mémoires de faits considérables qui v peuvent entrer, et j'en ai fait relier plus de trente volumes manuscrits. |
Mais enfin, vovant que tous ceux qui avaient essayé cel ouvrage élaient morls sans en être venus à bout, j'ai formé moi-même le dessein d'arranger ces Mémoires. el, avant que de leur donner quelque forme, j'ai proposé mon dessein à MF notre évêque, Messire Michel Poncet de la Rivière, et à Monsieur Le Gouvello, docteur de Sorbonne, trésorier de la cathédrale, l’un de ses grands v'caires, et à plusieurs autres personnes de bon goût, qui l'ont approuvé.
Il faut présentement que je rende compte au public de fa méthode que j'v ai gardée, de l'ordre, de la matière et du &lvle dont je me suis servi, en les composant.
Quant à l'ordre. j'avais d'abord commencé par faire
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des Annales et à ranger les faits suivant les temps où ils sont arrivés, el en cela j'avais imité les plus savants hommes des siècles passés et du nôtre, qui ont écril
l'histoire universelle de l'Eglise, tels qu'ont été le car-
dinal Barontus, M Godean et le PP. Matailon, et plu sieurs autres qui vivent encore. Mais J'ai changé cette méthode pour éviter les inconvénients qui l'accompa- gnent, car tout le monde tombe d'accord que; dans là lecture des Annales, un saint ou un homme illustre, dont on lit la vie, est, pour ainsi dire, mutilé et coupé
-. par morceaux, et le lecteur attentif à un événement
considérable de-sa vie, désireux d'apprendre le reste et ce qu'il va devenir, le perd de vue tout d'un coup, et, lorsqu'il le charme le plus par ses actions, il dispa- raît tout aussitôt de dessus la séène pour faire place à un autre personnage qui a le même sort un moment après, en sorle que, quand on est à la fin de son histoire, on ne se souvient quasi plus du commencement : les idées de tant de personnes et de tant d'actions diffé- rentes se confondent et s'embarrassent dans l'esprit du lecteur, ct sa mémoire accablée ne peut suffire à retenir tant de choses, qui souvent n'ont point de rapport ni de liaison les unes avec les autres. Au lieu que, dans les vies de chaque particulier, écrites tout de «suite et sans interruption, on voit, pour ainsi dire, l’homme tout entier, depuis les pieds jusqu’à la tête : 1] v'est ramass ; on le compare à lui-même, et, en considérant Ja suite de ses actions, il est plus facile de profiter de ses verts et d'éviter ses défants. Et c'est là une des raisons qui à obligé M. de Tilmont de nous donner ses Yfémoires si l'Histoire ecclésiastique, en écrivant la vie des sainls et des auteurs de chaque siècle. -— Mais, pour né pa abandonner tout à fait la méthode des annalistes. € conservant ce qu'elle a d'utile et en évitant ce qu'elle à de désavantageux. j'ai écrit l'histoire de nos évêques ”
FA 7 ss
_ 13 —
N des autres iliustres angevins qui sont venus à ma con- s naissance, les unes après les autres, dans leur ordre chronologique el sans avoir aucun égard aux qualités des personnes dont je parle ; la date du temps, où elles ont vécu et où elies sont mortes est la seule règle que je me suis prescrile pour les placer. Ainsi 1l ne faut pas s'élonner si les saints y sont confondus avec les héréti- ques, les évêques avec les simples prêtres et les laïcs : et, par cet arrangement, on verra, à peu près tout de suile, ce qui s’est passé dans chaque siècle. |
Au reste, j'ai suivi dans la vie de nos évêques la chro- nologie que Messire Henry Arnauld, évêque d'Angers, nous en a donnée, dans le catalogue qu'il a fait mettre à la fin du corps des statuls synodaux de son diocèse, imprimés par son ordre en l'année 1680. Quant aux autres faits importants de notre histoire, je m'en suis rapporté à la chronologie que le P. Le Cointe, prêtre de l’Oratoire, a suivie dans son Histoire de l'Eglise Gallicane, imprimée au Louvre, l'an 1676, et à celle que le savant P. Mabillon a marquée dans ses Annales Béné- dictines. Si je me suis égaré en suivant de si bons guides, j'espère que le lecleur me pardonnera aisément celte faute, car rien ne me paraît si ennuyeux et si inu- ile de réfuter les opinions différentes des auteurs qui ont chacun leur raisons, sur des faits historiques.
Je ne donne à cet ouvrage que le nom de Mémoires qui peurent sercir à l'Histoire ecclésiastique d'Anjou, parce que ce n'est effectivement que l'essai ou l'ébauche d'une Histoire compiète, à laquelle il est à souhaiter que des gens qui auront plus d'érudition, plus de loisir Cl d'expérience que moi, y veuillent travailler ; on ne les doit regarder que comme des matériaux que j'amène à place afin qu'une main plus habile les puisse quelque jour mettre en œuvre. Ainsi, il ne faut pas s'étonner si fa plupart des faite que je rapporte, ne sont pas bien
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sur cuchassés les uns dans les autres, Ss1 Ÿ mangue des haisons naturelles et des transitions agréables, si les expressions ne sont pas nobles ni recherchées, en un mot si tous les morceaux de celle histoire ne sont que comme des pièces détachées.
Quant à la matière, qui doit entrer dans ces Mémoires, Je la divise en huit parties, qui composeront huit livres.
Le premier contiendra les vies de tous nos saints, de * nos évêques, des comtes d'Ahjou, et généralement de tous les hommes illustres d'Anjou, qui se sont distingués pendant dix-huil siècles dans l'Eglise, dans l'épée el dans la robe, et de toutes les héroïnes chrétiennes.
Le deuxième trailera de l'histoire des fondations de toutes les églises d'Anjou, cathédrale, abbatiales, collé- giales, paroissiales, etc.
Le troisième renfermera l'histoire des conciles, qu ont élé tenus à Angeis, à Saumur, à Châteaugont'er tt même dans toute la province de Touraine.
Le quatrième comprendra un récit de toutes les hérésies qui ont été enseignées el combattues en Anjou.
Le cinquième sera rempli de notes et de dissertations sur les points difficiles de notre histoire.
Dans le sixième, je parlerai de l'origine, du progrès ct des privilèges de l'Université d'Angers.
Dans le septième, je donnerai une idée générale de la faculté de théologie, de l'établissement de la Maison de Vilie et de l'Académie royale.
Dans le huitième seront rapportées les preuves d€ notre histoire, tirées des charles des abbayes, des actes authentiques et des registres de la cathédrale €! des meilleurs auteurs.
J'ai été d'autant plus porté à écrire la vie de nos saints. dé nos évêques, ete., que j'en ai trouvé l'exemple dans le xxnr chapitre du II livre des Rois, où le S. Espr! fait le catalogue et en même temps l'éloge de trente-sepl
e
= 19.
honunes illustres qui avaient été au service de David, et que nous voyons dans les livres sacrés en beaucoup d'endroits, surtout dans l'Ecclésiastique (44, 45, 46), des “loges racourcis des princes vertueux d'Israïl, des patriarches fidèles à la loi de Dieu, etc. —- On y loue les dons de Dieu et les productions de sa grâce, une foi vive qui embrasse toutes les vérités de la religion, uns piété solide qui ne se dément jamais ni dans la diversité, ni dans la prospérité, aussi exacte parnui les tumultes des armes que dans la tranquillité de la cour, scrupu- leuse jusqu'à la moindre observance des lois saintes, aussi étendue que ies maximes de l'évangile, On y verra des prélats attentifs à leur divcèse gt veillant sur leur lroupeau, des abbés zélés pour la discipline régulière de leur monastère, des chanoines exacts pour l'office canonial, des pasteurs et des prêtres remplis de ‘toutes les vertus de leur état, en un mot des personnes de toutes sortes de condilions et de sexe aui ont admirable- ment rempli leurs devoirs dans la vie chrétienne, dans la vie ecclésiast'que, dans la vie religieuse ct dans ta vie civile.
Il ue faut pas s'étonner si nous rapportons Îles vices et les hérésies de plusieurs personnes ; ce n'est pas une édisance : l'Ecrilure Sainte, dit S. Grégoire, en a usé de la sorte ; elle fait les tableaux des gens de bien et des impies, elie propose les vertus des uns pour les imiter, et les chutes des autres pour les craindre.
Un auteur célèbre de notre Anjou, l'abbé Ménage, nous avait déjà donné les portraits de plusieurs grands hommes de notre province ; mais, comme il ne les a mis que dans des notes savantes de quelques-uns de ses ouvrages, on peut dire qu'il n'a fait que les désigner, ou que, S'il y en a quelques-uns d'achevés, ils sont comme des tableaux précieux qu'on tiendrait entassés les uns sur les autres dans un cabinet et qui n'y paraissent pres-
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que pas parce qu'ils ne sont point placés dans leur” jour.
Bien que natureñement la fin que je me suis pro posée, qui nest que d'écrire l'histoire de l'Eglise d'Anjou, et ma profession ne me dussent pas permeltre de parler de la guerre et des intrigues de la cour des comtes et des ducs qui ont été souverains de notre province, n1 d'une infinité d'autres personnes sécuières, il ÿ a néanmoins tant de liaison entre le sacerdoce et l'empire que je n'a pu m'empêcher de les suivre à la guerre et de me trouver quelquefois avec eux à la tête des armées. Les services qu ils ont rendus à l'Eglise, les grâces qu'ils ont reçues des papes dans l'invesliture de plusieurs royaumes, les guerres qu'ils ont entreprises pour la défense du Saint Siège, les croisades où ils ont assisté, les voyages qu'ils ont faits dans la Terre Sainte, les abbayes qu'ils où fondées, les mariages qu'ils ont contractés avec ies plus grandes princesses de l'Europe et qui les ont rendus rois d'Angleterre, de Jérusalem, d'Aragon, de Hon grie, de Naples, de Sicile et de presque toutes les cour"ontte de la chrétienté, sont des faits qui méritent sans doute d'entrer dans l'histoire ecciéstastique d'Anjou et qui ch font la plus belle partie. Et on sera comme forcé d'avouer qu'il n'y a que l'Anjou au monde qui ail donné, même de nos jours, des rois à l'Espagne, à la Pologri, à Naples, à la Sicile et même à la France, en sorte que notre histoire intéresse presque tous les royaumes de l'univers.
Quand je dis que j'ai dessein d'écrire la vie des PE sonnes illustres d'Anjou, je dois avertir mon lecteur que jen distingue de cinq sortes. |
Les premiers en sont originaires, quoiqu'ils ne soient pas nés, qu'ils n'y aient pas vécu et ny soielil pas morts, leurs parents en étant sortis. Tels sont S. Jean Capistran, dont ie pére était gentilhomme angevin, né à La Ménitré, près Beaufort, lequel ayal
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. suivi Louis I, duc d'Anjou, à l'expédition de Naples, se maria dans ia ville de Capistran avec .une demoiselle dont il eut Jean surnommé Capistran, canonisé par Inno- cent XIL, en l'année 1691. Fei ax lé S. Louis, afchevèque de Toulouse, fils de Charies d'Anjou, roi de Jérusalem el de Sicile. |
Les deuxièmes y sont nés, y ont vécu très peu de lemps et n'y sont pas morts. Tel a été Roland Brignon, né à Saint-Denis-d'Anjou, l'an 1559, et qui fut J'un des plus célèbres avocats du Parlement de Paris et qui est l'aïeui de la très illustre famille des Brignon de Paris.
Les troisièmes ny sont pas nés, n'y ont vécu que très peu de temps, mais y sont morts. Tel a élé le B. Jean Soreth, général êt réformateur des Carmes, qui mourut à Angers ct y est enterré dans leur église, où il a fait beaucoup de miracles. Tel a été aussi le B. Etienne Rabache, réformateur des Augustins, mort dans leur couvent d'Angers, dont à élait prieur, en l'année 1617.
L'éclal des vertus de ces trois premiers, que nous appelons Angevins, rejaillit jusque sur le lieu de leur origine et sur les cendres de leur tombeau.
Les quatrièmes v sont nés, y ont vécu el y sont morts. Tels ont été Gabriel Bouvery, évèque d'Angers, Pierre Arraut, etc. |
Les cinquièmes n'y sont pas nés, v ont cu des emplois considérables @t ÿ sont morts. Tels ont été Ja plupart de nos é\êques, comme le B. Michel, Messires Henry Atnauld, Michel Le Pelletier, éséques d'Angers.
où Comme il y a plus de quarante ans que jai le bon- heur de demeurer dans le Séminaire d'Angers, et que la di ine Providence n'a appele à travatter à former des Prêtres pour l'Eglise d'Anjou, j'ai cru qu'en continuant les fonctions de mon ministère je devais donner une notion générale de toutes les églises de ce diocèse à tous les prètres Qui y remplissent dignement leurs devoirs,
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ef ieur apprendre, s'ils ne le savent pas eneure, quels sont les iondateurs de ces églises où its travailient aver tant de bénédictions, où 1is sont abbés, chanoines où pasteurs, quels sont les biens, les privilèges et le charges qui y sont attachés. — EL comme la cathédrale est la première, la mère, le modèle et la maîtresse, pour ainsi dire, de toutes les autres, je me suis un peu étendu à parler de ses bäliments, de <es dédicaces, de ses fètes particulières, de ses saints, de ses cérémonies, de se* reliques, de ses clochers, de sa sonnerie, de ses cha- pelles, de sa bibliothèque, de l'ordre du Croissant qui à été inslilué par René, roi de Sicile, de son chapitre, de sa mense autrefois commune avec l'évêque, du temps de sa séparation et des raisons qui y ont donné lieu ; de l'état ancien et moderne des dignités et chanoines, de leurs charges et prérogatives, de la juridiction du doyen en particulier et du chapitre en général sur les prêtres habitués et chapelains, de son cxemption de la juridic- tion de l'évêque, du temps qu'elle a commencé, de Sa loi diocésaine sur plusieurs paroisses, des différends qui sont survenus à celte occasion entre le chapitre €l les évêques ; de sa dépendance immédiate de Farch® vôque de Tours et du droit de visite qu'a ce métro” litain sur l'évêque et le chapitre : de leur gs octallen avec les chapitres du Mans, de Nantes et de La Rochelle des conciles qui Y ont été tenus, de ses statuts. | Mis, comme la vie cle nos évêques fit la principale et la plus abondante matière de nos Mémoires®: Due mettrons à la tête plusieurs questions préliminaire qe auraient trop arrêté le lecteur si nous les avions je dans le corps de notre ouvrage, par exemple. queré élait l’ancienne manière d'élire les évêques par ee par compromis, par inspiration, qui étaient ceu* . avaient part à leur élection ; des cérémonies qu' Oo SH vait à leur sacre. à leur prise de possession et intron”
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tion et à leur enterremcat ; quedes sont Îles églises où les évèques d'Angers sont chanomes-nés, d'où leur est venu ce droit ; de la régale sur l'évèché d'Angers ; de leur prestation de serment de fidélité au roi de France, quand il à commencé ; quels sont leurs droits par rap-
port à la collation des bénéfices, et visites des abbayes
de leur diocèse, et éiection des abbés et des abhesses : quels jours ils ont droit d'officier pontificalement à la cathédrale et par qui ils sent assistés à ces offices ; en quel temps et par qui le palais épiscopal leur à été donné, aussi bien que les terres et seigneuries dont ils jouissent en leur diocèse et ailleurs ; du droit qu'ils ont de présenter les prébendes. de la cathédraie, de Saint-
Pierre, de Saint-Maurille, etc. ; de leurs synodes, et de:
l'obligation que les abbés du diocèse avaient d'y assister, règlement fait sur cela par Juhel, archevèque de Tours ; qu'est-ce qu'on entend par droit cathédratique, synoda- lique, droit de procuration, rachat des auteis, droit de prévôlé. à
L'histoire des conciles fait la plus utile partie de ces Mémoires, parce qu'on ÿ apprend toutes les règles que l'Eglise ordonnait autrefois aux ecclésiastiques, tant pour la pureté des mars que pour la discipline régu- lière dans l'administration des sacremeuts, dans le chant des offices, dans la conversation, dans leurs habits, et généralement dans toute leur conduite, — en sorte qu'il est aisé de voir qu'il nv à point de patriarche d'ordre qui soit entré dans un «si grand détail pour régler l'extérieur et l'intéricur de ses religieux q'ie le S. Esprit parlant par la bouche des prélals assemblés en son nom Y €St entré pour porter les ecclésiastiques qui sont les véritables religieux de J.-C. à la perfection de leur état. — Ainsi nous nous sommes plus étendus eur cette matière que «sur toute autre, el nous ne nous sommes PaS Contentés de faire un récit historique des conciles
tenus à Angers, à Saumur et à Châteaugonticr, nou: avons encore rapporté tous ceux qui se sont tenus dans la province de Touraine parce qu'ils font loi dans toules les églises suffragantes de cette métropole qui sont au nombre de douze, et que même un évèque particulier ne peul pas dispenser des canons d’un concle provin- cial. — Et afin que ies ecclésiastiques d'Anjou n JR rien de leurs devoirs, nous y avons aussi jointles pri cipales ordonnances ou slatuts synodaux de chaque évêque, et nous avons fait remarquer par des notes ceux qui son! encore en vigueur ou ceux qui ne le sont plus:
pour Îles rendre utiles à fout le monde, nous Île avons rapportés en francaïs el en latin.
L'histoire des hérésies n'est pas moins nécessaire que ceile des conciles. On y verra la malignité el Fobstinä- tion de ceux qui les ont enscignées et le zèle de tous les vrais catholiques qui s'y sont opposés. — Je distingut Lrois sortes d’hérésies enscignées en Anjou.
La première esl'des Sacramentaires ou disciples de Berenger qui ont nié la présence réelle au S. Sac ment. Cette hérésie a lant fait de bruit et a été si forte ment combattuc en plus de douze conciles et par Loul ce qu'il v avait de savants hommes en Europe, savoir, en Italie, par Guitmowl, archevèéque d'Auverser France, par Fulbert, évèque de Chartres, en Allemagne, par Ager, évêque de Liège, en Angleterre, par LanÎranc archevèque de Cantorbérv, que je suis surpris CO ment Calvin, plus de quatre cents ans après, 4 p" lrouver tant de <celateurs qui l'ont renouvelée © France et ailleurs, el surlout en Anjou.
Et c'est la deuxième hérésie, qui n'est qu'une la première, dont nou: parleron:
La troisième hérésie est le Jansénisme. Comm est plus récente, nous nous appliquerons à faire le de tout ce qui s'est passé à celte occasion dans |
e elle détail j'Uni-
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versité d'Angers, appuyé sur des actes authentiques, dont la plupart des docteurs qui vivent encore ont élé témoins. ; |
Nous ne voulons pas dire que le cartésianisme soît une hérésie, mais comme cette nouvelle philosophie lend à renverser tous les principes sur lesquels les Théa- logiens se sont appuyés pour soutenir les dogmes de la foi, nous rapporterons aussi ce qui s'est fait à Angers contre celte nouvelle philosophie par les ordres du roi.
Comme 1 ne se peut pas faire qu'il n'v ait des diffi- cultés et dans la vie des grands hommes et dans l'his- toire de la fondation des églises d'Anjou, des conciles qui y ont élé tenus et sur les hérésies qui y ont paru, non seulement pour les faits mais encore à l'égard des lemps, des lieux et des personnes ct de plusieurs circon- stances, nous ferons, à l'exemple des auteurs modernes, des notes et des dissertations sur toutes ces choses, que nous mettrons, savoir les dissertations à la fin de chaque livre parce qu'eiles sont longnes, et les notes au bas de chaque page parce qu'elles sont courtes, afin de ne pas distraire Fattention du lecteur dans la continuation de la lecture du texte et dans la narration des faits.
Avant loutes choses, pour donner une idée juste de l'histoire d'Anjou, qui est ma fin principale, j'ai cru qu'il était à propos de faire une préface historique de tous les auteurs qui en ont écrit, tant pour rendre justice à leur mérite que pour indiquer les sources où j'ai puisé la matière de mon ouvrage. — De plus, il m'a semblé que, pour mieux réussir à donner celte idée particulière, je devais en donner une générale de l'état de l'Anjou Gaulois, de l’Anjou Romain et de l'Anjou chrét'en, en faisant voir 1° en quel étal élait l'Anjou avant que les Romains s'en fussent rendu les maîtres, ce qu'ils y ont fait, combien de temps ils v ont demeuré, quels monu- ments ils y ont laissé ; 2° quelle était la religion des
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Angevins avant qu'ils eussent embrassé la fu, quels dicux ils adoraient.
De là, nous passerons à la division des Gauies en provinces ecclésiastiques. Nous parlerons du temps auquel